21 octobre 2020, 19:00

ACCEPT

• "Staying A Life" (1990 - Retro-Chronique)

Album : Staying A Life

Nous sommes (déjà !) en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

Si en géologie, on parle de plaques tectoniques, en matière de musique, on peut parler, le cas présent, de plaques teutoniques, la musique d’ACCEPT remuant à intervalles réguliers la planète metal. Fondé en 1976 par le guitariste Wolf Hoffmann (seul membre permanent encore actif à ce jour), il est rejoint dès les débuts du groupe par le bassiste Peter Baltes et le chanteur rageur Udo Dirkschneider, que l’on pourrait qualifier de Petit Pimousse cassis pour les plus anciens qui se souviennent de la pub, ou le comparer à un Joe Dalton en treillis en raison de sa petite taille et de la mine belliqueuse qu’il affiche en public. Leur premier album éponyme sort en 1979 mais c’est à partir de « Breaker », paru en 1981, et des suivants que le quintet va piocher pour établir la set-list que l’on retrouve sur ce double album live, « Staying A Life », paru le 21 octobre 1990. Auf geht’s !

Et il y a de quoi faire car entre « Breaker » et « Metal Heart » en 1985, il n’y a pas de gras. Pourquoi aucun matériel édité après 1985 n’est-il utilisé pour ce live paru en 1990 me direz-vous ? Eh bien pour la simple et bonne raison que les titres que l’on y entend ont été captés au Japon, au Festival Hall d’Osaka plus précisément, le 18 septembre... 1985, CQFD. Ce double album sort en guise de remerciement pour les fans, entérinant une première pause dans la carrière d’ACCEPT, suite au départ d’Udo et son remplacement par l’américain David Reece, qui n’a pas fait long feu par ailleurs (participant à un seul album en 1989, « Eat The Heat »). Mais revenons à nos Panzer. Cet album est un blitzkrieg à lui tout seul et affiche une rare puissance de destruction. Udo est au sommet de son art et sa voix passée au papier de verre (gros grain) est inimitable. Lorsqu’il demande la participation du public, il ne lui parle pas, il lui aboie dessus et obtient derechef (« Chef, oui chef ! ») ce qu’il veut. Quant à Hoffmann, il aligne des soli cristallins passés depuis à la postérité tandis qu’il est secondé par son efficace lieutenant Jörg Fischer. En termes de solo, on pense de suite à l’inclusion dans le morceau "Metal Heart" de quelques mesures de "La Lettre à Elise" d’un Beethoven qui, s’il était sourdingue, n’était pas manchot. Et il y en a bien d’autres dans le paquetage ! Avec un contingent de 19 recrues à l’appel, « Staying A Life » offre donc de quoi rassasier au mess le fan d’ACCEPT. Pêle-mêle, la sublime "Princess Of The Dawn" couplée au lumineux "Neon Nights", ou cette version bien metal et qui brûle les planches d’un riff rock classique qu’est "Burning", permettant ainsi de clore le premier disque d'une façon incroyablement puissante. Véritable best of live, tous les titres se tirent la bourre et l’auditeur se voit asséner le coup de grâce à la fin avec la fracassante "Balls To The Wall".
 


​Si la version européenne se veut double album, les Américains, eux, doivent se contenter d’une édition simple amputée de trois morceaux et demi (les susmentionnées "Neon Nights" et "Burning", ainsi que "Head Over Heels" et "Outro (Bound To Fail)"). Un format vidéo VHS sort avec seulement 1h05 de musique contre 1h35 pour la version CD intégrale, format pour lequel nous avons inclus le titre "Metal Heart" en fin d’article. Côté service actif, le groupe repart en campagne avec Udo pour quatre albums entre 1992 et 1996 puis effectue une seconde pause de 1997 jusqu’en 2005, où une mini-tournée a lieu avec le line-up dit "classique". Nouveau break/split et c’est avec l’arrivée en 2009 d’un autre Américain au micro, Mark Tornillo, qu’ACCEPT reprend la route et compose de nouveau. Depuis, quatre albums sont parus, tous de fort belle facture (Deutsche qualität...) et l’on attend pour le début de l’année prochaine le petit nouveau et seizième disque, « Too Mean To Die ».

Pour aller plus loin :

« Breaker » (1981)
« Metal Heart » (1985)
« Blood Of The Nations » (2010)
« Stalingrad » (2012)

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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