20 janvier 2024, 23:55

KRONOS + NECROWRETCH

@ Béthune (Le Poche)


Les murs en briques du Poche de Béthune ont, une fois encore, été un écrin parfait pour l’affiche 100 % extrême, 100 % française de ce samedi enneigé. NECROWRETCH, en mode malsain, puis KRONOS, en mode festif, ont offert deux concerts aux ambiances différentes mais animées d’une même intensité.

Une intro inquiétante baignée de lumières rouges accompagne l’arrivée de la bande à Vlad, vêtu d’un marcel à la gloire de BATHORY. Sur cette date, le groupe offre en avant-première et quasi intégralité son nouvel album « Swords Of Dajjal », prévu pour le 2 février. Les quatre premiers titres du soir en sont issus, comme les trois derniers. Entre ces deux salves, aux colorations black, les quatre musiciens proposent quatre de leurs classiques ("Bestial Rites", "Satanic Slavery", "The Ones From Hell", "Even Death May Die") toujours aussi jouissifs avec cette passion pour le death old-school, enrichi de furie thrash ou parfumé d’encens black.


Quant aux titres tout juste créés, ils sont plus noirs encore, plongent davantage dans les ténèbres sataniques, comme le prouve d’entrée, un "Ksar Al-Kufar" de tradition entre riffs en tremolo picking et blast beats en rafales. L’ambiance malsaine se dégage même de passages plus mélodiques dont on devine qu’ils précèdent une tempête, comme sur "The Fifth Door", ou des gestes de Vlad qui mime l’égorgement avec régularité.
Le batteur assure avec maestria des parties diaboliques comme sur "Vae Victis". Le bassiste et le second guitariste, discrets et concentrés, headbanguent avec ardeur devant une salle attentive, comme hypnotisée par la haine presque palpable émanant de ces compositions hantées, qui glissent parfois vers un sludge étrange ("Numidian Knowledge"). NECROWRETCH a offert une messe maudite aux émanations nocives à peine troublée par le calme relatif de l’instrumental "Daeva".


KRONOS joue ce soir en territoire conquis, devant un parterre prêt à se prosterner devant la grandeur décadente des dieux grecs. Amis et connaissances sont nombreux dans la salle, ce qui donne lieu à un concert décontracté, riche de multiples grimaces et clins d’œil des musiciens, de taquineries réciproques comme quand un fan s’amuse avec le micro du bassiste.
La fosse se déchaîne dès l’initial "Colossal Titan Strife" et les premiers crowd-surfers décollent... même si le Poche et sa scène non surélevée ne se prêtent pas à ce genre d’exercice. Qu’importe, la folie est bien présente ! L’énergie circule entre le public et le groupe, qui se nourrissent chacun de leur passion réciproque.

Kristof, qui ne cesse d’haranguer la foule, finira même par tenter le stage-diving, avec réussite. Cette atmosphère joviale ne doit pas faire oublier l’excellence des compositions des Français qui, dans leur line-up historique, fêtent les vingt ans de « Colossal Titan Strife », l’une des pierres angulaires du death hexagonal. Quelle joie ainsi de savourer l’éternel et épique "Aeternum Pharaos Curse" ! L’ultra brutalité est de mise ("Kronos"), la technique est évidente, les riffs précis ("Opplomak").

La batterie est explosive, la basse donne une épaisseur féroce à l'ensemble. KRONOS, parfois, magnifie ses morceaux de touches heavy ("Submission" ou "Phaeton") sur lesquels les deux guitares se marient à merveille. Les cinq comparses plongent aussi dans « Titan’s Awakening » (2001) avec les bestiaux "Supreme Nordik Reign" et un « Mashkhith » en guise de point final... dans la gueule !

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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