17 juin 2023, 23:59

HELLFEST OPEN AIR

@ Clisson (Jour 3 - Part 3)


Samedi, jour 3... et si le soleil commence à revenir lentement à Clisson, les températures restent clémentes, ce qui est sympa, mais n’aide pas en soit à assumer ses choix de se rendre dès le matin de bonne heure sur le site pour les premiers concerts.

C’était dur de le faire pour le concert de VENDED à 10h30 le vendredi, c’est toujours aussi dur le samedi matin en visant toutefois deux créneaux plus tard ! De plus en plus de festivals pérennisent désormais une formule sur 4 jours et si je suis contente de me lever le troisième jour en me disant que ce n’est pas le dernier, physiquement je commence à avoir peu de doutes sur l’état de mes pieds et de ma fatigue le lundi ! J’en profite pour dire que si je suis beaucoup plus ''sage'' que quelques années en arrière sur le temps de sommeil, je n’en ai pas moins un respect renouvelé pour les courageux qui sont de nouveau au metal workout !

La formule de la veille m’ayant bien plu, me voici donc devant les Mainstages après un passage au bar à jus pour tenter un nouveau smoothie (le sympathique ''Brûle ton gras'') et une petite barquette de fraises. Disneyland pour metalleux ou pas... il y a des améliorations qui sont définitivement les bienvenues !
J’aurais aimé que les velléités de s’attaquer à mes cellules adipeuses viennent uniquement du smoothie mais apparemment la volonté était partagée par BLOODYWOOD et son envie matinale de retourner les Mainstages devant un public venu en masse, surtout pour un set à 11h40. Mes genoux qui tentaient de se remettre laborieusement du mauvais traitement infligé la veille ont clairement protesté mais j’étais ravie de voir le groupe dont l’indian-folk metal mérite définitivement plus que 30 minutes de temps de jeu. BLOODYWOOD c’est du folk metal indien teinté de rap, de rythme traditionnels avec les instruments idoines, de nu-metal et une excellente machine à vous décrasser de bon matin. Ils étaient attendus et ne nous ont pas déçus !


Histoire de rester dans ce domaine et pour coller avec la programmation justement très folk de la Temple ce jour là (et ma programmation personnelle tant qu'à faire), j’ai enchaîné ensuite avec KALANDRA. Je ne suis pas la seule manifestement à avoir eu cette idée au vu du remplissage de la tente. Exit les guitares amplifiées, le groupe venu du nord nous offre ses chants mélancoliques et plein de poésie. Un vrai voyage à travers la Scandinavie guidés par la voix de la chanteuse comme une pause de douceur extrêmement prenante à travers ce week-end de riffs effrénés.

J’écoute ensuite de manière un peu décousue la prestation de SVALBARD (c’est-à-dire à l’arrière de la tente en train de partager un pichet de cidre avec les copains alors qu’une belle averse tombe). Le groupe d’outre-manche à la musique particulièrement brutale et hargneuse aurait pu également se produire sur la Warzone. C’est puissant et ça a le don de faire bouger plus que d’habitude les habituées de la Temple.

On revient cependant vite à nos moutons et notre folk teinté de black avec les écossais SAOR. Je n’avais pas encore râlé trop fort depuis le début de la journée sur le fait que les groupes de la Valley jouent désormais en même temps que ceux de la Temple, mais par exemple GRANDMA’S ASHES en même temps que SAOR ça m’a fait grincer des dents.


SAOR nous ramène à la mélancolie et la poésie développée un peu plus tôt par KALANDRA. Si ce dernier nous a fait voyager dans le grand nord, SAOR quant à lui, nous amène dans les montagnes brumeuses des Highlands à grand renfort de violons, flûte, cornemuse le tout sur un fond de black metal envoûtant. Le mélange de growl et de chant clair féminin vient achever l’ensemble et c’est une nouvelle parenthèse de poésie à laquelle nous avons droit cet après-midi. Une belle preuve que le black metal peut avoir beaucoup plus de subtilités que les clichés auquel il est parfois réduit.

