2 juillet 2024, 18:50

LIMBONIC ART

"Opus Daemoniacal"

Album : Opus Daemoniacal

LIMBONIC ART : si ce nom résonnait dans les années 90, le groupe norvégien a beaucoup moins fait parler de lui depuis « The Ultimate Death Worship » en 2002. Les albums ont été plus sporadiques, en grosse partie à cause du split de son line-up, laissant Daemon seul aux commandes de son black metal, beaucoup moins symphonique qu’il ne l’était. C’est tout de même un neuvième album qu’il nous propose cette année avec « Opus Daemoniacal ». Et ce qui ressort des sept titres présents, c’est cet esprit hanté, cette noirceur intrinsèque, ce côté malsain que l’on connaît à LIMBONIC ART depuis ses débuts. Daemon sait faire vivre des atmosphères sombres et maléfiques grâce à des rythmes blastés, des guitares tourmentées et, surtout, des vocaux habités. Exit cependant les envolées de claviers et le côté mélodique. On est ici sur du pur black metal, froid, sans concession, agressif. Et c’est ce qu’on pourrait reprocher aux morceaux qui s’enchaînent sans vraiment de nuances ni d’épaisseur.

On arrive vite (plus ou moins selon le ressenti) au bout d’un album qui laisse un goût d’inachevé, dans lequel on ne relève rien de particulier. Un album de black metal pas désagréable, mais pas original non plus. Si l'on pourrait opter pour le côté nostalgique à l’écoute de LIMBONIC ART, on ne retrouve qu’à peine sa touche finalement. On est dans un univers chaotique, dévasté et violent et les néophytes trouveront sûrement de quoi se rassasier. Il semble par contre que les amateurs de la première heure se démobilisent encore un peu plus d’une entité pourtant reconnue dans le milieu. On peut quand même noter "Ad Astra et Abyssos", le premier titre rapide, incisif et saisissant grâce à des changements de rythmes et une prestation vocale sublime et le dernier "Ars Diavoli", 12 minutes d’un rituel noir, incantatoire et blasphématoire.

« Opus Daemoniacal » est l’œuvre d’un seul homme et c’est peut-être cela qui pèche. L’inspiration originelle semble se tarir et si le black metal de LIMBONIC ART est toujours de qualité, il manque maintenant un petit truc en plus qui le démarquerait d’autres formations sensiblement plus imaginatives.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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