SKINDRED était de passage dans la capitale et plus exactement à l’Elysée-Montmartre qui fait salle comble ce soir, en première partie de DISTURBED, afin d’y délivrer son style alternatif metal/fusion/reggae des plus efficace, et cette fois encore, le groupe a fait un carton. Il arrive de temps en temps que les groupes de première partie rament pour faire bouger le public et encore plus le public parisien quand celui-ci n’est intéressé uniquement que par la tête d’affiche. Oui, mais là ce n’est pas pareil car SKINDRED n’est pas une petite formation émergeante et pour ceux qui ne les connaissaient pas encore, la surprise fut aussi bonne que pour les connaisseurs présents dans la salle.
Un petit "Thunderstruck" d’AC/DC balancé dans les enceintes pour faire monter l’ambiance et les lumières de scène commencent leur ballet chromatique, le public hoche de la tête et s’anime progressivement, puis c’est au tour de la "Marche Impériale", de ce petit film de space-opera vaguement connu signé G. Lucas, de lui emboiter le pas. Certes, mais une "Marche Impériale" fusion aux accents hip-hop qui accompagne l’entrée sur scène des membres du groupe.
Le guitariste Mikey Demus, qu’on pourrait prendre pour le fils caché de Billy Gibbons, arpente la scène d’un pas des plus cool et détendu, suivi de Benji, le chanteur au look milice policière punk, tout de noir vêtu. Le bassiste Dan Pugsley et le batteur Arya Goggin quant à eux, affichent un style des plus communs. Déjà le public leur fait montre d’un bon accueil et ni une ni deux, c’est parti avec "Big Tings", issu du dernier album sorti en 2018 auquel il donne son nom.
Le groupe pose clairement son genre fusion géré d’une main de maître et la salle répond instantanément. En même temps, quand Benji compare la foule à un public allemand mollasson, ça fait réagir. Tantôt riffs metal/hardcore, tantôt rap, reggae, electro, SKINDRED passe d’un style à l’autre comme un jongleur de quilles enflammées aguerri. Benji harangue la foule avant que ne soient lancés les titres "Kill The Power" ou "That’s My Jam" scandé par l'assistance ou d’un, sans équivoque, « fuck » qu’il fait répéter à la salle dans un travelling auditif des plus fleuris.
On appréciera, ou pas, le petit interlude BLACK SABBATH avec "War Pigs" trituré electro à la sauce SKINDRED et un final avec "Warning" où la salle est invitée à se baisser avant de se relèver tel un seul homme sur la dernière partie pour finir en beauté, explosif !
Sans aucun doute, SKINDRED a su montrer durant plus de 45 minutes qu’il sait faire bouger la foule et rallier les amateurs de genres multiples, à l’instar d’un PROPHETS OF RAGE. La fusion c’est bon et c’est encore meilleur quand c’est fait avec talent. Quand on sait que le metal/hip-hop existe depuis déjà presque 30 ans, on pourrait penser que tout a déjà été fait mais là, en l’occurrence avec SKINDRED, ce genre a encore de beaux jours devant lui.
Portfolio
Pour ceux qui auraient raté ce concert, le groupe est en tournée jusqu’à la fin de l’année :
22 juin - Hellfest à Clisson (44)
28 juin - Rock in Evreux à Evreux (27)
05 juillet - Plane R Fest à Colombier Saugnieu (69)
17 décembre - Le Metronum à Toulouse (31)
18 décembre - La Maroquinerie à Paris (75)
19 décembre - L’Aéronef à Lille (59)
