21 mai 2021, 16:30

POP EVIL

Interview Leigh Kakaty


Avec  « Versatile » qui sort ce 21 mai, POP EVIL signe son album le plus varié. Véritable mélange des genres puisant au plus profond de ses influences n’hésitant pas à franchir les frontières des différents courants musicaux pour étoffer son rock heavy, le groupe montre qu’il ne s’est fixé aucune limite. Entretien à distance avec son chanteur et membre fondateur Leigh Kakaty : le frontman volubile nous explique pourquoi il est vital pour la formation originaire du Michigan qui fête officiellement ses vingt ans de carrière, de devoir se renouveler afin de mieux perdurer dans une époque où le streaming bouleverse la manière dont nous écoutons la musique. Entre survie et épanouissement artistique.  


Tout d'abord, Leigh, est-ce que tout va bien de ton côté ?
Les choses commencent à s’améliorer, je vois des groupes annoncer des dates de tournée, ajouter des concerts, et je vois ça comme des signes positifs, on voit l’horizon s’éclaircir au fur et à mesure des semaines et on finira bien par revenir à une vie quasi normale à la fin de l’année et on reprendra les concerts, donc j’ai bon espoir.

Après l'album éponyme sorti en 2018, POP EVIL sort son sixième disque « Versatile » et présente, comme son nom l'indique, un mélange de styles, de variations de puissance et de titres contrastés. Il vous fallait montrer toutes les couleurs, toutes les facettes dont POP EVIL est fait ? Était-ce une décision claire dès le départ de sortir d'un style défini ?
J’essai de me souvenir de l’état d’esprit dans lequel on était au départ, car la pandémie a occupé toutes nos pensées ces derniers temps, mais il me semble que lorsqu’on a commencé à composer, on s’est dit qu’il ne fallait pas se limiter. Aller chercher un peu plus profondément dans nos racines rock et metal, trouver des mélodies accrocheuses, ce que POP EVIL fait depuis ses débuts. Continuer notre manière de travailler, mais en même temps ne pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses, expérimenter, essayer de nouveaux styles, des sons différents. On a particulièrement travaillé sur les sons de batteries, de guitares : c’est surtout ces aspects-là qu’on a travaillés au départ et ensuite, on a développé le reste. Au final, on a composé entre 25 et 30 démos. Généralement, quand on compose, chacun fait son truc dans son coin, couche ses idées tranquillement car on passe déjà tout notre temps ensemble en tournée ; alors, quand la tournée prend fin, chacun rentre chez soi et ça fait du bien. J’ai passé du temps à Los Angeles à composer quelques démos. De leur côté, les autres membres n’écrivent pas de paroles, donc ils n'interviennent qu'après dans le processus. Mais ce n’est pas non plus toujours comme ça que ça fonctionne : ça dépend des chansons. Chaque chanson est différente et parfois l’un d’entre eux vient avec des idées. On écoute et on développe les titres tous ensemble en même temps. Très souvent, on écoute ensemble les idées de chacun pour dire si ça a du sens et si ça plaît à tout le monde. Si l’idée est originale et quelle nous touche, alors on la développe. Notre vision en tant que groupe, c’est qu’on veut retranscrire l’énergie de nos concerts dans nos albums et dans ce sens, on garde en tête le souhait de maintenir l’énergie brute qui apparaît dans les démos, que ça s’entende clairement sur l’album. Une des choses qu’on a décidé d’appliquer dans notre processus de composition, c’est faire appel à plusieurs producteurs pour un même album. Parfois, quand tu travailles avec un seul producteur, quand tu fais ta démo et que tu en fais une chanson, elle risque déjà d’être trop modifiée et celle d’après va peut-être avoir la même approche que la précédente, vu que c’est le même producteur qui travaille dessus. Je ne suis pas fan de cette idée. J’aime que chaque chanson soit différente et la majorité des chansons que tu écoutes sur cet album préservent leur énergie de base comme pour “Breathe Again” ou “Work” où l'on a conservé dans le mix les toutes premières prises de guitares. Cet album met en évidence cette approche originelle, le son qu’on a défini au départ. Les chansons sonnent tellement plus vraies par rapport à ce qu’on a fait auparavant, même si en regardant nos anciens titres, on est conscient qu’on en a fait de très bons qui ont eu du succès. Certes, c’est génial, mais nous avons voulu donner un coup de boost, comme si nous mettions POP EVIL sous stéroïdes. L’album précédent a été comme une renaissance pour nous et maintenant avec « Versatile » on veut aller plus loin, même dans l'approche visuelle. L’album d’avant était accompagné de visuels en noir et blanc. Pour le nouveau, on voulait beaucoup de couleurs, de nuances, de dégradés en accord avec une approche sonore différente, qui soit plus en phase avec nos concerts et mieux saisir qui nous sommes, à mesure que nous progressons.

