23 mai 2024, 15:51

DEMANDE A LA POUSSIERE

"Kintsugi"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Kintsugi

DEMANDE A LA POUSSIERE n'est pas un inconnu dans nos colonnes puisque ses deux premiers méfaits y sont déjà chroniqués. Et le constat à l'issue de leurs écoutes, répétées et douloureuses, reste le même des années après leur sortie : le quatuor parisien n'a pas son pareil pour proposer d’écrasants mid-tempos crasseux sur lesquels vient se greffer un enrobage black/doom des plus virils. Sa marque de fabrique, fièrement revendiquée, qui convie à la noce les émotions plus noires. À l'image de l'artwork menaçant de ce nouvel album troussé par le duo Vaderetro, qui donne d'entrée le ton sur ce disque à la beauté ténébreuse.

Oui, Il y a ici quelque chose de vicieux, d’insondable qui pousse les compteurs dans le rouge en permanence, comme une glue épaisse qui s'abat sur les tympans. La frappe obstinée du batteur est à ce titre un vrai régal de noirceur et de rage tout comme les vocalises arrachées du nouveau préposé au crachoir, Simon Perrin (échappé de MUERTISSIMA et ANTHROPOVORE). La section rythmique est, elle, sournoise et ne relâche jamais vraiment la pression sur l'auditeur. Elle n'hésite pas ainsi à s'aventurer sur des parties black plus rapides qui fileront au passage quelques sueurs froides aux amateurs du genre. Lui donnant des airs de bestiau furibard, imposant, impossible à fixer droit dans les yeux sous peine d'y laisser son âme. Damned.

DEMANDE A LA POUSSIERE affiche sur ce troisième album une vraie patte, une maîtrise sans pareil de ces alternances de calme et de tempête qui se chamaillent ici à l'envi. Atypique, dissonant, chaotique, cet album fait preuve d’un sacré doigté pour éviter le piège du fourre-tout indigeste. Car le plus suprenant est qu'il se dégage de ce magma de noirceur une tension permanente qui cohabite pourtant avec une certaine sérénité. De la mélancolie, peut-être. Mais ce « Kintsugi » là est bel et bien à l'opposé des valeurs prônées par son ancêtre. Cet art japonais qui consistait à réparer un objet en soulignant ses lignes de failles avec de la poudre d’or, au lieu de chercher à les masquer. Lui ne les répare pas, il les détruit. Tout au long de cinquante-deux monolithiques et inquiétantes. 

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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