21 juin 2023, 18:45

VOMITORY

Interview Urban Gustaffson

Blogger : Clément
par Clément


En remontant à la genèse du groupe suédois VOMITORY, en 1989, c’est toute une époque de ce bon vieux death metal qui resurgit à la surface. Le clan de Karlstad n’a jamais été connu pour faire dans la dentelle, son patronyme en témoigne à juste titre, en proposant un style brutal qui fait le bonheur des amateurs de sensations fortes. Aux côtés de ses compatriotes de DERANGED, VOMITORY démontre tout son savoir-faire artisanal sur des albums qui garantissent une tradition respectée jusqu’au bout des ongles incarnés. Il allait s’en dire qu’une petite discussion avec Urban Gustafsson, fondateur du groupe aux côtés de son frère Tobias, au sujet de la sortie du neuvième album sorti en mai dernier s’imposait tout naturellement pour HARD FORCE. Le guitariste vous parle ainsi de « All Heads Are Gonna Roll » et de sa passion indéfectible pour le death metal !...


Urban, avant de parler de l’actualité au sein de VOMITORY, je voudrais te demander ce qui s'est passé depuis la reformation du groupe en 2018 ?
Beaucoup de choses ! Nous avons décidé de stopper l’aventure en 2013 après 25 années de bons et loyaux services au death metal. Puis quatre ans plus tard, l’équipe du Summer Breeze nous a proposé de participer au festival qui s’est déroulé pour honorer la mémoire de Michael Trengert. Michael était le responsable de Metal Blade Records Europe et c’est grâce à lui que nous avons été signé sur le label en 1999. Il est décédé en 2013. Puis nous avons décidé de reformer le groupe quelques mois plus tard, début 2018, pour fêter les 30 ans d’existence de VOMITORY. Une bien belle façon de se rappeler que nous avons toujours en nous cette passion qui ne nous a jamais vraiment quitté ! Nous avons depuis enchaîné un bon paquet de concerts jusqu’à ce que la pandémie vienne mettre nos plans en suspens en 2020. Mais nous sommes bel et bien de retour et décidés à remettre les pendules à l’heure avec ce nouvel album !

Est-ce cette passion pour le death metal le plus débridé qui vous a une fois de plus poussé en studio l’année dernière pour enregistrer « All Heads Are Gonna Roll » ?
Oui comme je te le disais, cette passion, ce feu sacré du metal ne nous a jamais quitté depuis nos tous premiers débuts à la fin des années 1980. Et cette pause dans l’activité du groupe a permis par exemple à mon frère Tobias de monter un autre groupe, CUT UP, avec Erik Rundvist (bassiste de VOMITORY) et de prendre un peu de recul sur notre situation. Mais l’appel du metal est plus fort que tout, nous avons donc repris nos instruments pour composer quelques morceaux ensemble et constater que la flamme était toujours présente dans nos cœurs. C’est aussi simple que cela !

Revenons au présent, quelles ont été vos sources d'inspiration tant pour la musique que pour les textes en 2023 ?
Ce qui nous a inspirés pour composer ? Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas l’actualité ou ce que nous avons vécu ces dernières années avec cette pandémie, au contraire c’est plutôt déprimant ! Non, je dirais que nos sources d’inspiration sont les mêmes qu’auparavant : les films gore et les films d’horreur. C'est Erik qui s’est chargé d’écrire toutes les paroles de l'album et Giannis Nakos qui a réalisé cette pochette de toute beauté. Hey, je te rappelle quand même… que nous jouons du death metal !

En parlant de cela, comment présenterais-tu cet album au fan qui a laissé le groupe en 2011 avec « Opus Mortis VIII » ?
Oh cela serait très simple. Je lui demanderai s’il avait aimé cet album et si c’est le cas, en tout cas il a intérêt, il va adorer « All Heads Gonna Roll » ! Peut-être que ce dernier est un poil plus direct, avec un côté thrash plus prononcé mais pour le reste, ces douze années d’écart entre les deux albums n’ont rien changé pour nous : VOMITORY reste VOMITORY. Et crois-moi cela n’est pas prêt de changer !

Parlons de l'enregistrement et de la production, tous deux excellents, signés Mats Lindistrom puis Lawrence Mackrory au mixahe et mastering. Comment s'est déroulée cette collaboration ?
L’enregistrement s’est passé comme sur des roulettes ! Nous avons commencé par préparer une maquette dans notre home studio, ce qui nous a laissé une liberté totale pour avancer au rythme qui nous convenait, sans pression. Puis nous avons rejoint Mats Lindström, qui est un ami depuis de nombreuses années, dans son propre studio à Karlstad pour l’enregistrement des instruments. Les voix ont été quant à elles été réalisées aux Leon Music Studio. Quand tout a été finalisé, l'album a été envoyé à Lawrence Mackrory aux studios Rorysound à Uppsala, en Suède, pour le mixage et le mastering et il a fait un travail incroyable de puissance et de clarté...

