15 février 2020, 23:59

ZAKK SABBATH

@ Paris (Le Trianon)

En ce samedi 15 février 2020, jour de repos de la semaine de nos amis hébreux, la grande messe noire était à l’honneur au Trianon avec peut-être le plus officiel des tribute band de BLACK SABBATH que ce power-trio, que dis-je, ce super super sayen des power-trio mené par l’éternel bras droit du Prince des Ténèbres, Zakk Wylde. Et comme camarade de jeux, le plus kilté des viking biker était entouré du bassiste Rob "Blasko" Nicholson, qui accompagnait encore il y a peu Ozzy sur sa précédente tournée, et de Joey Castillo, batteur au palmarès si rempli que rien qu’en citant le fait qu’il ait fait partie de QUEENS OF THE STONE AGE, THE EAGLES OF DEATH METAL et NINE INCH NAILS suffit à calmer tout le monde.

Et en ce samedi soir donc, dans la belle salle parisienne du dix-huitième arrondissement, tous les adeptes du groupe aux origines du heavy metal s’étaient donné rendez-vous pour cette unique date en France du ZAKK SABBATH tour.

En guise de première partie c’est le DJ Matt Stock qui ouvre le bal dès 19h30, histoire de planter le décor sonore de la soirée. Playlist des plus metal vous vous en doutez bien, Matt, derrière ses platines installées sur le devant de la scène, rideaux fermés, diffuse un pêle-mêle des grands noms du genre avec IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST et j’en passe, bref, le genre de sélection musicale que l’on retrouve toujours aux concerts de metal avant que les groupes n’entrent en scène. Pas sûr finalement qu’il eut été nécessaire de faire appel à un DJ, les spectateurs prenant le temps de s’installer et d’aller boire un verre, voire deux, voire trois, en attendant 20h30, heure à laquelle Zakk et ses potes débouleront sur scène. Non, les gens discutent, se baladent, mais ne réagissent que peu face à la prestation du DJ à part quelques rares refrains repris en chœur par trois ou quatre petits groupes ça et là.

20h30 sonne, bon, 20h40 pour être exact et le rideau s’ouvre sur la scène laissant apparaître les amplis Wylde audio dédiés à Zakk côté jardin et les amplis Fender côté cour pour Blasko, et entre les deux la batterie au kit minimaliste de Joey. Une réinterprétation de "Supertzar" est lancée en musique de fond, Joey s’installe derrière ses fûts, Blasko se tient prêt, caché derrière le rideau et aux dernières notes de la bande son, Zakk entre en scène en lançant le riff de "Supernaut" de l’album « Vol. 4 ». Et on peut dire que ça envoie sévère dès le début, le son est bon, bien défini, puissant. En revanche pour ce qui est de la voix de Zakk, elle est presque inaudible durant les premières minutes de la chanson. Je dis "premières minutes" car des minutes par chanson il va y en avoir mais j’y reviendrai. S’en suit directement "Snowblind" du même album et "A National Acrobat" de l’album « Sabbath Bloody Sabbath » sorti en 1973, ah ça ne nous rajeunit pas tout ça ! Je dis ça, je n’étais même pas né… Autre bémol, durant les trois premières chansons, les musiciens ne sont pas du tout éclairés de face, seules des lumières blanches en contre jour et en alternance éclairent depuis le fond de la scène. Dommage, on ne voit pas bien les visages mais bon, même avec de la lumière en plein sur Zakk on n’y verrait pas plus, sa chevelure constamment devant son visage ne permet d’entrevoir les yeux du guitar-hero qu’à de rares moments, quand il ne secoue pas la tête de gauche à droite, c’est bien simple l’homme ne tient pas en place et il prend procession de la scène allant d’un coin à l’autre pour le plus grand bonheur des fans aux premières positions. Dès les trois premières chansons passées, les lumières viennent enfin colorer la scène et illuminer nos trois larrons, s’enchaînent dès lors, après un petit ''Orchid'' en musique de fond, "Under The Sun" et "Tomorrow's Dream", là encore issu de « Vol. 4 » décidément, l’ami Zakk aime particulièrement ce disque. Puis "Evil Woman" et "Wicked World" dépoussiérés depuis leur apparition sur le tout premier album des anglais sorti lui en 1970. La salle du Trianon répond à chaque introduction de titres et fait trembler le sol sur "Fairies Wear Boots" de « Paranoid ». Les amoureux de « Master Of Reality » vont en avoir pour leur grade avec le triptyque "Into The Void" des plus groovy et heavy, la piste "Embryo" envoyée sur les enceintes annonce sans surprise "Children Of The Grave" dans une ambiance rouge des plus diaboliques et enfin "Lord Of This World" qui ferme la parenthèse.



