2 septembre 2020, 19:00

J'AI DÉJÀ ENTENDU ÇA QUELQUE PART - Part 1

• RAMMSTEIN, NIRVANA, METALLICA… ces chansons qui en rappellent curieusement d'autres


Un riff, un pont, un chorus, un break ou un bout de ligne de chant qui rappelle une chanson que l'on connaît déjà, c'est assez courant. Mais parfois, cette curieuse (furieuse ?) ressemblance est telle que l'on peut se demander si, sans parler forcément de plagiat, un groupe ou un artiste n'en a pas un peu trop écouté/apprécié un autre… Ou si un effet aussi subliminal que rémanent ne s'est pas glissé dans l'esprit du compositeur. Nous avons choisi de rester d'une neutralité digne de CORONER (toute suisse donc) en vous présentant d'abord la chanson la plus récente, que vous connaissez certainement, puis “l'originale” dont vous n'aviez peut-être jamais entendu parler…


RAMMSTEIN : "Deutschland" (« Rammstein ” - 2019) vs GODSMACK : "Good Day To Die" (« The Oracle » - 2010)

On l'aura attendu, le septième et dernier album en date de RAMMSTEIN, sorti l'année dernière, dix ans après son prédécesseur, « Liebe ist für alle da ». Précédé par le single "Deutschland", il est accompagné par une vidéo époustouflante, véritable court-métrage qui raconte à la fois l'histoire allemande et la relation d'amour et de haine de Till Lindemann, le chanteur, pour sa mère-patrie. Un des morceaux les plus magistraux du répertoire des six hommes.

En 2010, GODSMACK, groupe américain de haute volée trop injustement méconnu de ce côté-ci de l'Atlantique, sortait son cinquième album, « The Oracle ». Quand on réécoute "Good Day To Die" qui y figure, on retrouve la même progression d'accords dans l'intro – si ce n'est qu'ici, c'est la guitare (de Tony Rombola) et non les claviers (de Flake) qui jouent un “riff” très similaire. Et les pêches de batterie de Shannon Larkin tombent au même endroit que celles de Christoph Schneider… enfin, l'inverse. Ach.

RAMMSTEIN : "Deutschland"


​GODSMACK : "Good Day To Die"


NIRVANA : "Come As You Are" (« Nevermind » - 1991) vs KILLING JOKE : "Eighties" (« Night Time » - 1985) vs THE DAMNED : "Life Goes On" (« Strawberries » - 1982)

Second single extrait de « Nevermind », "Come As You Are" de NIRVANA est l'une des chansons les plus connues du trio de Seattle. Mais son riff ressemble "étrangement" à celui de "Eighties" de KILLING JOKE, présent sur le cinquième album des Anglais paru six ans plus tôt. Selon les versions qui circulent : ces derniers auraient intenté un procès à Kurt Cobain & Co pour plagiat, mais auraient été déboutés ; il y aurait bien eu un procès, mais il serait tombé à l'eau avec la disparition du frontman de NIRVANA en 1994 ; le groupe de Jaz Coleman aurait laissé couler.
Quoi qu'il en soit, en 2003, le toujours serviable Dave Grohl, désormais chanteur/guitariste de FOO FIGHTERS, aurait "clos" l'incident en enregistrant toutes les parties de batterie et les percussions de « Killing Joke », onzième réalisation du groupe.

Mais avant de jeter la pierre (Pierre) au regretté frontman des Américains, rappelons qu'en 1982, THE DAMNED, groupe punk britannique de son état, avait écrit un morceau intitulé "Life Goes On". Dont l'intro rappelle curieusement "Eighties"… 

NIRVANA : "Come As You Are"


​KILLING JOKE : "Eighties"


THE DAMNED : "Life Goes On"


METALLICA : "One" (« …And Justice For All » - 1988) vs DARK ANGEL : "Darkness Descends" (« Darkness Descends » - 1986)

Si l'on demande à un fan de METALLICA quel est, selon lui, le titre le plus emblématique du groupe, ambiance "et s'il ne devait en rester qu'un", il y a de fortes chances pour qu'il réponde "One". La quintessence même du thrash et du groupe, au sommet de son art avec ce morceau laminant. Surtout qu'il est intrinséquement lié à la toute première vidéo des Californiens qui avaient attendu cinq ans pour sortir un clip – et quel clip ! Un visionnage dont on ne resort pas tout à fait indemne.
Seulement voilà : musicalement, contrairement à ce que tout le monde ou presque pense, Lars n'est pas le géniteur de l’utilisation des sextolets à la double à l’unisson des guitares, avec des grosses caisses équalisées de manière très agressive, qui a changé la donne en matière d’utilisation de la double dans le metal.

C'est ce qu'a souligné, en janvier 2019, Gene Hoglan, ex-maître batteur chez DEATH, STRAPPING YOUNG LAD, FEAR FACTORY et TESTAMENT, qui, en 1986, faisait partie de DARK ANGEL. Un autre groupe de thrash de la Bay Area qui cette année-là, soit un peu plus d'un an et demi avant la commercialisation du quatrième METALLICA, a sorti « Darkness Descends », son second album. Y figure le morceau éponyme où l'on retrouve un passage double grosse caisse/guitares qui rappelle beaucoup celui de "One"…

Alors, pourquoi avoir attendu trente ans pour souligner cette évidence ? « "Big" Mick [Hughes, l’ingénieur du son de longue date de METALLICA] était en tournée avec nous, et METALLICA était nommé aux Grammy Awards à l’époque, expliquait Hogland il y a un an et demi. En rigolant, j’ai dit : "S’ils remportent le Grammy, je leur fais un procès"… Je plaisantais et Mick m’a dit : "Tu devrais. Ils te donneraient au moins 10 000 dollars pour acheter ton silence". J’ai répondu que je ne voulais pas devenir le paria du metal en leur intentant un procès. Tout le monde a volé des riffs à METALLICA. » Rendons toutefois à Gene Hoglan ce qui lui appartient…

METALLICA : "One"


DARK ANGEL : "Darkness Descends"


Si vous n'avez pas le temps/l'envie d'écouter les deux morceaux ci-dessus dans leur intégralité (ce qui est dommage), un internaute a pensé à vous en réalisant un montage…

A suivre...

J'ai déjà entendu ça quelque part - Part 2

 

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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