3 mai 2018, 10:36

QUEENSRYCHE

• "Operation: Mindcrime" - 1988 (EMI)


Nous sommes (déjà) en 2018 et cet album fête ses 30 ans !

Seattle n’est pas uniquement la patrie du grunge car bien avant cela apparait dès 1983 le groupe QUEENSRYCHE. Après un EP éponyme, ils sont signés par EMI et sortent « The Warning » au titre faisant office d’avertissement et annonçant une déferlante d’albums qui rentreront au panthéon du metal. A la parution de « Rage For Order » en 1986, un certain Steve Harris, bassiste chez IRON MAIDEN, n’hésite pas à porter leurs t-shirts et les emmène également en tournée. Dès lors, le groupe jouit aux Etats-Unis d’un statut de groupe majeur. Et c’est le 3 mai 1988 que QUEENSRYCHE sort ce qui reste à ce jour son disque le plus emblématique et abouti, « Operation: Mindcrime », un concept-album que nombre de formations vont tenter de copier (du moins dans l’esprit) sans jamais parvenir à ce niveau de qualité.

L’histoire (excellente) suit le parcours d’un certain Nikki, toxicomane que l’on retrouve pour commencer dans un hôpital dans un état végétatif et qui ne semble se souvenir que de bribes des événements récents passés ("I Remember Now") et démarre véritablement sur l’introduction instrumentale qu’est "Anarchy-X". On apprend que le jeune homme est manipulé mentalement par le mystérieux Dr. X qui l’a programmé pour obéir à ses ordres dès lors que Nikki entend le mot « mindcrime » ("Operation: Mindcrime"). Les protagonistes sont présentés au fur et à mesure des titres, un prêtre à la solde du Dr. X et qui se nomme Father Williams ainsi qu’une ancienne prostituée devenue nonne, Sister Mary. Cette dernière se lie d’amitié avec Nikki (sentiments ambigus très proches de l’amour même comme on le verra par la suite) qui se pose de plus en plus de questions sur ses actions ("Suite Sister Mary"), poussant ainsi Dr. X à faire tuer Mary et le prêtre par Nikki. Sur ce long morceau de 10 minutes, on peut entendre la chanteuse Pamela Moore dans le rôle de Mary (elle l’interprétera en live également) en donnant la réplique à Geoff Tate. Les guitares de Chris DeGarmo et Michael Wilton atteignent des sommets de subtilité, tout comme les soli qui sont cristallins (exemple arbitraire car la paire brille sur tous les titres). Notre héros ne reprend conscience que pour constater la mort de Mary et finit par se demander si ce n’est pas lui qui l’a tué justement (on apprendra bien des années plus tard sur le live « Mindcrime At The Moore » que Mary s’est suicidée après que le Dr. X est menacé de supprimer Nikki). Arrêté par la police qui le suspecte de nombreux meurtres, il est interné et un élément déclencheur lui fait recouvrer la mémoire et comprendre tout ce qu’il a fait jusque-là. A partir de là, Nikki revient sur ces événements et reconstitue son histoire ("The Needle Lies", "Breaking The Silence"). Une « fan-favorite » suit alors, "I Don’t Believe In Love" qui est adressée à Mary et sur laquelle la basse de Eddie Jackson fait des ravages. Un court titre instrumental et triste, "Waiting For 22" et l’interlude "My Empty Room" annoncent le coup de grâce final de "Eyes Of A Stranger" où Nikki ne se reconnait plus dans un miroir et ne voit plus que les « yeux d’un étranger ».

« Operation: Mindcrime » est produit par Peter Collins (BON JOVI, Alice Cooper, SUICIDAL TENDENCIES...) et les parties orchestrales ont été supervisées par Michael Kamen, chef d’orchestre ayant entre autres dirigé l’orchestre symphonique de San Francisco sur le double album live de METALLICA, « S & M ». Cet album sera interprété dans son intégralité sur scène et que l’on peut entendre sur le bien nommé « Operation: Livecrime » paru en 1991 (réédité en CD en 2001 et ensuite en DVD). Une deuxième partie sort en 2006 avec « Operation: Mindcrime II » et les deux volets seront joués conjointement sur des dates spéciales à Seattle qui donneront elles aussi lieu à un double album live, « Mindcrime At The Moore », paru en CD et DVD l’année suivante.

Pour aller plus loin :
« The Warning » (1983)
« Empire » (1990)
« Promised Land » (1994)



Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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