7 août 2020, 18:30

EXTREME

• "Extreme II: Pornograffitti" (1990 - Retro-Chronique)

Album : Extreme II: Pornograffitti

Nous sommes en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

On réduit trop souvent EXTREME à la ballade intergalactique "More Than Words" qui est certes présente sur l’album pour lequel nous allons braquer de nouveau nos projecteurs, mais peu savent que le single est sorti près de 8 mois après l’album « Pornograffitti », deuxième réalisation des quatre Bostoniens, qui a pris l’assaut des bacs le 7 août 1990. Fondé en 1985 par le chanteur Gary Cherone et le batteur Paul Geary, EXTREME est l’évolution du nom de leur ancien groupe, THE DREAM, devenu logiquement « EX-DREAM », à la prononciation presque similaire. Recrutant ensuite le bassiste Pat Badger et un guitariste légèrement doué, Nuno Bettencourt, leur premier album éponyme voit le jour en 1989.

Mais il faudra attendre encore plus d’un an pour que la déflagration se fasse entendre, lorsque sortent des studios hollywoodiens Scream les 13 titres qui composent le disque enregistré par Michael Wagener (DOKKEN, METALLICA, Alice Cooper, Ozzy Osbourne, je continue ou ça suffit ?). Pourtant, les deux premiers singles, "Decadence Dance" (avec son clip contenant absolument tous les clichés possibles et imaginables de l’époque que l’on considère comme kitsch aujourd’hui) et "Get The Funk Out" (avec Pat Travers aux chœurs), de vraies grenades musicales, ne rencontrent pas un franc succès. Comme je vous le disais au départ, en mars 1991 le monde découvre le chanteur et le guitariste à la gueule d’amour dans un clip en noir et blanc, ainsi que les doux accords et paroles de "More Than Words". Raz. De. Marée. Comme quoi, il faut parler aux petits cœurs des auditeurs pour les faire chavirer. Mais quand on pense aux pépites groove metal que sont "Li'l Jack Horny", "When I'm President", "It ('s a Monster)"ou "Pornograffitti", on se dit que l’essentiel est invisible ou plutôt inaudible pour les masses américaines de l’époque. Sans parler d’un "He-Man Woman Hater" et son intro empruntée au "Vol du Bourdon" (qui se veut à la base un interlude orchestral écrit en 1899-1900 par Nikolaï Rimski-Korsakov pour son opéra, « Le Conte Du Tsar Saltan »), qui finit d’enterrer les espoirs de carrière de nombreux apprentis-guitaristes, découragés face à la maestria dont fait preuve Bettencourt. Sur cet album, le guitariste brille et éclipse littéralement ses camarades, bien que Gary Cherone tente de rivaliser de présence et de charisme à ses côtés. On notera aussi l’intervention d’un de leurs potes sur ce morceau, Dweezil Zappa, fils du grand Frank, au début et à la fin du titre.
 


Dans la foulée, "Hole Hearted" produite par Nuno Bettencourt (ainsi que "When I First Kissed You") est mise sur le marché pour capitaliser sur le côté "rock pour minettes", une stratégie commerciale imparable mais discutable pour ce qui est de l’intégrité artistique. Le porte-monnaie a ses raisons que la raison ignore. EXTREME sort ensuite en 1992 le parfait « III Sides To Every Story », un album très ambitieux, puis « Waiting For The Punchline », totalement à l’opposé de ce qu’a proposé jusqu’alors le groupe et qui signe le glas de leur destinée avant un retour aux affaires en 2008 avec « Saudades De Rock ». Surfant sur la vague de la nostalgie (ils auraient bien tort de s'en priver vu la qualité de l’album), le live « Pornograffiti 25 » de la série d’albums Metal Meltdown voit le jour. Un album paru en combo CD / DVD / Blu-ray et enregistré à Las Vegas où les 13 titres originaux sont interprétés dans l’ordre et à la perfection, sans avoir l’impression qu’un quart de siècle s’est écoulé depuis que nous avons pu poser nos oreilles sur ce monument du metal US des 90’s. Quelques chiffres ? Plus de 2 millions d’exemplaires vendus, une 10e place au Billboard Top 200 et la première pour "More Than Words" au classement singles. Tranquille…

Pour aller plus loin :

« III Sides To Every Story » (1992)

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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