Nous sommes (déjà) en 2019 et cet album fête ses… 30 ans ! Joignez l’utile à l’agréable et écoutez l’album chroniqué grâce au lecteur ci-dessous.
A l’aube des années 90, Vincent Furnier, plus connu sous le nom de scène de son alter ego Alice Cooper, tel un Jekyll & Hyde du hard rock, a déjà vingt ans de carrière derrière lui et de nombreux albums déjà passés à la postérité à cette époque. Malgré cela, un sérieux passage à vide inversement proportionnel aux verres qu’il descendait le vit se mettre en retrait du reste de la scène vers 1983 lorsque sortit le décrié « DaDa », avant que le bougre ne pose bouteilles et pailles (pas de celles qu’on met dans son verre bien entendu), et commence à rebondir trois ans plus tard avec « Constrictor » (1986) puis « Raise Your Fist And Yell » un an plus tard. Toutefois, souhaitant employer les grands moyens et au vu des résultats obtenus précédemment par le compositeur/musicien Desmond Child avec AEROSMITH ou BON JOVI notamment, Alice Cooper lui donne carte blanche, ce qui lui vaut de cosigner neuf des dix titres (des dix hits même !) de cet album sorti le 25 juillet 1989.
C’est bien simple d’ailleurs, c’est un véritable who’s who du hard d’alors qui apparait sur le disque, à commencer par AEROSMITH au quasi-complet (manque juste le guitariste Brad Whitford), Jon Bon Jovi et son guitariste Richie Sambora ou bien le guitar-hero Steve Lukather (TOTO) et Joan Jett, créditée à la composition ("House Of Fire"). En à peine 40 minutes, Alice commet un hold-up à la Albert Spaggiari, ni vu ni connu je rafle des millions en dollars et en nombres d’exemplaires écoulés ! Quatre singles voient le jour en 6 mois et « Trash » se classe 20è au Billboard 200 US et 2è au Royaume-Uni entre autres. L’album est l’occasion également d’introduire de nouveaux musiciens et de partir dans la foulée sur les routes, entamant ainsi une tournée couronnée de succès qui passera à la postérité avec la sortie de la vidéo live « Trashes The World » (dont vous pouvez retrouver un extrait en fin de chronique) et de « Video Trash », compilation de trois des quatre vidéos tournées. Produit par Desmond Child, il y a aussi du côté technique à signaler du lourd. « Trash » a été mixé par Steve Thompson et Michael Barbiero, un duo ayant œuvré pour les RED HOT CHILI PEPPERS, KISS ou GUNS N’ ROSES, rien que ça et masterisé par George Marino, dont le curriculum long comme les deux bras du personnage de bande dessinée Mr Chatouille, l’a vu travaillé sur « Billion Dollar Babies » en 1973, avec QUEEN (« Jazz »), KISS et même Stephan Eicher ! N’en jetez plus, la coupe est pleine, tout ceci donne le tournis et s’il ne devait en rester qu’un dans la discographie d’Alice Cooper, ce serait très certainement celui-là (et je sens poindre à cet instant une envie de meurtre chez certains fans à la lecture de cette dernière phrase…). Allez, on va dire de sa deuxième partie de carrière.
Profitant de cette brèche créée dans le continuum espace-temps du hard, Alice Cooper enfoncera deux ans plus tard un clou déjà bien planté avec « Hey Stoopid », qui le voit réitérer l’exploit accompli ici, s’entourant à nouveau d’une foultitude de talents (dont les guitaristes Slash et le duo Joe Satriani / Steve Vai) pour un album excellent en tous points.
Pour aller plus loin :
Plusieurs périodes s’y prêtent et si l’on évoque les années 70, on retiendra le quintet suivant dont les ' premiers sous le nom de Alice Cooper Band :
« Love It To Death » (1971)
« Killer » (1971)
« School’s Out » (1972)
« Billion Dollar Babies » (1973)
« Welcome To The Nightmare » (1975)
Et pour les années 90, on va s’arrêter au successeur de « Trash », libre à vous d’aller fouiner :
« Hey Stoopid » (1991)
Grand bien vous prendra de découvrir le reste de sa discographie renfermant d’autres albums valant largement le fait qu’on y prête deux oreilles. Et à ce jour, Alice Cooper reste en concert une valeur sûre, qu’il performe en solo ou en compagnie de Joe Perry (AEROSMITH) et Johnny Depp au sein de HOLLYWOOD VAMPIRES.