18 janvier 2021, 19:21

LE JOUR OÙ…

• Dave Lombardo et Joey Jordison ont remplacé Lars Ulrich


Quand Lars Ulrich est brièvement hospitalisé en juin 2004, ce ne sont pas un mais deux des meilleurs batteurs en activité qui le remplacent au pied levé…


Le 6 juin 2004, METALLICA, en plein "Madly In Anger With The World Tour",  joue en tête d'affiche de la deuxième journée du Download Festival à Donington Park, en Angleterre. Problème, Lars Ulrich, victime d'un gros coup de fatigue (et du contrecoup de son divorce avec Skylar, sa seconde épouse, dira-t-il par la suite), est hospitalisé et manque donc à l'appel. Pris au dépourvu (bien que la bise ne fut pas venue), les Three Horsemen vont faire appel à deux remplaçants de choix, Dave Lombardo et Joey Jordison. Le batteur de SLAYER, qui ne connaît pas bien le répertoire de METALLICA, se contentera des deux premiers morceaux du set, "Battery" et "The Four Horsemen", tandis que celui de SLIPKNOT assurera sur 8 des 9 autres morceaux, Flemming Larsen, le road batterie du Danois, se chargeant quant à lui de "Fade To Black".
 


© Christian Balard | HARD FORCE


« Je les ai rejoints dans leur petite salle de répétition, nous avons joué les deux morceaux que je connaissais et dans la foulée, nous sommes montés sur scène, racontait il y a quelques jours Lombardo, actuel batteur de SUICIDAL TENDENCIES et MR. BUNGLE, à l'occasion du podcast Speak N' Destroy. On s'est bien éclatés, je les aime beaucoup. Jamais nous n'avons eu le moindre accrochage, nos relations ont toujours été amicales, détendues. Ils ont toujours été très sympas avec moi, comme moi avec eux. 
Je connais Robert
(Trujillo, le bassiste) depuis l'époque où il jouait dans SUICIDAL TENDENCIES. Et j'ai même enregistré avec lui une reprise de "Battery" (NDJ : sur l'album « Metallic Assault: A Tribute To Metallica » sorti en 2001). On s'est vraiment bien éclatés, c'était un petit moment d'Histoire et j'ai adoré, c'était génial. Surtout quand j'ai attaqué la partie de double de "Battery" à la fin et que James m'a regardé avec de grands yeux, genre : "Oh putain !". »
 


© Anthéa Bouquet | HARD FORCE​


Quant à Joey Jordison, qui sera "remercié" par SLIPKNOT fin 2013, et que l'on a entendu depuis (mais pas assez souvent) avec SCAR THE MARTYR, VIMIC et SINSAENUM, il expliquait en 2017 à Talk Music : « SLIPKNOT et METALLICA tournaient ensemble. Quand nous avons joué au Download Festival, j'ai à peine eu le temps d'enlever mon masque quand on m'a dit que James Hetfield voulait me parler. Même si ça faisait un moment que nous partagions l'affiche, ça a été un choc. Il m'a dit : "Lars ne peut pas assurer le concert. Tu peux le remplacer ?". J'ai flippé et je lui ai aussitôt répondu : "Oui, sans METALLICA, je ne jouerais pas comme je joue aujourd'hui."
Je les ai rejoints dans la pièce où ils répétaient et on a fait un morceau. C'était dingue. Ils m'ont vraiment mis à l'aise. Ils m'ont dit qu'on allait bien s'éclater ensemble, que ça allait être génial. Ils ont été super avec moi. Le concert s'est beaucoup mieux passé que je ne l'imaginais. Ce n'est pas une de mes meilleures prestations, mais c'était la folie et c'était formidable pour moi d'avoir cette opportunité. Je leur en suis très reconnaissant. »

 

“James Hetfield m'a dit : "Lars ne peut pas assurer le concert. Tu peux le remplacer ?". J'ai flippé et je lui ai aussitôt répondu : "Oui, sans METALLICA, je ne jouerais pas comme je joue aujourd'hui." » – Joey Jordison

 

Deux jours plus tard, alors qu'il s'apprêtait à jouer en Allemagne, Lars Ulrich, remis sur pied, enregistrait un message vidéo dans lequel il expliquait les raisons de son absence et remerciait, non sans humour, ses remplaçants. « J'aurais voulu voir ça. Non, tout bien considéré, c'était mieux que je ne le voie pas ! Mais c'est très cool que Joey et Dave, et bien sûr, Flemming, mon fidèle compagnon et road batterie depuis 20 ans, m'aient remplacé. Merci à eux, merci à nos 50 000 amis en Angleterre pour leur soutien et leur compréhension. C'est le tout premier concert de METALLICA que je rate, donc c'est moi qui m'en sors le mieux. »

Un an plus tard, il ajoutait : « Pas facile d'être à l'hôpital en Allemagne pendant que Dave Lombardo – le plus grand batteur de la planète – joue avec ton groupe.… »

Alors bien sûr, beaucoup diront que les deux hommes ont apporté à METALLICA l'assise qui lui fait souvent défaut en raison du jeu "fluctuant" de Lars. Ce à quoi Lombardo rétorque – certes avec tact, mais non sans bon sens : « Lars est un bon batteur. C'est un bon arrangeur. Sans lui, il n'y aurait pas METALLICA. Alors il faut saluer ce qu'il fait pour le groupe. C'est très important quand il y a une alchimie au sein d'une formation. Il y a quatre musiciens, quand cette alchimie existe, il y a une interaction particulière entre eux et si tu en enlèves un, ce n'est plus pareil. Si on retirait Lars de l'équation, ce serait différent. »

Bon, c'est vrai que cela ne l'avait pas empêché, en 2009, de vanner gentiment Ulrich à l'occasion d'une interview avec Rhythm. « C'était une super expérience de jouer avec METALLICA et c'était cool de leur montrer la façon de faire. Sans vouloir manquer de respect à Lars, parce qu'il est super et que c'est un mec au top, il faudrait qu'il vienne passer une semaine chez moi pour discuter et jouer. Je pourrais lui montrer : “Non Lars, comme ça !”“On va se détendre, on va boire un café et on va jouer !” (rires) »
Quelque temps plus tard, il ajoutait que c'était de l'humour et que ce n'était qu'une question de rivalité, pour le fun…


La set-list du Download Festival :
Battery (avec Lombardo)
The Four Horsemen (avec Lombardo)
Bass Solo 
For Whom the Bell Tolls (avec Jordison)
Guitar Solo 
Creeping Death (avec Jordison)
Seek and Destroy (avec Jordison)
Fade to Black (avec Larsen)
Wherever I May Roam (avec Jordison)
Last Caress (avec Jordison)
Sad But True  (avec Jordison)
Guitar Solo #2 
Nothing Else Matters (avec Jordison)
Enter Sandman (avec Jordison)

"Battery"/"The Four Horsemen" avec Dave Lombardo


"For Whom The Bell Tolls"/"Creeping Death" et "Seek and Destroy" avec Joey Jordison


"Creeping Death" (vu de derrière la batterie)

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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