7 avril 2019, 16:40

SEPULTURA

• "Beneath The Remains" - 1989 (Roadrunner Records)


Nous sommes (déjà) en 2019 et cet album fête ses… 30 ans ! Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué sur ce lecteur :



Fondé en 1984 par les frères Cavalera, Max (chanteur-guitariste) et Igor (batteur), originaires de Belo Horizonte, SEPULTURA sort localement tout d’abord deux disques, « Bestial Devastation », un split EP avec Século XX d'OVERDOSE, puis le 1er album studio « Morbid Visions », avant de recruter le guitariste Andreas Kisser, qui remplace Jairo Guedz, formant avec le bassiste Paulo Jr. le quatuor qui enregistre « Schizophrenia » en 1987, enfin distribué hors de son pays et qui permet au groupe de préparer le terrain pour le culte « Beneath The Remains », le premier d’une lignée qui propulsera les Brésiliens vers les sommets et la renommée. Et c’est ainsi que les fans avertis nettoient leurs oreilles en ce 7 avril 1989 avec les premières notes du titre éponyme…

Si le budget alloué par leur label est si riquiqui qu’il ne permet pas à SEPULTURA d’investir un endroit clinquant et qu’il doit se contenter d’un petit studio de Rio de Janeiro pour enregistrer ce disque en moins de deux semaines, l’ingénieur-son et producteur Scott Burns qui débute quasiment dans le métier et enregistre les groupes de death émergents est intéressé et s’attelle au projet (il sera à partir de là le maître d’œuvre de tous les albums majeurs de cette époque, même nos compatriotes LOUDBLAST enregistrèrent « Disincarnate » en 1991 et « Sublime Dementia » en 1993 avec lui dans les fameux et disparus aujourd’hui Morrisound Studios). Et les Brésiliens de trouver ici leur voie/voix en mettant du thrash dans leur death, ce qui, loin d’amoindrir le propos, le rend distinct de la masse (hypnosis ?) et leur permet de tendre à créer une identité qui leur est propre et qui culminera sur la réalisation suivante, « Arise », en 1991. La claque est phénoménale et l’effet – coup de poing – semblable au visuel du « Vulgar Display Of Power » de PANTERA. L’apport de Kisser est immense et ce dernier tisse des toiles de soli uniques avec un style qui l’est tout autant, renforçant l’impact de la musique proposée. La frappe d’Igor Cavalera devient légendaire et conserve encore à ce jour son aura intacte. De vrais classiques émergent des 42 minutes de ces titres (neuf sur la version originale, douze sur la réédition qui contient deux démos et une reprise des MUTANTES en langue portugaise, "A Hora E A Vez Do Cabelo Nascer") avec le morceau-titre justement ou encore la consciente "Inner Self" – pour lequel SEPULTURA sort son premier clip, visible en fin de chronique – "Mass Hypnosis" et "Slaves Of Pain" bien que les autres titres ne soient pas en reste, SEPULTURA annonçant la couleur sur "Lobotomy" (pas besoin ici de traduction…) et "Hungry" ("Affamé" en VF). Pour les chœurs virils du morceau "Stronger Than Hate", est fait appel à Kelly Schaeffer d’ATHEIST, John Tardy d’OBITUARY, tous deux des locaux de la Floride où est mixé l’album, ainsi que deux membres d’INCUBUS, Scott Latour et Francis Howard. La pochette quant à elle est l’œuvre du peintre Michael Whelan et s’intitule Nightmare In Red.

Pour aller plus loin :
« Schizophrenia » (1987)
« Arise » (1991)



 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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