29 juin 2019, 23:56

RAMMSTEIN

@ Nanterre (La Défense Arena)


Bien qu’il n’ait pas brillé par sa présence discographie en dix ans, le über groupe RAMMSTEIN n’en a pas moins rendu visite à ses fans français à 18 reprises dans le même laps de temps. Car oui, avec RAMMSTEIN, c’est tout ou rien. Pour la presse, souvent rien. Pour ses concerts et les fans, ils donnent tout. Sur disque, quand on ne s’attend à rien, on peut s’attendre à tout. Et avec l’éponyme « Rammstein », Till Lindemann et consorts ont proposé 11 nouveaux titres dont pas moins de 8 seront interprétés lors des deux shows donnés dans la gigantesque enceinte Paris La Défense Arena, une initiative à saluer car combien de groupes peuvent-ils se targuer d’en faire de même ? A vos copies, vous avez 2 minutes. Et si le groupe visite les stades, la France n’a cependant pas eu droit à son Stade de France, la faute aux 1 000 rockers conviés le 29 juin (date chroniquée ici) par Philippe Manœuvre pour la cacophonie de l’année.

On commence par la première partie, je ne dirai pas immuable (nous n’en sommes pas encore là), mais habituelle avec DUO JATEKOK, pianistes duettistes et françaises déjà présentes en 2017 à Nîmes et qui vont, durant 40 minutes, reprendre des classiques du groupe allemand. L’accueil est poli, réservé vu la teneur du propos et on ne peut pas dire que l’ambiance monte d’un seul cran. Le calme avant la tempête peut-on prédire sans risque. Les demoiselles maîtrisent leur instrument, partagent avec les spectateurs leur plaisir d’être sur scène et c’est bien le plus important, la sincérité et l’envie. Elles évoluent sur une plateforme disposée au centre gauche de la salle, juste au-dessus de la régie et qui sera utilisée plus tard mais nous y reviendrons. A 21h passées, les lumières s’éteignent avant qu’une intro d’Haendel permette aux musiciens de rentrer dans l’arène et entamer ''Was Ich Liebe''. Bien qu’étant un bon titre, ce n’est clairement pas l’entrée en matière la plus percutante qu’on aurait été en mesure d’espérer, bien vite balayée par le classique ''Links 2-3-4'' et la première ovation de la soirée.
Le son lui, est démesurément fort, si fort que la grosse caisse tape dans le plexus avec une force qui me prend à douter de ma capacité à encaisser cela pendant 2h. Et dire que certains n’ont pas de protections auditives. Le niveau est revu légèrement à la baisse à partir du deuxième titre et cela devient alors "supportable". L’esprit "MANOWAR" flotterait-il sur la France depuis une dizaine de jours..?



RAMMSTEIN alterne les titres du nouvel album, déjà tous adoptés par le public, avec les morceaux de bravoure que sont ''Mein Herz Brennt'', ''Sonne'' ou ''Du Hast''. Les moments forts de cette soirée sont, par contraste, la délicate ''Diamant'', interprétée avec pudeur par Till, Flake et Oliver Riedel ou la dérangeante et malsaine ''Puppe'' où un landau géant est amené sur scène tandis que Till y met le feu, brûlant vif le bébé monstrueux s’y trouvant tandis que sur l’écran central, on voit ce même enfant laisser s’échapper de sa bouche des bestioles dégoûtantes et que d’immenses canons tirent des confettis de papier, comme si ces mêmes bestioles étaient partout dans la salle. Efficace.
Le guitariste Richard Z. Kruspe est le David Guetta du soir et officie comme DJ en intro de ''Deutschland'', mettant le public à contribution pour introduire ce titre au clip controversé. Je vous parlais de cette plateforme utilisée par DUO JATEKOK et c’est à cet endroit que le duo est alors rejoint par le groupe au complet afin d’interpréter en piano/voix le titre ''Engel'' avant que les membres ne regagnent la scène en canots pneumatiques (excepté Till).
C’est après le dernier doublé gagnant ''Rammstein'' et ''Ich Will'' que le groupe prend congé au son de la version piano de ''Sonne''. Ce morceau interprété pendant le set aura été l’occasion d’avoir des flammes gigantesques, sur scène mais aussi dans la salle et non loin d’où je me trouve, le souffle de chaleur qu’elles occasionnent en a été presque insupportable.



La scène de R+ était une fois de plus démesurée, les lumières très travaillées, la guerre du feu a bien eu lieu, Flake, tel le Kenny de South Park, s’est encore fait maltraiter, Till a été la bête de scène que l’on connaît, le nouvel album a été adoubé sans réserve (''Ausländer'', ''Tattoo'' et ''Zeig Dich'' ne devraient pas quitter les set-lists de sitôt) et le public s’est vu rassasier pendant un peu plus de 2h, le temps des 21 morceaux de bravoure joués chacun des deux soirs.
Et pour les absents, RAMMSTEIN a déjà annoncé son retour à Lyon le 9 juillet 2020 au Groupama Stadium. Allez, on prend ses places ! « Schnell ! »


Photos © Céline Kopp - Hard Force


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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