"Nous avons voulu donner un coup de boost, comme si nous mettions POP EVIL sous stéroïdes.​" - Leigh Kakaty


Avec cette méthode, a-t-il été difficile de maintenir une certaine cohérence entre les chansons ?
Clairement, oui. Ça a été un peu difficile, en effet, mais je pense que c’est ce qu’on recherchait. L’époque change : les gens achètent des albums différemment de la manière dont ils écoutent ces mêmes albums en streaming. L’ordre des chansons est important sur l’album, mais il peut se retrouver tout autre sur des playlists en streaming et nous avons gardé ce paramètre en tête. Aujourd’hui, les groupes ne peuvent plus compter uniquement sur la télé ou la radio pour promouvoir leur groupe : il faut être créatif et inventif pour faire grandir ton public. Il y a tellement de concurrence aujourd’hui, n’importe qui peut poster une musique ou une vidéo sur YouTube et devenir viral. Il y a tellement de manières, de façons pour promouvoir ton groupe : tu ne peux plus rester sur un seul créneau musical, il faut que tu sois créatif, mixer les genres pour toucher d’autres personnes qui au départ ne sont peut-être pas fans de rock ou de metal. Pour une raison bizarre, on entend dire depuis un moment que le rock est mort. Tu n’entends pas ça à propos d’un autre style de musique. Jamais tu n’entends que la pop est morte, que la country est morte ou que le rap est mort. Alors, pourquoi dit-on que le rock est mort ? Dans la communauté rock et metal, ce n’est pas du tout le sentiment qui s’en dégage mais les profanes tout autour pensent que si. Je trouve ça vexant. Il suffit de voir le nombre de personnes qui se déplacent lors des concerts rock. Est-ce que ceux qui critiquent sont déjà allé à l’un de ces festivals, que ce soit en France, en Angleterre ou aux Etats-Unis ? Tous ces festivals ne cessent de s’agrandir, c’est incroyable. Ceux qui critiquent ne savent pas de quoi ils parlent : es artistes rock et metal doivent être reconnus sérieusement et faire des tournées ensemble, mélanger les artistes rock et metal. Ils ont tellement d’influences communes. Ce serait un mariage très intéressant et il existe tellement de sous-genres qui lient ces deux courants musicaux. Il y a tellement de manières pour ces deux univers de faire équipe pour rappeler aux gens que le rock et le metal sont en vie et se portent à merveille. Même si on ne passe pas sur les grandes chaines de télé ou qu’on ne gagne pas de Grammy, mais on n'a pas besoin de ces trucs-là. On est là, on existe et on avance tous ensemble.
Il y a une chose que j’ai apprise auprès de ces groupes de légende avec qui on a tourné comme JUDAS PRIEST, POISON, CHEAP TRICK et qui prêchent tous cette même parole : nos fans nous soutiennent depuis des dizaines d’années, ils viennent avec leurs enfants maintenant aux concerts. Les fans de rock et de metal sont là pour toujours et quand on te dit que ta musique aide les gens, ça me touche profondément. Tu dois te donner à fond pour tes fans, tu dois travailler, évoluer, essayer de nouvelles choses et tes fans t’aimeront pour ça, même si ils n’aimeront pas forcément toutes les chansons que tu feras. Mais ils seront toujours là pour toi. Ils ont grandi avec toi et ils t’ont vu grandir toi aussi, c’est un chemin parcouru ensemble. Moi aussi j’adore voir l’évolution des groupes dont je suis fan. C’est cool de les voir grandir et progresser et de voir leur changement depuis leurs premiers albums. Ce n’est pas quelque chose que tu retrouves dans les autres styles de musique. Je n’ai pas entendu dire que les artistes pop évoluaient beaucoup : toute l’attention est focalisée uniquement sur le prochain single, point barre. Alors que pour le rock, ce sont des groupes intemporels qui jouent sur de vrais instruments et qui sont capables aussi de jouer sur le bord du trottoir. Un groupe de rock peut jouer dans n’importe quel garage et le lendemain se produire dans un festival devant des milliers de personnes. Donc on est capable de jouer dans des configurations tellement différentes avec des ambiances différentes qu’on peut intéresser d’autres personnes. Elles vont nous découvrir à travers une chanson en particulier et seront surprises en écoutant nos autres titres et nos anciens albums. On fait en sorte d’élargir notre horizon musical sans compter qu’on ne sait pas encore combien de temps les groupes continueront d’enregistrer des albums. Est-ce que dans quelques années on ne sortira plus que des EP ou uniquement des singles ? Je n’en sais rien. Donc, tant qu’on a la possibilité de sortir un album et qu’on a la chance de bosser avec eOne comme label qui fait tout pour nous soutenir, avec qui on a des projets, tu dois mettre toutes les possibilités en perspective afin de te donner les meilleures chances de réussir. Chose qu’on a tous en tête dans le groupe, chacun de nous le comprend et reste ouvert à toute nouvelle idée pour proposer des bons titres, mais également évoluer.


