2 juillet 2019, 17:51

Tyler Bryant & THE SHAKEDOWN

• "Truth And Lies"

Album : Truth and Lies

Le premier constat qu’il m’a été donné de faire à l’écoute de ce nouvel album est le suivant : comment peut-on sortir un nouvel album aussi bon que l’a été le premier paru en 2017, si différent soit-il de son prédécesseur ? Une piste pour y répondre serait certainement d'aller chercher du côté d’un talent insolent combiné à la présence de toute la quintessence du blues dans les doigts et la voix de Tyler Bryant. Texan d’origine ayant migré à Nashville (quoi de plus logique ?) et qui a vu Jeff Beck ou B.B. King ne pas tarir d’éloges à son égard, le revoilà à nouveau en compagnie de son prolongement, le groupe THE SHAKEDOWN, fidèles compagnons d’arme venus unis comme les cinq doigts de la main nous livrer « Truth And Lies », un disque attendu et qui, justement, répond à ces attentes.

Quiconque a vu le groupe sur scène peut témoigner de la toute puissance rock qu’ils dégagent. C’est sans doute pour cela qu’après avoir enregistré 55 démos (55 !), les quatre musiciens sont allés à New-York en compagnie du producteur Joel Hamilton (THE BLACK KEYS, Tom Waits, Iggy Pop...) afin de mettre en boîte dans des conditions quasi live (quelques légères prises additionnelles ont été ajoutées), et en deux petites semaines, les 13 chansons qui figurent sur le disque.
Ce qui saute aux oreilles est l’uniformité du son, quand beaucoup de groupes cherchent à coller des émulateurs, effets à gogo, guitares à six, sept ou huit cordes accordées ou sous-accordées à outrance. Ici, on prend une guitare, un jack, un ampli, on relie le tout et on met un bon micro devant. Et ça envoie le bois aussi bien ! L’effet Maxwell : pas besoin d’en rajouter. Il suffit d’écouter ''Eye To Eye'' par exemple et son court solo qui dit tout, bien que concentré en quelques mesures seulement. Côté ambiances, le rock côtoie un blues parfois mâtiné de soul, un peu bancal mais jamais casse-gueule, digne numéro d’un équilibriste sûr de son coup ou bien ces ballades qui naissent au détour d’une piste (''Trouble'' et ses relents de ''Wanted Dead Or Alive'' du bon Jon et plus encore la délicate et fragile ''Out There''), avant de partir crinière au vent sur la route 66 au volant d’une Chevy ’65 aux premières notes de ''Drive Me Mad''. La fougue guitaristique de Tyler, elle, prend toute sa dimension sur le final du dernier titre ''Couldn’t See The Fire'' qui referme de façon épique l’album.

« Truth And Lies » est un deuxième album foncièrement différent du premier tout en gardant les éléments qui caractérisent la personnalité du groupe. J’avais paraphrasé Jon Landau au sujet de Bruce Springsteen pour la chronique de son premier album et que j’avais repris pour celui de Tyler. Aujourd’hui, je persiste et signe avec celle de ce deuxième disque : je continue à voir le futur du rock'n'roll et son nom est toujours Tyler Bryant. Rock n’ Fuckin’ Roll.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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