3 décembre 2020, 18:14

HOLLYWOOD UNDEAD

• "New Empire, Vol. 2"

Album : New Empire, Vol. 2

HOLLYWOOD UNDEAD est un groupe à part dans le monde du rock. Il n’y a pas d’ambiguïté, ses compositions on les aime ou on les déteste. Groupe inclassable de blancs becs masqués bien avant l’heure, ils ne se confinent dans aucun genre. Un brin de metal, d’electro, de la pop mélodique, beaucoup de décor californien, mais surtout un phrasé hip-hop multi-voix qui fait groover et fédère les fans. Voici « New Empire, Vol. 2 ».
Dans la continuité du premier chapitre, cette nouvelle fournée est du 100% entertainement. Pas de (mauvaises) surprise, dès "Medicate", puis plus tard avec "Coming Home", HOLLYWOOD UNDEAD nous tartine de bon gros rock sincère qui n’est pas sans rappeler celui de PAPA ROACH. Pas si surprenant puisque les 2 formations ont tourné ensemble il y a peu. Le disque s’achève d’ailleurs sur une reprise remixé de "Heart Of A Champion" (issue du Volume 1), en collaboration avec Jacoby Shaddix de PAPA ROACH et Spencer Charnas d'ICE NINE KILLS. Des guests y en a à la pelle, notamment Hyro The Hero apparaissant sur "Comin’ Thru The Stereo", titre de rap-fusion qui ne laissera pas de marbre.

Pas de temps mort  ou titre inutile, "Ghost Out" est porteur d’une architecture synthé typée eighties, sur laquelle s’assied un rap tout en force et assurance. Quel plaisir de trouver une nouvelle fois HOLLYWOOD UNDEAD très en verve. Tout en dualité, énergie de la rythmique, douceur des refrains et peintures de riffs pour donner de la texture. "Gonna Be OK" ? Oui, nous sommes très bien sur l’écoute de ce titre ultra-groovy. Une débauche de rythme et de rimes à faire se déhancher un unijambiste. Dans le genre fusion c’est bien au-dessus des dernières livraisons pimentées et vénères des mangeurs d’épinards pépères de la côte-ouest. Certains passages sont plus doux qu’à leurs débuts, plus variés aussi, mais pas plus aseptisés. "Monsters", avec le rappeur Killstation, est un rap minimaliste qui transpire l’authenticité.
"Idol" en duo avec Tech N9ne (il est invité partout en ce moment celui-là, il va finir par fonder son groupe de metal !) est une des énormes surprises de « New Empire, Vol. 2 ». Entêtant, machinal, metal, on nage dans du post-metal indus à vous réveiller les sens. Un titre surprenant, on croit l’avoir appréhendé en quelques secondes, du rap-electro sympa mais en rien novateur, puis des changements brusques de rythme viennent bousculer nos certitudes. Et là tout change. C’est comme si son éminence Al Jourgensen s’invitait pour marteler de ses riffs lourds et dégoulinants le slam des rappeurs. Assurément un hit qui laissera son empreinte. Bienvenue à Minist-Rimes !

"Coming Home" a été mentionné en introduction, c’est un titre majeur de l’album. Ballade neo-rock mid-tempo, où nos "amigos même pas morts" balancent avec aisance des rimes d’une grande profondeur, aux refrains mis en exergue par des guitares omniprésentes. Le rendu est de toute beauté. "Unholy" tire sur de l’electro-metal à la CROSSFAITH. Pas grand-chose à jeter avant le final, la reprise de l'excellent "Heart Of A Champion".

HOLLYWOOD UNDEAD livre un album de qualité. De quoi passer un excellent moment, pour peu, je le répète, que l’on soit réceptif à ce rapcore. On vit des moments de bravoure avec "Medicate", d’intensité avec "Coming Home", on smurfe sur de la fusion catchy avec "Gonna Be OK", et on avale un pavé de lourdeur rap-indus hors norme sur "Idol".
HOLLYWOOD UNDEAD, du rythme et des rimes. C’est bientôt Noël. Je dis ça, je dis rien... •

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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