14 février 2025, 23:55

SHAÂRGHOT

@ Paris (La Cigale)

Si comme moi vous avez le mauvais goût de ne pas encore avoir fait de concert en ce début d'année 2025 (nous sommes déjà mi-février !) quelle meilleure occasion de sortir du canapé que la perspective de fêter les 10 ans de SHAÂRGHOT à la Cigale en ce beau vendredi soir ? C'était également l’occasion de proposer le rendez-vous parfait à votre moitié pour la Saint Valentin, ou de tenter votre meilleur rendez-vous galant à base de peinture noire !

Est-il encore nécessaire de faire les présentations ? Après tout, cela fait maintenant une décennie que les Parisiens SHAÂRGHOT apportent un vrai renouveau à la scène metal-indus française (ça fait du bien !), à grand renfort de tournées incessantes avec des salles de plus en plus grandes et combles, des litres de peintures noires, un univers complexe et complet, des fans survoltés... mais surtout des shows qui sont des valeurs sûres et dont on ressort lessivés, mais heureux.

Devenu un incontournable de la scène metal actuelle, il était donc tout à fait mérité de fêter leurs 10 ans en grande pompe à la Cigale avec une petite fiesta organisée par Gérard Drouot Productions. Avant même de pénétrer dans la salle, les prémices de l’ambiance SHAÂRGHOT sont là : de nombreux fans sont venus maquillés, la tête entièrement noire pour certains ou avec des maquillages plus ou moins travaillés pour rendre hommage à l’univers du groupe (rappelons au passage que celui-ci évolue dans un univers dystopique post-apocalyptique). Une fois entré, plus aucun doute possible, les petits plats sont dans les grands et on est tout de suite plongé dans l’ambiance : lumière verte propre au groupe, banderoles qui descendent des balcons, des troopers du groupe qui patrouillent dans la foule ou passent sur scène... et Skarskin dont le but est apparemment de faire en sorte que tout le monde reparte avec de la peinture noire sur le visage (ce n’est pas un hasard si les fans sont appelés les Shadows...).

La première partie est assurée par DJ StrYker qui prolonge l’immersion avec du MINISTRY, NINE INCH NAILS, NEW ORDER (oui la musique de la scène d’ouverture de Blade histoire de rester dans l’ambiance)... pendant que le stand de merchandising est pris d’assaut au point qu’il en devient difficile d’accéder au bar ! Tout est mis en place pour nous donner l’impression qu’on vient à une rave clandestine dans la dystopie de SHAÂRGHOT. L’attente entre le DJ set et le concert est également scénarisée avec des troopers qui tentent de donner des instructions à un public qui sera plus que ravi de faire exactement l’opposé de ces dernières un peu plus tard.

Et c'est parti pour le plat de résistance ! Le set commence très fort avec "Let Me Out", issu du « Volume III: Let Me Out ». Une entrée dans ce show de 2h avec une absence de finesse (pour quoi faire me direz vous ?), et le déchaînement d'une fosse qui n'attendait que ça. Ça danse, ça pogote... et cela sans interruption pendant les 120 minutes qui suivent. Un petit coup d’œil au balcon nous montre d’ailleurs que peu importe là où le public se trouve l’ambiance est la même (avec quelques mandales en moins dans les étages, vestige d’un monde civilisé peut-être ?).
Un début en fanfare à l’image du concert. La set-list est soignée avec des incontournables ("Bang Bang", "Traders Must Die"), mais aussi – show anniversaire oblige – le retour de titres qu’on adore mais qui étaient absents des dernières apparitions du groupe comme "Uman Iz Jaws", "Mad Party" et le titre "Shaârghot" que les fans de la première heure sont fort aises de retrouver ! Visiblement le morceau a profité de sa retraite temporaire pour avoir un petit lifting afin de coïncider au mieux avec les compositions plus récentes. En attendant côté fosse, le bordel qu’il créé reste le même et le public ne semble pas avoir pris une ride (enfin, peut-être que certains compteront les bleus le lendemain ou seront ravis de prendre rendez-vous chez un ostéopathe pour se remettre d’aplomb !).

Quel plaisir après ma petite pause hivernale que de retrouver cette ambiance entre concert metal et clubbing post-apocalyptique. Le plaisir est visiblement partagé entre le public et le groupe, des circle-pits et wall-of-death se créent sans attendre que Etienne Bianchi, âme damnée du groupe (et Shaârghot à ses heures perdues) ne le demande (ce qui fait qu’on se retrouve parfois avec deux wall-of-death pendant la même chanson), on s’accroupit pour mieux sauter, on sautille un coup à droite, puis un coup à gauche, et hop de nouveau à droite... plus besoin de faire sa petite séance de cardio après ça !
Si j’ai vu SHAÂRGHOT de nombreuses fois ces dernières années, en salle comme en festival, je ne suis pas sûre de les avoir vus durant l’année écoulée et une fois de plus je suis frappée par l’évolution du groupe. Je parlais de concerts "valeurs sûres", mais au-delà de la qualité toujours au rendez-vous, il y a aussi une évolution notable : un lightshow de plus en plus soigné, une vraie scénographie avec des personnages qui viennent compléter ceux des musiciens et apporter une touche humoristique décalée. On se demande quand même parfois comment ils font pour ne pas être serrés sur scène ! Au-delà de l’aspect musical ce sont des vrais tableaux que nous propose le groupe : à chaque fois, la plongée dans l’univers de SHAÂRGHOT est de plus en plus profonde.


La scénographie est poussée au maximum avec un petit discours au balcon entre deux chansons, les faux billets de banque lancés dans la foule, les mantes religieuses qui font des apparitions inquiétantes régulièrement. A un moment le groupe tente honteusement de nous faire croire que c’est la fin, un petit coup d’œil à la montre pour se rassurer (mine de rien ça passe vite !), mais que nenni, Skarskin monte sur scène pour appeler le Shaârghot et le répondeur de celui-ci nous demande de voter pour savoir si on en reprendrait un peu !
Et c’est reparti avec le clin d’œil à PAIN et "Something In My Head", tiré du dernier album et qui est jouée pour la première fois sur scène si je ne m’abuse ! Le titre est accueilli avec une ferveur non feinte et Ô miracle : il reste toujours de l’énergie dans le public. On a donc des pépites de la première heure remises au goût du jour et des nouveautés live... mais que peuvent bien demander de plus les Shadows ?! C’est d’ailleurs sur le titre "Shadows" que le concert prend fin et que les lourds rideaux se ferment. Le constat semble être le même pour tous et toutes : finalement 2 heures ça passe quand même bien vite !

Si comme je le disais, j’ai eu le plaisir de voir SHAÂRGHOT un certain nombre de fois, ce show anniversaire sort clairement du lot, le public parisien a été particulièrement soigné (et, oserait on dire, pas que les parisiens ! Rappelons quand même que le concert était filmé, ce qui présage de belles surprises pour le futur !).
Plus qu’un simple concert, SHAÂRGHOT propose des shows qui sont de plus en plus mis en scène avec une théâtralité qui ne cesse de se développer et offre un beau prolongement des clips. Une belle manière de clore ces dix premières années de carrière, mais aussi une belle porte ouverte sur les dix prochaines qui ne devraient pas manquer de nous en mettre plein les oreilles !
Si vous avez raté cette date, je vous rassure, plusieurs autres sont prévues lors de cette première moitié d'année, avec un retour au Hellfest en juin !
 

Blogger : Carole Pandora
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Carole Pandora
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