13 avril 2019, 23:59

BETIZFEST

@ Cambrai (Palais des Grottes) - Jour 2

Avant l’ouverture des portes, la foule patiente sagement en ce début d’après-midi. La fanfare Mortal Combo rythme joyeusement l’attente, fait monter la pression en douceur… Et, enfin, à 16 heures, les fans peuvent entrer, pour assister au premier concert de cette 2e journée du BETIZFEST 2019...



VIRGIL


Capuches sur la tête, tout de noir vêtus, VIRGIL arrive sur scène au son d’une intro suintant d’une ambiance malsaine. Le groupe assène avec conviction son black/death, croisement entre BEHEMOTH et THE BLACK DAHLIA MURDER – il y a pire comme références ! Comme possédé, les yeux fous, le chanteur semble immergé dans son monde, d’où il s’extirpe pour haranguer la foule et lancer le premier cIrcle-pit de la journée. Solide – comme sur "Sanctuary", lourd et porté par une rythmique en fonte, tout en gardant une réelle force mélodique – la formation s’apprête à sortir un premier album… que nous sommes impatients de découvrir.



ODDISM


Sombre et violente, la musique d’ODDISM oscille entre rage et désespoir, noyée sous le soleil noir de la dépression. Les cris hardcore du chanteur se posent sur des compositions labyrinthiques et torturées, dès le premier titre, le bruitiste "Foul Scale". Le chaos jaillit des larsens ("Lost Sleeper") et les premiers rangs, colonisés par les fans du groupe, répondent par une féroce débauche d’énergie qui ne s’apaise que sur la fin de "Dum Aniam Est". Sur le dernier morceau, "Divide To Ride", le chanteur descend dans la fosse et se place au centre d’un circle-pit enflammé. Il est 17h30 et le BETIZFEST plane déjà à très haute altitude.



STICKY BOYS


Interview de POGO CAR CRASH CONTROL oblige, je n’assiste qu’à la fin du set des STICKY BOYS. Deux titres, dont la reprise traditionnelle et bien pensée du "Surfin’ USA" des BEACH BOYS, suffisent pour être sous le charme du rock'n'roll brut et direct de ce trio. L’énergie est là, déversée à grands coups de riffs par des musiciens à l’aise. Le show fini, je me précipite au stand de merchandising pour me procurer leur troisième album, le tonitruant « Calling The Devil », qui date déjà de 2017.



POGO CAR CRASH CONTROL


Place ensuite à POGO CAR CRASH CONTROL, l’un de nos récents coups de cœur, une formation fraîche et pimpante qui, à chaque concert, donne une pêche d’enfer. Dès les balances, Olivier – guitare/chant – s’amuse d’un « Bon voilà, c’était le meilleur moment du show ». De retour sur les planches, les Parisiens balancent, à 1000 à l’heure, le jouissif "Déprime Hostile" porté par les premiers hurlements du vocaliste. Punk, hardcore, garage, metal, la soupe est riche et brûlante, les ingrédients dosés à la louche pour créer une mixture qui fait du bien par où elle passe. Lola, la bassiste aux airs de petite fille sage loin des planches, devient une furie bondissante. Olivier, le métalleux du gang, enchaîne les attitudes de thrasher, quand son comparse Simon, guitariste, plus discret mais pas moins investi, s’empare régulièrement du micro. Une nouvelle chanson, d’une lourdeur intéressante, est proposée et reçoit un bon accueil. Le public, en sueur, est radieux. "Hypothèse Mort" est une petite bombe hardcore, et l’enchaînement final "Conseil/Crève" avec Olivier collé au public braillant « Ta gueule et crève », est une explosion nucléaire. 40 minutes passées à la vitesse de l’éclair pour cette prestation en forme de coup de tonnerre !



BUKOWSKI


BUKOWSKI est ravi de retrouver la scène après une longue absence, comme en atteste le « Ça faisait longtemps !! », cri du cœur lancé par le chanteur. Honte à moi, je connais que peu la formation mais je me laisse séduire par la lourdeur et le groove de plusieurs titres. Le teigneux "Easy Target", déflagration colérique, est dédié aux victimes du Bataclan. Au taquet, les musiciens s’emploient avec réussite à « casser les cervicales », ainsi que le demande son leader qui parvient ensuite à faire asseoir toute la salle avant de la faire jumper comme un seul homme. Moment fort d’un set carré, enrichi de lights bien pensés.



IN FLAMES


Ayant vu l’été dernier IN FLAMES à l’Alcatraz Festival dans un concert qui avait fini par m’ennuyer, je suis quelque peu inquiet quand les Suédois débutent leur prestation. Mes doutes s’estompent  très vite. Le set débute par "Voices", l’un des titres accrocheurs de « I, The Mask », dernier album inégal du gang, qui sera représenté par cinq morceaux – dont le dispensable "I Am Above". Si la période récente, avec les albums « Siren Charms » et « Battles », est mise à l’honneur, les musiciens privilégient les morceaux dynamiques, évitant leurs œuvres les plus pop. Les lumières sont splendides, le son est énorme et les Enflammés rageurs à souhait dégagent une puissance impressionnante. Les classiques – "Colony" « tiré d’un album sorti il y a 20 ans, à écouter tous les matins car il va vous rendre meilleurs », "Pinball Map" et, bien sûr, "Cloud Connected" – rappellent le talent du gang pour pondre des pépites accrocheuses en diable. Même s’il est dommage que les vieux disques passent à la trappe, ce show m’a réconcilié avec IN FLAMES… malgré le look insupportablement hipster des membres historiques !



MASS HYSTERIA


Arrive enfin, somptueuse cerise sur un gâteau déjà copieux, les maîtres de la soirée. Une grande majorité du public est venue pour MASS HYSTERIA, comme en atteste les nombreux sweats et T-shirts à l’effigie du groupe. A leur stand de merchandising, les fans faisaient d’ailleurs la queue, dès 17 heures, avant même son ouverture !
Le concert, basé sur les deux somptueux derniers albums, est une pure merveille. La fosse réagit au quart de tour, devient une arène pacifique où les corps se heurtent et s’entrechoquent. Le groupe dégage une énergie positive ("Positif à Bloc"), juste mise entre parenthèses le temps d’un martial "L’enfer des Dieux" en hommage aux victimes de tous les terrorismes. Même un problème de guitare ne trouble pas la bonne humeur ambiante : Mouss en profite pour présenter à la foule la fille de Fred… qui promet d’avoir son bac !
Les titres très orientés metal sont de véritables hymnes – l’immense "Plus que du Metal", dans lequel « Quand au Hellfest... » devient, bien sûr, « Quand au BetizFest », suivi de "Chiens de la Casse", une paire d’as de pique avant les rappels, les récents "Reprendre mes Esprits", qui lance les festivités ou "Nerf de Bœuf", – qui régalent des furieux en extase.
MASS HYSTERIA ne néglige pas son passé et offre un retour à la fin des années 90, quand « il fallait toujours jumper ! » dixit Mouss avant de lancer les "Contraddiction" et "Furia" – dédié à feu Patrick Roy, député metalleux du Nord – finaux. Waouh, quelle conclusion !



MASS HYSTERIA
Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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