13 octobre 2021, 17:35

INFECTIOUS GROOVES

"The Plague That Makes Your Booty Move... It's The Infectious Grooves" (1991 - Rétro-chronique)

Album : The Plague That Makes Your Booty Move... It's The Infectious Grooves

Nous sommes (déjà) en 2021 et cet album fête ses... 30 ans !

En 1991, Mike Muir est loin de s’ennuyer. SUICIDAL TENDENCIES a plus que jamais le vent en poupe, surtout depuis la sortie de l’album « Lights... Camera... Revolution! » l’année précédente, et le chanteur au bandana n’en finit plus d’arpenter les scènes de long en large. Mais il a envie de quelque chose de différent, d’aller plus loin dans le côté funky et groove et de s’éclater. Ce que semble pouvoir lui offrir le nouveau bassiste de S.T., Robert Trujillo, doté d’un jeu flamboyant et tout en slap, ou presque. Ainsi nait le side-project INFECTIOUS GROOVES où les deux compères skaters s’entourent de potes tout prêts à les accompagner dans un délire qui va, contre toute attente ou presque, durer un certain temps. Et c’est ainsi que la planète metal découvre le 9 octobre 1991, la famille, non pas Tartampion, mais Sarsippius.

Mais d’abord, qui est ce Sarsi-machin-chose ? Aladin Sarsippius Sulejmanagic Jakson Da Bird, de son nom complet, est un personnage fictif qui, lors d’interludes faisant office de lien entre certains morceaux des deux premiers albums du groupe, prend la parole pour de courtes saynètes humoristiques (info ou très certainement intox, le guitariste Dean Pleasants déclarera dans une interview en 2008 que Sarsippius est yougoslave). Ce qui sied à merveille avec le mot d’ordre définissant le concept : du fun, du fun et encore du fun. Le ton musical est donné dès le premier titre, "Punk It Up", mix parfait entre ponk et fonk où grosses rythmiques et distorsion fusionnent avec une basse replète et percutante. Si tant est qu’une bande de frappadingues cherche un comparse pour les suivre dans leur frénésie cartoonesque, le nom d’Ozzy Osbourne s’impose presque comme une évidence. Et le Madman d’apparaître en tant qu’invité spécial sur "Therapy" ainsi que dans la vidéo tournée pour l’occasion. On parlait de guitares plus haut et ce sont donc Dean Pleasants, toujours actif dans le groupe à ce jour, et Adam Siegel qui se chargent de la quasi-totalité des parties de l’album. Exception faite de quelques titres ou soli qui sont l’œuvre d’autres invités comme Rocky George, alors guitariste de SUICIDAL TENDENCIES, mais aussi Dave Kushner, futur VELVET REVOLVER où il officiera avec les Gunners que sont Slash et Duff McKagan. Particularité d’Adam Siegel, graphiste et dessinateur aguerri, c’est à lui que l’on doit les visuels du groupe, très réussi par ailleurs sur le deuxième album. Autre pote à qui Muir et Trujillo ont fait appel, le batteur de JANE’S ADDICTION, Stephen Perkins, afin de faire un peu de figuration (il joue sur deux titres, s’occupe des percussions et participe aux chœurs). Sur ce « The Plague That Makes Your Booty Move... It's The Infectious Grooves », tout est bon comme dans le cochon, même si on retiendra plus particulièrement, en complément des titres susnommés, "Stop Funk’n With My Head", "I’m Gonna Be My King", "Infectious Grooves" ou bien "Do The Sinister", dont une apocalyptique version live existe sur le deuxième forfait d’INFECTIOUS GROOVES. Côté production et mixage, Muir & Co. ne prennent aucun risque en faisant appel à Mark Dobson, lui qui travaille déjà pour SUICIDAL TENDENCIES. Un pari pourtant osé car le propos des deux formations n’a rien à voir l’une avec l’autre, hormis une voix similaire et un bassiste au jeu singulier s’exprimant en toute liberté. Grand bien leur a pris, le producteur offre au gang un son aussi percutant qu’il l’a fait avec SUICIDAL TENDENCIES. Greg Calbi sera en charge du mastering.
 


​Sorti sur le label de S.T., Epic/Sony Music, l’album ne bénéficie pas pour autant d’une promotion mastodonte et doit se contenter, en dépit d’un single nanti d’un invité de marque, de la 198e place d’un classement américain qui en compte 200. Lot de consolation, il se hissera jusqu’à la 6e place du Top Heatseekers du Billboard (classement des disques du moment en vogue) mais gagnera au passage une poignée de fans dévoués, pour ne pas dire dévots. INFECTIOUS GROOVES est un truc d’initiés et c’est finalement très bien comme ça. L’aventure se poursuivra deux ans plus tard avec l’excellentissime « Sarsippius’ Ark », bien qu’encore plus décousu que celui-ci entre diverses reprises, interludes, morceaux live et démo, le tout mélangés dans un joyeux bordel. Puis ce sera au tour de « Groove Family Cyco / Snapped Lika Mutha » en 1994, album sur lequel on retrouve le batteur Brooks Wackerman, actuel AVENGED SEVENFOLD depuis 2015, et qui était âgé à l’époque de seulement 17 printemps. S’ensuivra une pause de cinq ans (on passera sur les titres bonus de différents splits EP) avant que ne soit publié l’ultime et très moyen « Mas Borracho ». On en arrivera à une disparition totale des radars pendant 20 ans avant la sortie l’an dernier de l’inespéré EP « Take U On A Ride - Summer Shred Sessions, Vol.1 » contenant malheureusement un seul titre inédit et dont le contenu se veut au final d’une valeur plutôt dispensable.

Pour aller plus loin :
« Sarsippius’ Ark (Limited Edition) » (1993)
« Groove Family Cyco / Snapped Lika Mutha » (1994)


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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