14 février 2020, 23:55

AN EVENING WITH BRUCE DICKINSON

@ Paris (Le Trianon)


© Benjamin Delacoux | HARD FORCE​


En ce 14 février, il n’y avait pas le choix. On pouvait soit passer la soirée de la Saint Valentin en compagnie de Bruce Dickinson au Trianon, soit rester en tête à tête en amoureux, comme chaque année, ce qui était bien moins exceptionnel que ces un peu plus de deux heures en compagnie du chanteur d'IRON MAIDEN. Seule restriction pour l’admission dans les lieux, être plutôt à l’aise avec la langue de Shakespeare, le bougre, bien que vivant désormais à Paris, n’étant pas encore fluent avec la langue de Molière. Et en ce vendredi, il fut presque question pour les fans de tutoyer les anges. « Riding with the angels... »

Avec un écran en fond de scène, une petite table sur laquelle viennent se poser deux bouteilles de Trooper et un tabouret, Bruce débarque à 20h10 en déclenchant d’entrée une standing-ovation. Le concept de cette soirée, pour ceux qui l’ignoreraient, est la déclinaison vivante de son autobiographie What Does This Button Do, parue début 2018, où il apporte sur scène quelques précisions sur des anecdotes, ou détaille plus avant des événements qui sont présents dans l’ouvrage, en en révélant d’autres par la même occasion. Ainsi, nous avons eu droit à la description sous tous les angles de son unique expérience avec la marijuana (qui ne lui a rien apporté) ou bien comment il fut renvoyé de l’école où il étudiait après avoir « pissé dans les haricots du Directeur », comment il fut engagé dans SAMSON et les péripéties qui ont eu lieu lors des tournées en leur compagnie. On y a appris les raisons de ses choix en matière de pantalon de scène et quiconque suit sa carrière sait que ce sont des choix souvent... discutables. Le bon goût anglais, dirons-nous. Anecdote, il choisit en 1992 une paire de baskets L.A. Gear car elles faisaient rock'n'roll et ce n’est qu’à la fin de la tournée qu’il s’aperçut qu’était écrit sur la languette "MJ", les initiales de Michael Jackson qui avait sorti son propre modèle. Pour le rock, on repassera...

Tour à tour intimiste et (très) drôle – on a parfois l’impression d’avoir une copie carbone de notre de Funès national en face de nous, un acteur qu’il adore par ailleurs, avec moult mimes, gesticulations et vociférations en tous genres – touchant, émouvant, toujours espiègle du haut de ses 61 ans, on s’étonne à chaque instant de cette facette qui ne nous avait jamais été donnée de voir jusqu’à ce jour. Bruce évoquera sans ambages le cancer de la gorge qu’il a dû affronter il y a cinq ans et ce, sans tomber dans le pathos, arrivant même à nous faire rire aux larmes des déboires dus aux effets du traitement qu’il a subi. Dans le registre comique, son imitation du batteur Nicko McBrain lors d’un épisode vécu en 1982 est inénarrable ou enfin (je ne vais pas vous détailler chaque intervention, il fallait y être) les quelques révélations faites lors du final questions/réponses, les personnes présentes ayant été invitées lors de l’entracte à coucher sur papier leurs demandes afin que Bruce puisse choisir parmi les plus pertinentes et y répondre à l’issue de la deuxième partie de soirée.
A celui qui demanda si IRON MAIDEN interprèterait un jour avant de se retirer le morceau ''Alexander The Great'', un titre de l’album « Somewhere In Time » jamais joué et qui est un peu l’Arlésienne des fans, la réponse a été « très probablement », déclenchant une clameur rare. A un autre qui lui demanda s’il pensait enregistrer un nouvel album solo (le dernier, « Tyranny Of Souls », datant de 2005), la réponse a été nette : « OUI ! » et selon nos sources, une sortie serait envisagée en 2021.


© Benjamin Delacoux | HARD FORCE


Bruce Dickinson et la France, c’est une histoire d’amour plus que jamais et désormais et, comme précisé en introduction, il était impensable de passer cette soirée de la Saint Valentin ailleurs, que le public présent soit venu le voir en couple ou non. Les amoureux auront d’ailleurs eu la chance d’entendre Bruce entonner a cappella un extrait de la chanson ''Wasting Love'', idéale en ce jour, tout comme un morceau également de ''Revelations''.
Merci pour tout, Mr. Dickinson, et en attendant une deuxième partie à son autobiographie – Bruce ayant évoqué cette possibilité où il livrerait un second volume plus « croustillant » – nous le retrouverons sur scène avec IRON MAIDEN le 11 juillet lors du concert qui aura lieu à Paris La Défense Arena, à Nanterre.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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