On reste au même endroit (quitte à être pas trop mal placés !) pour continuer cette journée Temple avec la prestation de MYRATH. Après les Adirondacks avec BLACKBRAID, l’Inde de BLOODYWOOD, l’Ecosse avec SAOR... on poursuit notre tour du monde avec le groupe franco-tunisien visiblement très attendu. Lors de sa dernière venue au Hellfest en 2017, il était programmé le matin sur les Mainstages, les voici donc de retour pour une Temple pleine à craquer en fin d’après-midi et un concert plus développé et des plus survoltés. MYRATH c’est un savant mélange de metal progressif et d’influences orientales, le tout avec le visuel adéquat, une danseuse et même un magicien. Bref, tout pour une ambiance 1000 et 1 nuits sans virer dans le too much et le kitsch. C’est bien dosé, bien fait, Zaher Zorgati le chanteur est très communicatif avec des petites tentatives de français. MYRATH profite du set pour nous présenter quelques chansons issues de l’album à venir pour le plus grand plaisir des fans, une prise de risque en festival, mais auréolée de succès.


Après un passage à l’espace presse pour une interview j’arrive pour les dernières chansons du set de FINNTROLL. C’est tout simplement un de mes groupes préférés et il était impensable que je le loupe entièrement. J’avais un peu peur en arrivant en cours de route que la Temple soit impraticable comme cela a souvent été le cas pour les Finlandais, mais miracle POWERWOLF sur la Mainstage avait attiré suffisamment de public pour que ce ne soit pas le cas. Valeur sûre en live, le mélange de black/death et humppa (sorte de polka finlandaise), remporte toujours un franc succès, il suffit de regarder la fosse pour s’en assurer. Plus joyeux que des groupes comme SAOR, ils évitent cependant l’écueil du folk-metal et chansons à boire. Je peux comprendre qu’on en soit client mais c’est moins mon tasse de thé. Histoire de dire que je suis quand même objective, je préférais les anciennes tenues de scène à la version actuelle (il fallait bien trouver quelque chose de négatif à dire).

Pas chassé sur le côté, changement d’ambiance et enfin mon premier concert sous l'Altar avec LORNA SHORE. Ca faisait quelques temps que la curiosité me poussait à aller voir les Américains sur scène, notamment pour voir en live les performances vocales de Will Ramos. L'Altar se remplit extrêmement vite et confirme que le groupe a le vent en poupe. Verdict ? Will Ramos est effectivement impressionnant. Il pourrait se contenter de bien maîtriser un type de chant mais non... il les maîtrise tous ! J’en profite d’ailleurs pour caler discrètement ici une info pour FINNTROLL (vous ais-je déjà dit que j’aimais ce groupe ?) et notamment son chanteur Mathias Lillmans, qui n’est autre que le professeur de chant de Will Ramos. Ils ont d’ailleurs visiblement profité du fait que les deux groupes passaient l’un après l’autre pour nous partager un petit selfie (ceci était le point instagram de ce report !). Parce que oui, si vous profitez du Hellfest pour retrouver des amis qui n’habitent pas à côté de chez vous, en backstage bien évidemment c’est pareil !
Pour revenir à LORNA SHORE, je l’admets je ne suis cependant pas restée tout le set. Le chanteur est impressionnant certes, mais c’est à mon sens l’unique chose qui fait que le groupe se distingue autant des autres. Ne nous méprenons pas, ils sont bons, diablement efficaces, mais je trouve que musicalement il manque un petit truc et qu’ils se reposent trop justement sur la voix du chanteur. Il n’y a cependant pas de quoi bouder son plaisir pour autant et si vous êtes moins tatillons que moi ou plus fan de deathcore, il y a de quoi perdre une ou deux cervicales !