 

"On entend dire depuis un moment que le rock est mort. Tu n’entends pas ça à propos d’un autre style de musique, que la pop ou que la country est morte, que le rap est mort. Alors, pourquoi dit-on que le rock est mort ? Je trouve ça vexant." - Leigh Kakaty


"Breathe Again", "Stronger" et "Raise Your Flag" traite du fait qu’il faut être fier de soi, quelles que soient les critiques ou les attaques auxquelles on peut faire face. Ces thèmes sont vraiment présents dans cet album, c’est un sentiment qui s’est intensifié avec le temps pour toi ?
Je trouve que c’est la meilleure analyse qu’on puisse faire à propos de ces chansons. C’est marrant car au départ, je ne sais plus précisément à quoi je pensais quand j’ai commencé à les écrire. Comme je te le disais avant, le Covid a monopolisé mes pensées ces derniers temps et à force ça a occulté certains moments mais maintenant ces chansons résonnent de manière différentes. Aujourd’hui elles représentent un désir très fort d’un retour à ce qu’on aime : les concerts et reprendre une activité normale. Je ressens également de la rancœur avec cette idée que le rock est mort comme je te le disais avant, et je vois lors de cérémonies musicales que des groupes de pop gagnent des récompenses dans la catégorie rock et je trouve qu’aux Etats-Unis, un pays libre qui donne la liberté de parole à ses citoyens, les artistes rock et metal n’arrivent pas à se faire entendre correctement ici, on ne les écoute pas. C’est différent en Europe et particulièrement en France où les gens sont passionnés par les évènements rock et metal live. Le ressenti est vraiment différent. Attention, il y a aussi de bons trucs aux Etats-Unis, je ne veux pas qu'on se méprenne, mais ici en Europe, il y a quelque chose d’unique. Ici, dans les festivals, les gens se déplacent pour voir les groupes qui ouvrent en journée : le public aime découvrir de nouveaux groupes, alors qu’aux Etats-Unis, ils attendent de venir au moment où la tête d’affiche joue et ils manquent tous les autres groupes qui apportent de la diversité. Quand on a commencé à faire des concerts, on voulait jouer dans les festivals pour se faire connaitre et agrandir notre public, mais quand la majorité du public ne se déplace pas pour les jeunes groupes, ils empêchent ce courant musical de se développer, de se renouveler. Il y a quand même des gens qui viennent voir les jeunes groupes mais ça n’a absolument rien à voir avec l’attitude du public en Europe, on est sur un tout autre niveau. Durant notre toute première tournée, avec FIVE FINGER DEATH PUNCH, je me rappelle très précisément notre premier concert à Paris, c’était au Bataclan, un an avant les attentats. On n’y avait jamais mis les pieds auparavant, mais on nous avait dit que cette salle était mythique et pour nous, ça, plus le fait de venir jouer en France, c’était génial. D’ailleurs, pour l’anecdote, je me rappelle parfaitement qu’un des journalistes nous avait dit : « C’est cool que vous veniez en France, mais ne le prenez pas mal si le public vous hue. Lle public français peut se montrer dur avec les groupes de première partie » et j’étais stupéfait « Quoi ? Vraiment ? Ils vont nous siffler ? On ne leur a rien fait ! ». Mais arrivé au moment du concert, on est monté sur scène et le public a juste été génial. Tous frappaient des mains, criaient en chœur comme pour un match de foot quand le stade encourage son équipe. Tout le monde était debout même aux balcons, ça bougeait dans tous les sens et ça a été clairement le meilleur concert de cette tournée pour POP EVIL. On est tombé amoureux de cette ville ce jour-là. D’ailleurs, qui ne tombe pas amoureux de Paris ? Elle a tellement été romancée pour nous qui avons grandi aux Etats-Unis. Mais maintenant, le groupe a une connexion personnelle avec cette ville : c’est notre moment préféré à chaque tournée et on croise les doigts pour pouvoir y retourner très bientôt et retrouver le public. En tout cas, ça met en évidence que malgré ce qu’on te dit, il faut quand même te donner à fond. Tu dois donner le meilleur de toi-même, peu importe les mises en garde qu’on a pu te donner. Ce qui importe, c’est rassembler les gens autour de mélodies accrocheuses et des paroles qui résonnent pour le public. Je n’écris jamais juste pour moi. Il n’y a rien de cool à chanter devant des milliers de personnes des paroles qui ne concernent que soi. Ce n’est pas comme ça que je vois les choses. J’écris sur des sujets qui parlent à tous ou auxquels tout le monde peut s’identifier. Rien qu’avec le titre « Breathe Again », j’ai tellement hâte d’être sur scène et de dire « I can finaly breath again » ["Je peux enfin respirer à nouveau", NdlR] et voir les larmes dans les yeux du public et dans les miens également, car on a été privé de ça depuis plus d’un an maintenant. Tout ça prend un sens nouveau avec cette pandémie. Ce qui est marrant, c’est que cette chanson vient d’être classée numéro 1 aux US cette semaine et bientôt, on la jouera en live ainsi que les autres de l’album, et le public les connaitra déjà par cœur alors qu’on ne les aura encore jamais jouées en concert. Je pense que la dynamique sera vraiment différente avec cet album, quand on reprendra les dates.



