16 septembre 2019, 18:34

STATUS QUO

• "Backbone"

Album : Backbone

Si la genèse de STATUS QUO remonte à près de soixante ans en arrière (oui, vous lisez bien), ses débuts ont lieu il n’y a "que" cinquante ans. Et en 2019, le QUO est toujours vivant. Certes, la moitié de son légendaire binôme n’est plus, le guitariste Rick Parfitt s’étant éteint la veille de Noël 2016 et si le chanteur-guitariste Francis Rossi a eu, il y a quelque temps, des mots très durs, voire inacceptables, pour son compagnon de jeu durant près d’un demi-siècle et que cela aura choqué, à juste titre, bon nombre de fans dont votre serviteur, la formation (l’institution) britannique sort avec « Backbone » son 33ème album. Est-elle en forme ? Etonnamment, diront certains, oui. On en voit d’autres se préparer à comparer ce nouveau disque avec ceux des années 70, « Piledriver », « Hello » ou « Quo », j’en passe et… non, peut-être ici n’y en a-t-il pas eu des meilleurs pour faire mentir l’adage. Mais il est vain de comparer l’incomparable, vouloir retrouver son premier émoi. Carpe diem !

En 2019, STATUS QUO offre à ses fans un disque de boogie-rock dont lui seul peut se targuer de pouvoir le jouer ainsi. Les musiciens entre autres savent ce que je veux dire et au programme des réjouissances figurent notamment un ''Cut Me Some Slack'' au riff tout droit sorti des meilleurs cuvées citées plus haut ou bien ''Liberty Lane'' soufflant un vent de liberté justement, ou ''Backing Off''. Le blues s’invite sur ''I Wanna Run Away With You'' avec son piano irrésistible et il est impensable de ne pas fermer les yeux et d’empoigner sa air-guitar lorsque débute le riff de ''Better Take Care''. Si les grosses ficelles sont parfois de sortie, on n’en tient pas rigueur à une formation d’une telle longévité et qui sait y faire comme elle. « Backbone » se referme après quarante trop courtes minutes sur la nostalgique ''Running Out Of Time'' sauf si vous possédez la version « avé les bonux » soit deux morceaux supplémentaires, ''Crazy Crazy'' et ''Face The Music'' que l’on regrette, pour ce dernier, d’être relégué au rang de bonus et qui offre six minutes de rab à l’auditeur.

Ce line-up 2019 livre donc avec « Backbone » un disque aussi inattendu que surprenant, dans le bon sens du terme s’entend, lui qui n’était pas voué à exister selon les propos remontés à la presse (les musiciens ne s’étaient enfermés dans le studio de Francis Rossi que dans l’unique but de jammer et se faire plaisir). Un Rossi qui n’a pas perdu sa voix et nous charme du haut de ses 70 printemps quand ses musiciens laissent deviner une réelle entente entre eux, ce que confirment les récents concerts de la formation. On n’en demandait pas tant, on en a pour notre argent et c’est bien là l’essentiel. Une valeur sûre, patrimoine de plusieurs générations, STATUS QUO est tout le contraire de ce que son nom signifie. Et d’aucuns claironner ci et là que le rock est mort. Je me gausse les amis, je me gausse… « Long live rock'n'roll! ».

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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