Partir un peu en avance m’a permis d’aller me trouver une place posée dans l’herbe pour profiter du concert de FAUN en dehors de la Temple avec la vue sur l’écran géant. De temps en temps, le confort, voyez-vous c’est important ! FAUN typiquement, c’est un groupe qui n’a pas grand-chose à voir avec le metal, mais quand on voit le succès que connaissent les groupes mélangeant riffs plus lourds et musique traditionnelle, on se dit finalement que ce n’est pas étonnant qu’ils se soient frayés un chemin jusqu’ici et c’est donc avec plaisir qu’on retrouve les Allemands en ce début de soirée. Ils nous emmènent au son des violons, flûte, cornemuse et vielles à roue dans les profondeurs des forêts de Bavière pour nous conter leurs légendes. Je les avais déjà vus en live dans des cadres très différents comme au village pagan du Wave Gothik Treffen à Leipzig et le courant passe aussi bien avec les métalleux qu’avec un public fan de gothique.

Mon autre dilemme Valley/Temple de la journée était CLUTCH vs THE HU mais n’ayant jamais vu THE HU, le choix était finalement assez vite fait. D’autant plus qu’il était tout simplement impensable de tenter d’aller voir quelques chansons d’un côté et faire le trajet pour avoir quelques bribes de l’autre concert après. Il est en effet très vite devenu évident dès la fin de FAUN que le public commençait à arriver pour se placer avant la venue de THE HU. Nous nous sommes donc retrouvés avec une Temple pleine à craquer, une Altar tout aussi remplie et 0 possibilité de circuler aux alentours. Ochlophobie bonjour !
Avec les incessant coups de pubs dont ils ont bénéficié sur les réseaux, le groupe mongol est devenu très connu même en dehors des amateurs de folk-metal. Le fait qu’ils jouent sous la Temple et non sur la Mainstage était de toute évidence une aberration. Il y a fort à parier que ce soit une erreur qui sera corrigée s’ils reviennent à Clisson. Mais il faut bien le dire, leur succès est amplement mérité. Si le folk-metal était jusqu’à peu l’apanage des pays scandinaves et celtiques, il fait de plus en plus d’émules un peu partout sur le globe et c’est un vrai plaisir de découvrir d’autres sonorités. C’était leur première fois au Hellfest et ils ont fait l’unanimité. Que ce soit le chant khöömii ou l’utilisation d’instruments mongols comme le morin khuur (un instrument à corde surmonté d’une tête de cheval), le groupe nous invite au voyage et partage avec nous quelques éléments d’une culture que l’on ne connaît que trop peu ! Si vous êtes passés entre les mailles, c’est probablement que vous n’avez pas YouTube, mais surtout foncez les écouter au plus vite, que vous aimiez le folk-metal ou non, ça vaut au moins une écoute test !


J'avais prévu initialement de jeter une oreille à Carpenter Brut mais j’admets que les conditions ''serrés comme des sardines'' dans lesquelles je me suis retrouvée à suivre le concert de THE HU ont raison de mon enthousiasme et je décide finalement de mettre le cap sur le camping (et la douche !!). Si en regardant de loin le public avait l’air bien présent devant Carpenter Brut... que dire de la foule en délire au Metal Corner pour le DJ set de Michel Mercury ? Pour vous donner une idée, je me contenterai de vous laisser avec un extrait de la présentation de ce dernier sur l’application Hellfest qui vend bien la chose : "Sa moustache et sa mulette n’ont d’égal que son aisance à guincher comme un Dieu". Je pense que tout est dit. Une excellente bande son pour prendre sa douche et de quoi siphonner le reste d’énergie des plus courageux !

Pour les autres... il reste toujours la session Brutal Caddie à l’entrée du camping tous les soirs. Si j’ai à cœur de tester tous les aspects du festival, je m’en tiens sagement aux différents types de bar et au stand massages, à part vous déconseiller de mettre votre tente à l’entrée du camping, si vous voulez une chance de pouvoir dormir avant 4h du matin, je n’ai pas grand-chose à dire de plus... Enfin si, la tente premier secours est fort heureusement placée à côté de l'arène improvisée.

Jour 1 - Jour 2

Blogger : Carole Pandora
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