Pour ceux qui ne faisaient pas le pont, n’avaient pas fui la région parisienne en ce premier week-end de mai et accessoirement aiment le black metal, le Cryptic Fest était de retour pour une deuxième édition à La Clef de Saint-Germain-en-Laye.
Un programme toujours 100% black metal avec le poids lourd autrichien BELPHEGOR, les Norvégiens DØDHEIMSGARD et les Français HELL MILITIA. Vous ajoutez à cela un petit metal-market avec merchandising, disquaire, stand de tatouages, un peu de restauration et vous obtenez un mini festival bien agréable !
A peine le temps de faire un tour pour voir les différents aspects du festival que HELL MILITIA commence. Le quintet est connu pour son black assez brut, sans concession... classique diront certains mais qui a un goût de retour aux sources. Ça attaque directement avec ''Lifeless Light''. Sans être complète, la salle est déjà bien animée et se remplira au fur et à mesure que la soirée se déroulera. Les fans du groupe sont présents en nombre et on voit bien que BELPHEGOR n’est pas le seule responsable du déplacement dans les Yvelines !
Côté set-list HELL MILITIA piochent dans tous les albums de manière plutôt équilibrée (sauf pour « Last Station Of The Road To Death » qui n’est représenté que par ''Fili Diaboli'') et bien évidemment le dernier « Hollow Void » qui se distingue avec une chanson de plus.
Pendant tout le concert des images sont projetés sur le fond de scène afin de renforcer l’ambiance. Un set de 11 titres frontaux, teigneux, mais qui ouvre d’une excellente manière cette deuxième édition du festival !... Un passage au merchandising juste après, nous confirme le succès du groupe... qui aura été dévalisé en cours de route !
Réhydratation avec des bénévoles très sympathiques et c’est parti pour DØDHEIMSGARD ! Je ne connais pas très bien les Norvégiens et leur tournant avant-garde après des débuts très black ''traditionnel'' m’a un peu perdue. Leur dernier album « Black Medium Current » est sorti en avril 2023 et je n’avais pas encore eu l’occasion de les revoir depuis. Cela dit, on n'est pas sur une tournée de promotion et le groupe pioche dans toute sa discographie et les titres étant assez longs, on est sûr du 1 titre par album sur un set de 7.
Vicotnik le chanteur est en forme... particulièrement quand il s’agit de nous faire remarquer qu’il pourrait dire à peu près n’importe quoi car de toute manière, on ne comprend pas l’anglais (allez bim ! ça c’est fait !).
Ce dernier, véritable showman harangue la foule, nous envoie quelques balles perdues, passe une bonne partie de son temps à genoux, voir carrément allongé sur le dos... mais trouve le moyen de ne pas oublier de chanter pour autant. Le savant mélange de DØDHEIMSGARD entre le black et influences diverses (space-rock, ambiant, indus...) est toujours aussi bien fait et on passe de moments très agressifs à des passages plus doux avec, tout comme pour HELL MILITIA avant lui, des projections en arrière plan. L’ambiance est posée et qu’on accroche ou pas, il est indéniable que DØDHEIMSGARD se démarque de la scène black metal et qu’il est difficile de les comparer à un autre groupe !
A ce stade la fatigue commence à se faire sentir et je me dis que la salle avec les gradins c’est décidément une excellente idée ! J’ai donc passé tout le set de BELPHEGOR au niveau des balcons, posée en fond de salle, d’où on avait une très belle vue ! C’est bien agréable de pouvoir passer de la fosse à des places assises facilement, un bonus pour cette salle ! Les Autrichiens viennent dans nos contrées pour célébrer leurs 30 ans de carrière et la date au Cryptic Fest est une exclusivité. Cette dernière n’est d’ailleurs certainement pas étrangère à l’affluence dans la salle en ce week-end prolongé du 1er mai.
Exit les projections des premiers groupes, et place au rituel avec une scénographie soignée : énormes croix renversées, crânes d’animaux, encens, BEAUCOUP d’encens ! (un peu trop peut être à ce stade !), une machine à fumée en grande forme, et un ingé-lumières qui essaye de compenser pour que l’on y voit un peu quelque chose quand même, merci à lui pour cela.
Si la sobriété scénique n’est pas de mise, en revanche côté frontman, on passe du tout au tout entre l’exubérance de Vicotnik auparavant et la réserve impressionnante de Helmuth. Il faut dire que lorsqu’on en impose autant physiquement et vocalement, il n’y a pas besoin d’en rajouter ! Le mélange de black et death metal de la formation est sans concession : c’est brutal, agressif, intense, puissant... et on apprécie le corpse-paint rouge caractéristique du chanteur qui change des habituels, pour la minute maquillage. Rouleau compresseur musical, c’est précis, technique et on a exactement ce pour quoi on est venus, le surplus d’encens dans les narines en prime !
Cette deuxième édition du Cryptic Fest a donc largement tenu ses promesses avec 3 très bonnes prestations, une salle vraiment agréable et des bénévoles très sympathiques. Je n’ai pas testé la restauration, mais j’ai vu que des options carnées et végétariennes étaient proposées. Hâte de voir l’affiche de l’année prochaine !
© Julia Nikiforova | HARD FORCE
