Voilà déjà 3 ans que le quatuor dano-suédois VOLA nous a offert le génial « Witness ». Les fans de la première heure, comme les plus récents d’ailleurs avaient besoin de faire couler à nouveau du sirop de metal progressif de Copenhague dans leurs oreilles... C’est chose faite avec « Friend Of A Phantom », attendu le 1er novembre, dont nous avons eu un aperçu avec 4 singles sortis depuis août 2023. Ce dernier album compte 9 titres, pour une durée totale d’un peu plus de 40 minutes, ce qui est assez court.
On soulignera un artwork particulièrement soigné, la pochette de l’album représentant un jeune homme emporté par une volée d’hirondelles. Très poétique, à l’image du groupe, en somme. C’est non sans une réelle excitation que votre humble serviteur s’est jeté sur le disque tant attendu pour vous donner ses impressions. Prêts ? Her går vi!
La première chose à savoir, c’est que cet album joue sur l’alternance des émotions. On est sans cesse baladé entre les confins du metal lourd, accordé bas, à la batterie fracassante et rattrapé in-extremis par la mélodie qui suit, pour être emporté par la voix d’Asger Mygind, rarement screamée. L’ambiance, l’atmosphère musicale ont une place importante, voire capitale chez VOLA, comme nous le racontait son chanteur lors d’une récente interview dans nos pages.
Les fans du groupe connaissent donc déjà 4 chansons de cet album : ''Paper Wolf'', ''Break My Lying Tongue'', ''I Don’t Know How We Got Here'' et ''Cannibal''. 4 singles qui ont déjà confirmé que VOLA monte en puissance sur cet album, notamment sur le morceau d’ouverture, ''Cannibal'' avec le chanteur d’IN FLAMES, Anders Fridén. Le groupe nous offre d’emblée le titre le plus percutant de « Friend Of A Phantom », avec un breakdown de toute bôôôôôté et la mâchoire qui se décroche.
''Break My Lying Tongue'' avait aussi marqué à la première écoute, avec ce côté syncopé, et ses couplets très aériens, et un scream puissant à la fin du morceau. ''I Don’t Know How We Got Here'' apporte quant à lui une dose de douceur et de mélancolie, atmosphères que le groupe maîtrise aussi très bien. ''Paper Wolf''... Du VOLA pur jus, une intro à la croisée des chemins entre électro et metal, qui bascule ensuite dans un univers sombre à la sauce djent et un refrain qui, une fois encore, se vit comme une percée du soleil à travers un ciel nuageux.
Mais il y a aussi des accents pop sur cet album, notamment sur ''We Will Not Disband'', qui pourrait, aux premiers accords passer pour une ballade... mais c’est sans compter sur l’amour du ''Mur du Son'' qui explose sur le refrain. C’est là que réside la force du groupe : exprimer des émotions douces dans l’intensité de la musique. En écoutant ''Glass Mannequin'', on retrouve cette douceur, une ambiance presque cinématographique, sans batterie. C’est la chanson la plus calme de l’album, qui arrive au bon moment, comme pour reprendre son souflle avant d’être emporté à nouveau.
''Bleed Out'' me fait penser à un autre titre du groupe, ''These Black Claws'' issu de « Witness » : une intro à l’ambiance très sombre, un couplet qui l’est tout autant et un décollage vers un refrain soudain plus mélodieux, pour revenir sur une partie plus brutale et screamée. Dans la même veine, il y aussi ''Hollow Kid'' qui a coup sûr, fera headbanger l'auditeur sans qu’il s’en rende compte, dans une ambiance très froide, industrielle, un peu comme aurait pu le faire FEAR FACTORY en son temps.
L'album se termine avec ''Tray'' à l’introduction douce, aux voix posées, qui pourrait parfaitement être la bande son d’un film dont l’histoire se passerait dans les années 80. Là encore, on ressent comme une vague de mélancolie, parfaitement dosée et le groupe nous transporte à nouveau dans un refrain rempli d’émotions...
Sans aucun doute, le groupe cherche, avec cet album, à toucher la sensibilité de son auditoire, à taquiner ses sentiments, avec un morceau d’ouverture percutant, un énorme travail sur les atmosphères, des riffs accrocheurs parfois sombres, parfois plus mélodieux, mais très régulièrement alternés. « Friend Of A Phantom » fera de toute évidence le bonheur des fans de VOLA, avec lequel le groupe confirme sa montée en puissance, en suivant la voie tracée par ses trois premiers albums dont « Witness ». Quand on a écouté en boucle le dernier disque, comme j'ai pu le faire, on ne peut que faire un constat : VOLA, c’est toujours aussi bon, et « Friend Of A Phantom » n’est qu'une suite logique, avec plus de maturité, une qualité de production exemplaire, et une sincérité évidente dans les émotions transmises.
En un mot comme en cent : jetez-vous sur cet album ! Une vraie pépite pour bien commencer ce mois de novembre et vous préparer à la venue du groupe le 21 de ce mois à Paris (Petit Bain), pour avoir le plaisir de vivre ce nouvel album en live.