20 mars 2019, 23:59

OVERKILL + DESTRUCTION + FLOTSAM AND JETSAM

@ Paris (Le Trabendo)

En cette première journée de printemps, le Trabendo accueille trois groupes qui ne sont pas venus conter fleurette et cueillir des pâquerettes. En effet, aux troupes allemandes de DESTRUCTION s’ajoutent les Américains FLOTSAM AND JETSAM qui viennent de sortir le très bon « The End Of Chaos » chroniqué en exclusivité (mondiale !) pour HARD FORCE par Manard, le batteur d’ULTRA VOMIT et surtout OVERKILL en tête d’affiche qui promeut ici son 19e album, « The Wings Of War ».
Pour l’occasion, la salle située à deux pas du Zénith affiche complet, pas étonnant avec un tel plateau thrash rameutant ainsi les aficionados du genre et qui commence à l’heure de l’apéro, à 18h30 pétantes. « Un ricain sinon rien ! »...

Toujours mené par l’indéboulonnable Eric "A.K." Knutson, FLOTSAM AND JETSAM vient donc présenter son "nouveau-né" et en interprète ce soir trois extraits, dont "Prisoner Of Time" d’entrée de jeu, un peu minoré malheureusement le temps que la mise en son soit faite. C’est la culte "Desecrator" de l’album non moins culte « Doomsday For The Deceiver » qui suit avant qu’un des meilleurs titres de leur prestation, "Iron Maiden", ne referme ce triptyque introductif, cette dernière étant présentée par le chanteur qui précise, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, que le groupe britannique est l’un de ses préférés. « Et moi donc ! » je pense à ce moment.
40 minutes c’est court, et le groupe préfère en donner au public pour son argent en piochant dans les albums des années 80 que sont « No Place For Disgrace » et son titre éponyme ou « When The Storm Comes Down » avec "Suffer The Masses". Une très bonne mise en bouche heavy-thrash pour un public qui aura bien manifesté son enthousiasme sans toutefois péter un câble, du moins pas encore…

Déjà associés à FLOTSAM AND JETSAM en 2016 (à La Maroquinerie pour mémoire et avec les Brésiliennes NERVOSA et les Suédois ENFORCER – encore un plateau sympa ça), DESTRUCTION s’en vient de sa Germanie natale pour percuter violemment nos tympans et plexus avec son thrash old-school et sans concession. Vous allez voir que les végétariens ont été bien mal lotis, ce fut une véritable boucherie ! Et ce n’est plus sous la forme d’un trio mais sous celle d’un quatuor que les Teutons vont malmener l’audience. Exit un Jason Bittner parti rejoindre OVERKILL (amusant de retrouver les deux formations sur la même affiche du coup) remplacé par Randy Black et nous souhaiterons la bienvenue au jeune Damir Eskic qui vient rasséréner, comme si c’était nécessaire, les deux vétérans que sont le chanteur-bassiste Schmier (« Chauffe Marcel ! »), plus véhément que jamais, et le guitariste Mike Sifringer.
DESTRUCTION s’est vu octroyer 50 minutes de jeu et ne perd pas de temps en fioritures, employant la technique du Blitzkrieg pour annihiler toute résistance. Ça s’enchaîne donc comme à la parade sur des extraits des premiers forfaits de la bande dans les années 80 avec, entre autres, les cultes "Bestial Invasion" et "Mad Butcher" ou les plus récents "Thrash Till Death" (leur profession de foi), "Nailed To The Cross" ou encore un extrait du dernier album en date, « Under Attack » avec la furieuse "Dethroned". Pieds de micros ornés de crâne, colonnes de fumée, un light-show à dominante rouge et un public qui devient survolté, enchaînant les circle-pits et slams, témoignent de la férocité de l’assaut du quatuor. Il va falloir après ça que les natifs du New Jersey frappent fort et montrent qui est "le Boss" (en référence à Bruce Springsteen évidemment, l’autre "locataire" le plus célèbre du Garden State, surnom donné à cet Etat par leurs habitants). 

Le rapide soundcheck prévient le public que le son va monter d’un cran pour OVERKILL (il culminera à 105db, un niveau sonore qui débouche bien les esgourdes) et les essais lumière augurent du meilleur pour un rendu écolo (et les verts bien sûr !) du plus bel effet. Timing ultra précis ce soir et à peine le temps pour le public d’aller vidanger et remplir leurs verres que l’intro de "Last Man Standing", premier des trois extraits de « The Wings Of War » se fait déjà entendre à 20h50. Les musiciens déboulent à cent à l’heure et Bobby "Blitz" Ellsworth à 200, agrippant son pied de micro et faisant entendre sa voix haute perchée dans la sono. Il faudra là aussi attendre les deuxième et troisième titres pour un rendu optimal bien que le chanteur reste en dessous de l’ensemble du groupe pendant la prestation. Après "Electric Rattlesnake" tiré de « The Grinding Wheel » paru en 2017, place aux anciens avec un retour trente ans plus tôt et un trio de cartouches tout sauf rouillées ("Hello From The Gutter", la fulgurante "Elimination" et "Deny The Cross").
Si "Distortion" avait des airs convenus dans la chronique qui a été écrite sur notre site, force est de constater que sur scène, elle fait bien plus que cela. Comme quoi, il faut se méfier des apparences… Pleine de groove et mid-tempo, "Necroshine" offre un semblant de répit, à l’instar de "Bastard Nation" (cela dit, tout est relatif vu le style) mais c’est pour mieux achever l’audience avec une doublette issue de « Feel The Fire » paru en 1985 et son morceau-titre puis l’obligatoire "Rotten To The Core", dont le refrain est repris par chaque spectateur présent. 19 albums et seulement 1h25 de jeu sont compliqués à représenter et OVERKILL délaisse les années 2000, effectue seulement deux incursions dans les 90’s. Il est normal d’avoir à faire des choix et le groupe interprète ce soir quelques pépites pas si souvent jouées au demeurant.



Le groupe quitte brièvement la scène pour mieux y revenir et se lancer dans un terrible "Ironbound" qui laisse la place à… à… mais oui bien sûr, à "Fuck You", avec majeur dressé par tout un chacun qui se respecte. Comme d’habitude également, ils la scindent en deux et c’est à leur nouvel hymne, "Welcome To The Garden State", qu’est accordé l’honneur de clore la soirée. Un titre dont la mélodie vocale finale est empruntée à la chanson "Born To Run" de Bruce Springsteen, où un Bobby Blitz facétieux questionne le public d’un « Who’s the Boss? ». Alors dans OVERKILL, il y a OVER comme dans game-over, qui signifie fin de partie et c’est le cas, le public sortant rincé, éreinté mais heureux après quasiment 3h de thrash de haute qualité et KILL car oui, la soirée a tenu ses promesses... à tuer comme on dit.

Merci aux trois groupes et à Garmonbozia qui ont permis aux amoureux de ce style délicat de passer une soirée comme on en voit trop peu. Un avant-goût en somme de la journée 100% thrash prévue en clôture du Hellfest cette année et dont votre serviteur se réjouit d’avance. Ca va casser des nuques c’est sûr et cette soirée était une sorte de mise en condition, forte efficace ma foi. Un mot pour conclure ? On l’empruntera à DESTRUCTION alors : « Thrash till death! » (« Thrash jusqu’à la mort ! »).

Setlists

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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