L'illustrateur de l'album, Giannis Nakos, semble avoir parfaitement compris là où vous vouliez en venir avec cet artwork sanguinolent...
Ah ah ! Oui il a fait le job comme nous l’avions en tête ! Nous l’avons rencontré en Norvège avec mon frère lors d’un concert que nous avons assuré en 2021, s’en est suivi tout un échange de mails au sujet de l’artwork pour ce nouvel album sur lequel il s’est montré très inspiré !

Avec un peu de recul, quelle est la place que tu donnes à « All Heads Are Gonna Roll » dans une discographie aussi fournie que celle de VOMITORY ?
C’est simple, chaque album que nous sortons est le meilleur ! Non plus sérieusement, au-delà de te dire ce que j’en pense, je le trouve proche de certains albums de nos débuts, je trouve qu’il renoue avec cette fougue, cette violence, cette absence de compromis que j’affectionne particulièrement. Il a aussi une signification et une saveur unique puisqu’il nous permet de matérialiser notre retour sur le devant de la scène. Et j’ai hâte de le jouer en live et de voir la réaction du public ! Cela va être une expérience sauvage, crois-moi !


Avec ton frère Tobias, tu as fondé VOMITORY en 1989. 34 ans plus tard, vous êtes toujours là tous les deux avec ce même amour pour le death metal. Même avec ces quelques années d'inactivité, quel est le secret de cette longévité ?
Depuis que j’ai découvert le heavy metal au tout début des années 80 avec mon frère, notamment par l’intermédiaire de notre père qui jouait de la guitare, je n’ai jamais cessé d’écouter cette musique. D’ailleurs, je n’aurais rien fait si je n’avais pas été un fan de metal avant tout. Et avec Tobias, nous jouons la musique que nous aimons, comme nous le voulons et sans réinventer la roue. Voilà le secret !

Quand tu parles de cette époque, fais-tu référence à ces échanges de cassettes, ces envois de courriers entre fans aux quatre coins du monde qui constituaient alors les seuls moyens de communiquer sa passion ?
Oh que oui ! J’avais d’ailleurs vraiment ce sentiment qu’il régnait une véritable unité à l’époque au sein de la scène metal extrême. Nous communiquions entre nous comme l’on pouvait avec ces courriers ou ces cassettes que nous envoyions et recevions d’un peu partout. Rends-toi compte, je pouvais écrire jusqu’à dix lettres par jour pour des groupes dont je voulais tout savoir de A à Z ! C’est bel et bien cela, la passion : celle qui te dévore et te prend tout ton temps libre. A chaque concert, tu croisais toujours les mêmes têtes et une belle amitié est née entre certains d’entre nous à cette époque. Je ne l’idéalise pas avec une quelconque nostalgie, le passé est le passé et c’est très bien comme ça, mais quand j’y repense je ne peux m’empêcher de dire que c’était quand même une époque formidable !

Cela fait plus de vingt ans que vous travaillez main dans la main avec Metal Blade Records, qu'est-ce qui fait que cette relation dure dans le temps ?
Pour une raison toute simple : le label fait un super boulot et les gens qui bossent là-bas sont accessibles et à l’écoute lorsque nous avons besoin d’échanger. Nous n’en demandons pas plus. Cela devrait être le cas d’ailleurs pour tous les groupes, peu importe le label avec qui tu bosses !

Jetons un coup d'oeil dans le futur, quelles sont les prochaines dates prévues pour le groupe afin de défendre ce nouvel album sur scène ?
Nous allons connaître un été studieux. Tout d’abord, nous participerons à plusieurs festivals tout au long de ces prochaines semaines comme le Protzen Open Air le 24 juin ou l’Obscene Extreme Festival en République Tchèque le 6 juillet, puis nous irons en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse et nous passerons même par le Mexique en fin d’année et le mythique Maryland Deathfest l’année prochaine ! Nous travaillons aussi sur une tournée européenne complète qui passera, je l’espère, par la France ! Il y aura d'ailleurs bientôt une annonce avec l'ensemble des concerts prévus pendant cette tournée. En attendant, je vous invite à consulter les dates sur lesquelles vous pourrez nous voir prochainement à cette adresse : www.vomitory.net/tour. Et je vous garantis... que ça va saigner sur scène !
 

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK