17ème livraison studio du Canadien Jeff Waters, tête pensante, fondateur, chanteur et surtout, guitariste du groupe ANNIHILATOR, qu’il a fondé dans les années 80, « Ballistic, Sadistic » vient, en dix titres et 45mn, nous donner des nouvelles de la formation thrash. S’il ne renouvelle pas son propos, et on pourrait à ce sujet le comparer à un AC/DC du genre, ce disque s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs tout en tirant au passage quelques cartouches façon sniper, pour rester dans le langage martial induit par le titre de l’album.
Démarrant par un ''Armed To The Teeth'' belliqueux, on est d’emblée dans l’ambiance et on reprend exactement là où s’est arrêté « For The Demented » en 2017. Ce disque s’appuie sur un line-up stable, ce qui est un exploit pour qui connait la carrière du groupe et du bonhomme qui, s’il officie dans le thrash, fait valser les musiciens album après album et se veut une tête de... mûle avec qui il est difficile de s’accorder. On ne va pas vous le cacher, ce disque, comme tous ses petits frères, fait dans le bourrin et ne s’encombre pas de fioritures ni ne compte fleurette à des donzelles aux cuisses rose (« Fuck your attitude (…) Fuck the attitude » sur le refrain de ''The Attitude''). Pour notre part, on retiendra ''Psycho Ward'' qui est, selon ce qu’il en dit dans une interview récente, le morceau préféré de Waters, et on ne pourra pas trop lui donner tort, s’avérant très addictif, à force d’écoutes répétées. Les licks de guitare typiques du son ANNIHILATOR répondent présent à l’appel, quelques parties ramenant même l’auditeur aux grandes heures du groupe quand d’autres sont de véritables clins d’œil appuyés à des classiques que compte sa discographie. Fil rouge de cette cuvée 2020, la guerre revient sur le tapis dans ''I Am Warfare'', rouleau-compresseur dont le break est appuyé de déflagrations d’armes automatiques. Simple mais bougrement efficace. ''The End Of The Lie'', en clôture, évoquera immanquablement le ''The End Of The Line'' de METALLICA, la faute à un nom presque similaire, à l’instar de la diction de son refrain.
Bilan des courses : ni bon ni mauvais, « Ballistic, Sadistic » ne déçoit pas, ne surprend pas mais ANNIHILATOR ne surprend plus depuis bien longtemps mes amis. Les mauvaises langues diront que la surprise vient du fait que le line-up est le même que sur « For The Demented » mais nous nous garderons bien d’être aussi sarcastiques... De Vancouver à Durham en Angleterre où Waters a élu domicile et remonté son studio, le Watersound, ANNIHILATOR continue bon an mal an son petit bonhomme de chemin, immuable dans son identité, ne se réinventant pas, ce qui le dessert au final, un écueil très bien évité (avec succès ou non) par la majorité des groupes de thrash nés à la même époque et encore actifs aujourd’hui.