23 juin 2018, 23:56

HELLFEST OPEN AIR

@ Clisson (Jour 2)


La journée débute sur le coup de midi ne me permettant pas d’assister aux prestations de REDEMPTION, groupe "sensation" et gagnant du tremplin Voice Of Hell qui se compose d’un papa entouré de ses deux jeunes fils. Loupés aussi les BLACK BOMB A mais qui se produisent régulièrement et un peu partout dans l’Hexagone, c’est donc partie remise et les retours de leur demi-heure sur scène sont unanimes : ça a tapé sec et je rajouterais : « Comme d’hab’ ! » Je regarde de loin ESKIMO CALLBOY, au niveau du merchandising Hellfest précisément, car la queue en cette deuxième journée est sensiblement moins longue que la veille (certains n’ont pas hésité le premier jour à patienter jusqu’à trois heures pour acquérir quelques souvenirs estampillés du festival, point à améliorer par l’organisation), et le peu que j’en vois de loin et surtout ce que j’en entends est plaisant, un mélange de metalcore et de sonorités électroniques pour un concert rempli de groove.

Les L7 arrivent ensuite, énergiques et plus convaincantes que lors de leur dernier passage en 2015. Si, physiquement, on y perd par rapport à VIXEN par exemple (coup bas, je sais), musicalement ça prend. Ce sont les Français RISE OF THE NORTHSTAR qui s’emparent ensuite de la Main Stage 2 pour 40 minutes furieuses. Le mix entre vocaux rappés et hurlés avec de grosses sonorités brutales récolte un franc succès en ce début d’après-midi. Bien trop court, un groupe qui vaut d’être vu en salle pour un concert complet. Très attendu ensuite, Mark Tremonti qui joue avec son propre groupe, judicieusement appelé TREMONTI, et défend ici son excellent nouvel album, « A Dying Machine ». 50 minutes qui passent bien trop vite avec seulement deux titres de ce nouveau disque qui aurait mérité d’être mieux représenté. Mark et son groupe offrent ensuite une séance de dédicaces sur le stand de nos confrères Rock Hard France permettant ainsi aux die hard fans de les rencontrer, même brièvement.



A l’heure du goûter, c’est POWERFLO de Billy Graziadei (BIOHAZARD) et Sen Dog (CYPRESS HILL) qui distribue les pains (sans chocolat). Un album et un EP seulement au compteur pour la formation crossover qui joue en France pour la première fois devant un parterre clairsemé peut-être mais composé uniquement d’initiés. Autrement dit, entre gens de bonne compagnie et qu’importe d’ailleurs le nombre car leur set est ultra énergique et permet à tout un chacun de se défouler. Le chanteur de KORN Jonathan Davis prend le relais et poursuit la promotion de son deuxième album une semaine seulement après son passage au Download Festival France. Aucun changement dans la liste des titres joués et bien que l’ensemble soit plaisant, la différence d’énergie avec le groupe précédent est grande, faisant retomber un peu le soufflé. Je zappe PLEYMO pour souffler un peu à mon tour et pour attendre BULLET FOR MY VALENTINE...

Bien que pas vraiment fan de leurs travaux studio, je dois avouer que ce concert me permet de voir la formation sous un angle différent qui fait remonter ce groupe dans mon estime. Un set vraiment heavy avec de grosses guitares mises en avant comme c’est le cas souvent sur disque, n’en déplaise aux mauvaises langues qui feraient mieux de se replonger dans leur discographie avant de ramener leur science (inexacte). Une prestation et une surprises bienvenues à cette heure et pour lesquelles le public est nombreux et réceptif.
Programmé sur la Warzone deux ans auparavant et bien trop exiguë pour lui, BODY COUNT et son chanteur/acteur Ice-T sont cette fois sur l’une des Main Stages à une heure de grande affluence. Le site est blindé pour accueillir le groupe qui terrasse d’entrée le public avec sa double reprise de SLAYER, ''Raining Blood'' et ''Postmortem'' (cette dernière étant chantée par le bassiste). Titres rares (''Bowels Of The Devil'') et extraits récents de leurs deux derniers albums font passer cette heure à vitesse grand V et lorsque le groupe prend congé, un sentiment de trop peu et de « Hein ! Déjà ?! » se fait sentir.



Direction la Valley où se produisent les DEAD CROSS, un groupe-OVNI dans lequel évoluent Mike Patton et Dave Lombardo. Là encore et à l’instar de Jonathan Davis, pas de changement par rapport à leur concert au Download Festival mais une nouvelle gifle d’une heure qui permet de reprendre du poil de la bête à l’approche de 23h. Jouant en parallèle, je n’assiste malheureusement qu’à la fin du set de LIMP BIZKIT qui a enflammé l’ensemble du parterre des deux Main Stages avec un set haut en couleurs, à l’opposé de son guitariste Wes Borland peint en noir et blanc. Promis les gars, la prochaine fois je ne vous loupe pas croix de bois, croix d’Hellfest ! « Jump ! Jump ! »...

Deuxième tête d’affiche, les Américains AVENGED SEVENFOLD sont censés prendre possession de la scène à 23h30 mais décalent légèrement leur arrivée pour que soit diffusée, au son du titre ''Walk'', une vidéo-hommage préparée dans la journée suite à la triste annonce du décès, la veille, du batteur et fondateur de HELLYEAH; l'ex- PANTERA Vinnie Paul à l’âge de 54 ans. La formation aux dents longues (leur évolution en dix ans est sidérante) propose un show visuel terni légèrement par l’extinction de voix du chanteur M. Shadows. Le bougre s’en tire très bien tout de même et impose le respect ; bien qu’il ait un très bon album dans sa besace, « The Stage » paru en 2016, A7X n’en dégaine que deux morceaux, ''God Damn'' et l’éponyme "The Stage" pour se concentrer sur le non moins bon « Nightmare » qui verra un fan monter sur scène pour suppléer M. Shadows sur le morceau-titre quand l’indéboulonnable titre ''Hail To The King'' est dédié à la mémoire de Vinnie Paul. Très belle performance d’ensemble encore une fois de leur part.



Puis arrive le plus gros dilemme de cette programmation 2018 : choisir entre le phénomène PARKWAY DRIVE dont on m’a vanté les qualités scéniques et musicales, le hardcore furieux d’HATEBREED et le black metal symphonique de DIMMU BORGIR. La Main Stage 2 accueillant les premiers, je choisis de rallier de plus petites scènes, en l’occurrence la Warzone pour HATEBREED dans un premier temps et la Temple pour assister à la fin du show de DIMMU BORGIR. Dur dur de quitter l’une pour retrouver l’autre car les deux formations proposent deux prestations qui, si elles n’ont rien à voir musicalement, n’en sont pas moins excellentes chacune dans leur genre.
Jamey Jasta, chanteur de la formation hardcore, a une de ces patates à 1h du matin qui galvanise l’audience et à qui il transmet une partie de cette énergie. La Warzone est pleine et le public à fond tout le temps. C’est le cœur lourd que je rejoins les abords du site pour écouter la fin du concert du groupe de Shagrath et Silenoz. La Temple déborde de festivaliers et le son lourd et oppressant dégueule de la sono. A l’approche des 2h du matin et après 14 heures de son, l’effet est saisissant et les lumières rouge sang ainsi que les ambiances pesantes des morceaux achèvent l’audience de belle façon. De quoi faire des cauchemars pour ceux qui n’aiment pas et de beaux rêves aux autres. Allez, rendez-vous pour la dernière journée qui s’annonce corsée…


Photos © HARD FORCE - Leonor Ananké, Ludovic Fabre et Fred Moocher.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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