"Work" est sûrement la chanson la plus originale de l'album. Tempo moyen, une voix criarde saturée avec une section rythmique typée industriel, lourde, qui sonne comme des machines en marche. Parle-nous de ce titre. Les paroles ont-elles inspiré la musique ou est-ce le contraire ?
Pour "Work", c’est d’abord la musique qui a été composée. Pour la petite histoire, je suis souvent entouré d’amis qui écoutent plein de styles de musique différents et qui n’ont rien à voir avec le rock ou le metal. Donc, dès que je passe du temps avec eux, ils me charrient sur le fait que je ne sais pas composer autre chose. Alors, une fois chez moi, je me suis posé pour écrire tranquillement. Habituellement, je pars souvent de réflexions personnelles, juste pour me vider la tête et ensuite, je laisse mes idées s’exprimer d'elles-mêmes. C’est comme ça qu’est sorti « Work ». Ça m’a frappé : j’ai écrit les paroles et la musique de départ, je l’ai fait écouter à mes potes et tous ont halluciné. Ils ont adoré et d’autres personnes après m’appelaient pour que je leur fasse écouter, car je ne transfère jamais mes chansons. Un pote venait avec un de ses autres potes et je leur faisais écouter « Work ». Tout le monde voulait passer chez moi pour l’écouter. Ça m’a fait tellement plaisir, j’ai trouvé ça tellement cool et le groupe ne l’avait même pas encore écoutée. C’est juste un truc que j’avais fait seul dans mon coin. Je leur en ai parlé, ils ont écouté et ont adoré. On s’est dit également que ça pourrait être un titre formidable en concert. Et plus on l’écoutait, plus on trouvait qu’elle était spéciale, qu’il y avait un truc en plus. Puis le Covid est arrivé et il a fallu qu’on sorte un premier single et au départ on avait décidé que ce serait « Work »  et on s’est dit : « Est-ce que c’est une bonne idée de sortir une chanson qui parle de travail alors que plus personne ne bosse ? » (rires). On a longtemps réfléchi et on s’en est tenu au plan d’origine, sortir « Work » comme premier single. C’était un vrai défi, car c’est notre titre le plus varié, le plus expérimental qu’on ait jamais composé, mais les retours ont été super positifs et on a juste hâte de la jouer en concert. On sait que ce sera une expérience nouvelle pour nous, comme pour le public.
 


