22 juin 2021, 18:00

HELLOWEEN

"Helloween"

Album : Helloween

Le 16e album studio de HELLOWEEN fait suite au projet de tournée triomphale "Pumpkins United World Tour" qui a eu lieu avant la pandémie. Les membres de la première période du groupe allemand, à savoir le chanteur Michael Kiske et le guitariste chanteur Kai Hansen étaient/sont de retour aux côtés du guitariste et du bassiste originels Michael Weikath et Markus Grosskopf, du chanteur Andi Deris, du guitariste Sascha Gerstner et Daniel Löble à la batterie. Avoir les trois chanteurs réunis sous le même drapeau suscite d’emblée l’envie pour tout-e fan ou pour tout-e curieux-se d’écouter ces toutes nouvelles chansons et se prendre une bonne dose de heavy power metal dans la face. Clairement, à l’écoute de cet album éponyme, la collaboration des différents auteurs-compositeurs et de ces fortes personnalités en fait quelque chose d’unique avec des réminiscences de tous les chapitres de l’histoire du groupe. Michael Kiske n’a rien composé mais a été à 100% dans le processus. Produit par Charlie Bauerfeind et Dennis Ward, « Helloween » a été enregistré en analogique en partie au H.O.M.E. Studios à Hambourg, où tout a commencé en 1984. La même console d'enregistrement utilisée pour les albums « Master Of The Rings » (1994), « Time Of The Oath » (1996) et « Better Than Raw » (1998) a été utilisée pour enregistrer les nouveaux titres. Pour continuer dans le retour aux racines, Löble a joué sur la batterie précédemment utilisé par le batteur original de HELLOWEEN, feu-Ingo Schwichtenberg, sur les enregistrements légendaires des deux « Keeper Of The Seven Keys ».

"Skyfall" est le premier single de l’album. Le morceau écrit par Kai Hansen est épique, stratosphérique et brillant. Il raconte l’histoire de l’atterrissage d’un extraterrestre sur terre, sur une bataille familiale époustouflante de trois grandes voix : Kiske, Deris et Hansen. Les lignes de chant sont vraiment écrites pour mettre en avant chaque chanteur à un sommet artistique. Musicalement, l’architecture du morceau emprunte à toutes les périodes du groupe avec une dominante « Keeper Of The Seven Keys ». "Skyfall" met d’emblée directement en orbite l’auditeur de façon spectaculaire. La vidéo 3D qui accompagne le morceau en vaut également le détour. "Out For The Glory », un titre de Weikath, ouvre les hostilités nostalgiques. Kiske et Hansen se rappellent à notre souvenir des années 1980 avec un son résolument moderne. Ce clin-d'œil à « Keeper... » est clairement celui que de nombreux fans attendaient depuis des décennies. Tout y est : une introduction épique, des mélodies de guitare triplées, des nappes de synthétiseurs, une section rythmique énorme optimisant le titre. Kiske envoie grave et Hansen se joint de façon démoniaque au refrain. Deris, plus discret, renforce certaines harmonies. Intro acoustique, mélodies et riffs déments, "Fear Of The Fallen" est typiquement dans l’ère d’Andi comme le titre, très power-speed, "Rise Without Chains". La combinaison de sa voix avec celle de Kiske sur, à la fois un rythme lent et un rythme rapide, est particulièrement efficace.

"Best Time", sur un thème de Gerstner et d’Andi, est radio metal friendly. Il y a ce côté punchy à la KISS qu’apprécie Deris et un peu de QUEEN aussi dessus. On est dans le mix des titres "Waiting For The Thunder" de l’album « Straight Ought Of Hell » (2013) et de "World Of Fantasy" issu de l’album « 7 Sinners » (2010). Grosskopf nous assomme avec sa basse heavy dans "Mass Pollution". A la manière de JUDAS PRIEST, Deris en est le protagoniste principal. Ce refrain ! Il y a aussi trois soli de guitare, un pour chacun. Dans le premier, celui de Sascha Gerstner, il y a un petit clin-d'œil à un morceau de musique classique... "Angels", avec son clavier religieux introductif, sa basse tonitruante et les lignes mélodiques de Kiske, sonne un peu comme "Nothing To Say" à retrouver sur « Rabbit Don’t Come Easy » (2003), "You Always Walk Alone", c'estdu « Keepers Of The Seven Keys part 2 » ou encore comme "Mission Motherland" de « Time Of The Oath » (1996). Le travail rythmique complexe sur des mélodies étonnantes est phénoménal.

Grosskopf propose "Indestructible", un titre très heavy avec des gros riffs acérés et son refrain mélodique appelant à l’unité. Dans l’esprit du 8e album du groupe « Better Than Raw », "Robot King" et ses 7 minutes, composé par Weikath, est une perle heavy metal encore très inspirée du gang Halford and Co. Les refrains chantés par les trois vocalistes sont imposants. L’ascension du chant est impressionnante et appelle au rassemblement des fans. A 5 minutes, il se passe quelque chose. Ce titre risque de faire mal en live ! "Cyanide" est un titre classique Derisien. Du 100% HELLOWEEN ! "Down In The Dumps" est le titre heavy familial par excellence. Des sonorités orientales ouvrent le titre, des synthés juste là où il faut, ces guitares qui se mettent en place sur une section basse-batterie puissante, et Kiske qui arrive...
L’auditeur est projeté dans les années 1980. Deris et Hansen arrivent ensuite. Ca sonne énorme, on ne peut pas dire autre chose ! Le côté épique, les riffs cavalcade et les mélodies, les « ooh ooh » en font une belle pièce musicale. Tout est parfaitement millimétré sur ce titre de Weikath. "Orbit" est un interlude d’un peu plus d’une minute de Kai Hansen utilisant le volume de sa guitare pleine de distorsion sur une nappe discrète de claviers. Il est enchainé à "Skyfall", un futur classique du groupe d'une durée de 12 minutes, 7 pour la version radio-edit. La boucle de cette chronique est bouclée.  

HELLOWEEN et ses 7 mercenaires du heavy, du power, du speed metal signent un très très grand retour avec cet album original et éponyme. Fini les querelles, les conflits d’égo, la maturité aidant, les Allemands réussissent à nous amener dans un univers ravivant nos souvenirs les plus lointains et à nous donner de la matière musicale de très haute facture avec des titres qui pourront prétendre au statut de classique. Metal Horns and Unity !

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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1 commentaire

User
Patrick De Giorgi
le 24 juin 2021 à 08:11
Hello !
Super album, par contre l'intro de "Out for the Glory" me fait furieusement penser à "South of Heaven" de Slayer non ? :-)
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