"Hand Of Doom" permet de refaire un tour sur l’album « Paranoid » et si certains attendaient justement le titre éponyme et bien non, Zakk ne tombe pas dans la caricature ou les titres téléphonés. La voix du barbu ressemblant beaucoup à celle d’Ozzy, elle convient parfaitement aux titres du Madman. En revanche, s’il devait y avoir un travers à retenir pour cette soirée, ce sont les solos interminables du M'sieur Zakk justement. Alors oui, c’est sympathique d’avoir une envolée de notes durant cinq minutes, avec son paquet d’harmoniques artificielles, de legatos, et autres effets de manche mais étaler la recette à tous les morceaux devient limite pénible, on se serait presque retrouvé sur un "Shut Up 'n Play Yer Guitar" de Zappa ce qui, même si j’apprécie la guitare, devient lassant. C’est bien simple, chaque morceau dure dix minutes à chaque fois. Bref, Zakk passe par la case présentation du groupe comme s’il commentait un match de boxe et il fera même reprendre un Happy Birthday par le public pour fêter les cinquante ans du premier album de BLACK SABBATH, et oui, on peut dire que le heavy metal à cinquante ans. Et pour rester dans cette fabuleuse époque, le trio poursuit avec "Behind The Wall Of Sleep" que l'ami Blasko terminera en jouant la ligne de basse de "Bassically" qui forcément appelle à la suite un "N.I.B." repris en chœur par le public.
Enfin, pour clore ce best of, les sirènes de "War Pigs" résonnent dans le Trianon et donne au public une fin digne de ce nom à cette soirée 100% SABBATH sans SABBATH.


Set-list / Portfolio © Benjamin Delacoux | HARD FORCE


Blogger : Benjamin Delacoux
Au sujet de l'auteur
Benjamin Delacoux
Guitariste/chanteur depuis 1991, passionné de musique, entré dans les médias à partir de 2013, grand amateur de metal en tous genres, Benjamin Delacoux a rejoint l'équipe de HARD FORCE après avoir été l'invité du programme "meet & greet" avec UGLY KID JOE dans MetalXS. Depuis, il est sur tous les fronts, dans les pits photo avec ses boîtiers, en face à face en interview avec les musiciens, et à l'antenne de Heavy1, dont l'émission MYBAND consacrée aux groupes indépendants et autoproduits.
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1 commentaire

User
Ivan JS
le 07 mars 2020 à 09:18
Pas d'accord sur quelques points :
* Supertzar c'était la version album, il n'en existe pas d'autre, mais utilisée comme intro à partir de la tournée Sabotage et bien au delà
* Zakk a une voix de Peter Griffin (Family Guy), pas Ozzy. Incapable d'atteindre les notes hautes sur beaucoup de titres malgré l'accordage plus bas. Il oublie parfois des paroles voire se plante complètement de ligne mélodique (Evil Woman, Wicked World). Ridicule
* C'est "harmoniques" artificielles pas "harmonies". Bon point pour Zakk il a réussi à éviter d'en mettre partout comme à son habitude

Bref c'était plus un show de BLS que tribute Sabbath (j'ai déjà vu des tributes plus réalistes et pas pour 40 balles). Sinon bon son, ambiance sympa, super perf du batteur
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