En un espace astral brodé d'étoiles filantes orchestrales, la scintillante chanteuse finlandaise Tarja Turunen revient avec un huitième album solo (en comptant ses courtisés 'winter albums' et son 'classical album'), qui rejaillit brillamment sur le firmament ciselé de sa déjà longue carrière épurée.
Cinquième album de metal/rock symphonique, « In The Raw » est une ode musicale soyeuse composée en dix actes voluptueux qui vous invite à un voyage parcheminé d'émotions veloutées d'une intensité furtive et foudroyante à la fois. De prestigieux amis sincères viennent embellir cette audacieuse odyssée lyrique de par leur interprétation léchée et connectée du tréfonds de leur âme blessée. En effet, l'imposant suédois Bjorn Strid (SOILWORK, THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA) nous offre un duel aérien s'enchevêtrant à merveille parmi les rythmiques endiablées et virevoltantes, frénétiquement disséminées sur "Dead Promises". Quant à la charismatique italienne Cristina Scabbia (LACUNA COIL), elle lui tend, subtilise puis reprend la main sur "Goodbye Stranger" telle une partie de joute orale suave et impétueuse, à l'égalité parfaite en double échec et mat. Le jeune marié (à l'énergique Kobra Paige de KOBRA AND THE LOTUS), Tommy Karevik (KAMELOT, SEVENTH WONDER), habite de par son timbre de voix langoureux et chatoyant l'entièreté du titre épique "The Silent Masquerade".
Quinze hivers finlandais et étés argentins plus tard, l'investissement artistique de Tarja coupé net sur l'album « Once » (2004) de son précédent groupe, est resté toujours aussi éclatant grâce à cette voix si chaleureuse, versatile et angélique à la fois. Cet optimisme fertile et conforté par un line-up docile et stabilisé, l'emmène vers des rivages savamment empruntés d'influences diverses et ennivrantes. Il est vrai qu'Alex Scholpp (SINNER, FARMER BOYS), Max Lilja (EILERA, ex-APOCALYPTICA) et Kévin Chown (COSMOSQUAD, Sebastian Bach [live]) l'épaulent depuis près d'une décennie, tous ayant débuté leur fructueuse collaboration ensemble sur « What Lies Beneath » (2010).
Elle signe une profonde œuvre magistrale mystiquement coordonnée autour du nombre 13 en trois intriguants signes certes anecdotiques pour certains. À savoir, un treizième album studio en tant que chanteuse soprano (de NIGHTWISH à sa carrière solo) qui sort treize ans après son premier disque de musique classique « Henkays Ikuissuudesta » (2006) exactement treize jours après son anniversaire (un certain 17/08/1977)...
A défaut d'une hypothétique tournée en réunion pour fêter, l'année prochaine, le vingtième anniversaire de l'album charnier « Wishmaster » de NIGHTWISH, il est toujours aussi frappant de confirmer que Tarja reste l'atout majeur d'un style unique dont elle incarne sa muse originelle. Se démarquant du reste de la scène injustement qualifiée de female-fronted-metal à ses débuts, sa performance hors-norme lui confère toujours la quintessence absolue d'une justesse vocale inégalée ayant influencé majoritairement Simone Simons (EPICA), Floor Jansen (NIGHTWISH, NORTHWARD, ex-AFTER FOREVER) ou Clémentine Delauney (VISIONS OF ATLANTIS, EXIT EDEN).
A l'état brut, « In The Raw » concourt hors-catégorie comme étant son album le plus abouti de la haute couture metal/rock symphonique internationale en une splendeur divine rarement atteinte...