POP EVIL fête ses 20 ans cette année, qu’est-ce que cela t’inspire? Au départ, comment imaginais-tu que le groupe serait 20 ans plus tard ?
C’est une bonne question. Tu sais, je ne suis pas du genre à regarder tout le temps derrière moi, mais le sentiment premier qui me vient à l’esprit, c’est qu’on a encore beaucoup de chemin à parcourir. On doit encore se faire connaître dans le reste de l’Europe, beaucoup de personnes ne nous ont encore jamais vus en concert et rien qu’à travers cet aspect de la vie du groupe, on se dit qu’on a encore vingt années de carrière à développer. D’un autre point de vue, c’est cool aussi, bon sang vingt ans ! C’est extra de voir qu’on a une histoire, un parcours, des albums, du succès avec notre label et tout ça nous motive à continuer et a avancer davantage. Les vingt premières années étaient géniales, on a la sensation qu’avant on ne voyait que le sommet de l’iceberg et on commence seulement à aller plus profondément. On s’investit plus dans les illustrations et la partie visuelle du groupe. Les albums précédents étaient souvent en noir et blanc ; maintenant, et pour les vingt prochaines années, il s’agit de combler ces tonalités noires et blanches et de les remplir de couleur. On essaie de mieux se connaitre en tant qu’individus, de faire en sorte qu’on se sente bien dans nos têtes et en tant que groupe. Avant le Covid, on parlait du fait d'explorer le côté acoustique, de jouer des titres en acoustique, c’est un truc qui se fait souvent chez nous dans le Michigan. On vit près d’un lac, il y a toujours quelqu’un avec une guitare acoustique. On a commencé avec des instruments acoustiques. Jouer avec des instruments électriques est moins facile, car tu dois faire attention au bruit, vérifier l’isolation de la pièce pour ne pas déranger les voisins. On n’avait pas de salle de répétition quand on était jeune, fallait trouver un endroit où on pouvait monter le volume, alors qu’avec une guitare acoustique, tu peux aller à la plage, la police ne viendra pas t’emmerder, personne ne va te crier dessus. Donc, on s’y retrouvait souvent et on faisait des jam sessions. Les ballades du rock nous ont accompagnés tout ce temps. On écoutait du JOURNEY, du BOSTON, du LYNYRD SKYNYRD et toutes ces ballades classiques qu’on aimait écouter le soir. Oui, on aime jouer du rock et du metal, mais quand arrive 2h du matin, on aime aussi baisser le volume, jouer des balades et boire des verres tranquillement. Et on a envie de montrer à nos fans qu’on est et qu’on a toujours été de vrais cols-bleus du Michigan. C’est le ciment de POP EVIL. On veut montrer notre côté acoustique, partir en tournée et jouer des balades avec des titres que tu n’as pas l’habitude d’entendre chez POP EVIL, car habituellement, on montre notre côté heavy et puissant, alors que le côté acoustique c’est notre deuxième facette. On peut s’assoir et jouer léger, parler entre nous et échanger des histoires un peu comme dans les MTV Unplugged. Ce genre d’ambiance, tu vois. Aujourd’hui, on n’a plus assez de place sur une set-list en concert pour jouer tous nos singles et nos titres qui ont eu du succès. Pareil pour nos ballades, on ne peut pas en inclure trop dans nos set-lists non plus, donc c’est pourquoi on voulait se focaliser sur l’aspect acoustique du groupe. C’est une idée qu’on a eue avant le Covid et qu'on a hâte de pouvoir concrétiser. On avait aussi pensé faire un album acoustique pour la fin de l’année, mais je ne pense pas que ce soit faisable tout de suite. On en parle, en tout cas.

Le groupe attache une très grande importance à rester en contact avec ses fans, à prendre en considération leurs opinions et à leur parler. C’est une manière de garder la tête sur les épaules et de les remercier chaque jour pour vous avoir permis d’être là où vous en êtes aujourd’hui ? As-tu d'ailleurs un souvenir particulier à partager ?
Mec, faut que je réfléchisse... Pour commencer je suis ravi de pouvoir échanger avec eux sur les réseaux sociaux, tu peux directement ressentir leur soutien. Dès qu’on poste une vidéo ou un message, je vois tout de suite les commentaires encourageants. Les gens sont attentifs à ce qu’on fait. Chaque échange avec eux est toujours un bon moment et je n’arrive pas à t’en sortir un du lot, il y en a tellement. J’aime particulièrement les rencontres et discussions en face à face, quand on prend le temps de discuter, qu’ils me racontent leur histoire et que notre musique les accompagne de manière positive, que ça les aide aussi parfois à traverser certains moments difficiles. Par exemple, pour moi, quand j’étais plus jeune, quand je n’allais pas bien et que ma famille n’était pas là pour m’aider, ni mon médecin ou mon prof, qui était là pour moi ? La musique ! Donc, avec le groupe, nous avons la responsabilité d'offrir une musique positive qui puisse aider certaines personnes. Au final, elles font toutes partie de notre histoire. Elles nous accompagnent depuis le début.
 

"Quand j’étais plus jeune, quand je n’allais pas bien et que ma famille n’était pas là pour m’aider, ni mon médecin ou mon prof, qui était là pour moi ? La musique !​ Donc, avec le groupe, nous avons la responsabilité d'offrir une musique positive qui puisse aider certaines personnes."
- Leigh Kakaty


Lorsque tu étais jeune, de quel groupe étais-tu fan ? Quel impact a-t-il eu sur toi ?
J’aimais beaucoup de groupes, mais le plus important, c'était PEARL JAM. J’étais à fond dans ce groupe. Limite, c’était devenu une religion pour moi. J’aimais aussi NIRVANA, ALICE IN CHAINS, METALLICA, GUNS N' ROSES comme tout le monde, mais PEARL JAM était au-dessus. J’adorais comment Eddie Vedder pouvait à la fois être puissant, lourd, sauter de la scène dans la foule et juste après s’assoir sur un tabouret, chanter une ballade et me faire pleurer. J’adore sa diversité, un peu comme Chris Cornell également. Il pouvait être explosif avec cette voix si puissante quand il s’accompagnait de sa guitare électrique et lorsque tu lui mettais une guitare acoustique, il te bouleversait. Tu vois ? Ce sont ces artistes-là qui ont eu un impact immense sur moi. Une voix rocailleuse et puissante et en même temps une grande sensibilité. Pareil avec Scott Weiland de STONE TEMPLE PILOTS. Quand j’étais jeune, j’étais obsédé par la version acoustique de “Plush”. J’avais mon magnéto-cassettes pour pouvoir l’enregistrer à la télé. J’aimais bien la version originale, mais j’étais dingue de la version acoustique. Les radios ne diffusaient jamais la version acoustique et je l’avais donc enregistrée sur une cassette audio depuis la vidéo passée à la télé et rien que le début où il dit « la prochaine chanson s’appelle “Plush” » et les frères DeLeo qui commencent à jouer et Scott qui se met à chanter avec sa sublime voix… ça me bouleverse toujours autant ! Tous ces gars-là ont eu une influence majeure sur moi.

Blogger : Benjamin Delacoux
Au sujet de l'auteur
Benjamin Delacoux
Guitariste/chanteur depuis 1991, passionné de musique, entré dans les médias à partir de 2013, grand amateur de metal en tous genres, Benjamin Delacoux a rejoint l'équipe de HARD FORCE après avoir été l'invité du programme "meet & greet" avec UGLY KID JOE dans MetalXS. Depuis, il est sur tous les fronts, dans les pits photo avec ses boîtiers, en face à face en interview avec les musiciens, et à l'antenne de Heavy1, dont l'émission MYBAND consacrée aux groupes indépendants et autoproduits.
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