
C’est dans un contexte un peu spécial que nous nous entretenons avec Jesse Leach, chanteur du groupe de metalcore culte KILLSWITCH ENGAGE. En effet, alors que nous nous apprêtons à parler de musique, Los Angeles brûle depuis déjà plusieurs jours. C’est donc un Jesse Leach ému que l’on retrouve, mais qui va vite prendre cette émotion pour nous parler du futur radieux qui se profile avec l’album « This Consequence ».
Tout d’abord, je sais que les derniers jours ont été très difficiles aux Etats-Unis, à cause des incendies se déroulant actuellement à Los Angeles. Est-ce que tu voudrais en parler un peu avant qu’on aborde le sujet de l’album ?
Jesse Leach : Je pense que ça s’aligne avec le sujet de l’album. Tout d’abord, toutes mes condoléances aux personnes qui ont été victimes de ces incendies. Je sais que des gens ont tout perdu. Ça me brise le cœur. C’est déchirant. Et en même temps, je suis en colère et frustré car notre gouvernement nous laisse tomber encore et encore. On envoie des tonnes de fonds dans le monde entier, mais on ne prend pas soin des nôtres. Et on aurait pu aider à réduire l’ampleur de cette situation. Du personnel a été renvoyé, et de l’argent a été utilisé ailleurs. C’est un échec absolu du gouvernement, et on devrait avoir honte dans ce pays pour les échecs qui ont continué à arriver à des gens ici aux Etats-Unis. J’espère que ce sera un énorme réveil pour beaucoup de monde, et qu’ils verront qu’on a sévèrement besoin de changement dans notre gouvernement. On a besoin d’une révolution, vraiment. Les choses doivent changer. Donc j’ai de la tristesse et de la colère pour tout ce qui se passe. Je comprends profondément tous ceux qui traversent ça.
J’imagine que tout ne sera pas réglé quand cette interview sortira, et je crois qu’il y a des associations et des sites sur lesquels nous pourrions aider nous aussi ?
Oui, MusiCares donnent de l’argent aux musiciens, je sais que Airbnb a envoyé de l’aide pour que les gens puissent loger quelque part, même s’il s’agit d’une énorme entreprise, mais oui vous pouvez regarder comment aider. Je suis sûr que quand cette interview sortira, les gens auront toujours besoin d’aide, comme à chaque fois qu’il y a une tragédie dans ce pays. Les gens ont toujours besoin d’eau potable à Flint dans le Michigan, depuis des années, la Caroline du Nord souffre toujours (à la suite de l’ouragan Helene, ndlr), le FEMA (la Federal Emergency Management Agency, qui est normalement faite pour loger les victimes de catastrophes, ndlr) a viré des gens de leurs chambres d’hôtel... Sur tous les plans, ce pays est en bordel en ce moment. Et je sais que la France peut s’y identifier. Vous, vous protestez et vous vous exprimez quand les choses ne vont pas dans votre pays, et j’adore ça. On devrait le faire un peu plus dans ce pays. Les gens ont besoin d’aide aux Etats-Unis d’Amérique. Vraiment.

Comme tu le disais un peu plus tôt, ce sujet se relie à celui de l’album « This Consequence », car ça résulte de différents facteurs, dont l'environnemental. Peux-tu nous parler du thème général du disque ?
Oui, c’est triste que cet album soit autant d’actualité. Tu sais, il a été conçu à partir de l’idée de sortir de la pandémie et de voir les conséquences de nos actions. Je pense que ça remonte à des siècles, depuis l’aube des temps. L’humanité a des défauts, et le défaut de l’humanité c’est qu’au lieu d’accepter l’amour et la compassion, la compréhension et le pardon, tous les bons traits de caractères qui nous sont tous accessibles, au lieu de ça, nous avons faim de pouvoir. On est avares, on est remplis de haine, on est racistes ou xénophobes. Tu sais, on est trop concentrés sur des détails dans l’ordre des choses, les trucs qui nous gardent divisés sont si petits par rapport aux choses qui nous connectent et nous rassemblent. Et ce n’est pas un truc hippie de dire qu’on pourrait vraiment avoir beaucoup plus de paix dans ce monde. C’est possible ! C’est juste la manière dont notre système truqué est fait. Il garde les riches de plus en plus riches, et les pauvres de plus en plus pauvres... Et ça empire en ce moment-même. Il faut qu’il y ait un changement, il doit y avoir quelque chose que l’on peut faire ! Et il faut aussi qu’on réalise qu’on a la force du nombre, mec. On est plus nombreux que l’élite, les gens qui ne sont pas affectés par ces stratégies. Eux, ça va. Et d’une certaine manière ils en profitent même, ce qui est fou ! C’est encore plus d’actualité maintenant, alors qu’on fait cette interview. Tu sais, si tu veux un changement dans le monde, ça doit commencer par toi. Donc ces chansons parlent de canaliser cette colère légitime qui est en chacun de nous pour trouver quelque chose à faire afin d’utiliser cette frustration et cette colère comme un outil positif pour amener le changement. L’album parle vraiment de ça. A la surface, c’est un album frustré et en colère, mais dans son âme et dans son cœur, cet album veut qu’on s’améliore, et je veux qu’on sache qu’on a le pouvoir de faire les choses et de changer les choses. Et ça m’amène d’ailleurs à parler de sa positivité. Tu sais, il y a des chansons comme "I Believe" et "Forever Aligned" qui sont à propos de l’essence-même de l’amour pur, de la compassion, et de la croyance que les choses iront mieux. Mais tu ne peux pas juste espérer et prier, tu dois y faire quelque chose.
A vrai dire, "I Believe" et "Forever Aligned" sont parmi mes préférées de l’album, justement parce qu’elles font voir cette lumière dans la noirceur du reste de l’album. C’est comme un espoir dans une situation désespérée, ce qui m’amène à te demander : qu’est-ce qui te rend confiant dans le futur ?
Je pense que c’est la manière dont j’ai été élevé. Mes parents sont des gens vraiment bons. J’ai des souvenirs très clairs de ma mère qui s’occupait des sans-abris, et qui nourrissait des gens, et je me souviens que mes parents accueillaient toujours des gens chez nous qui avaient moins de chance. On avait toujours une chambre disponible, un lit en plus, et un repas pour quelqu’un. Donc d’être élevé comme ça est la raison numéro 1. La deuxième raison, c’est la culture des musiques punk et hardcore. A l’époque où je grandissais, au début des années 90, dans le nord des Etats-Unis, il y avait des groupes comme DROPDEAD, qui parlaient sur scène de compassion pas seulement pour les humains, mais aussi pour les animaux. Et tous ces grands chanteurs comme Bob de DROPDEAD avaient un message de compassion et d’humanité comme ça. Il y avait des groupes comme les BAD BRAINS, MINOR THREAT ou EARTH CRISIS qui parlaient de libération des animaux et de véganisme... Bref, de compassion en général, peu importe qu’il s’agisse des droits des animaux ou des droits de l’homme, en voulant amener un changement positif dans le monde, et en te faisant réaliser que tu as le pouvoir de faire quelque chose. Si tu as un micro devant ton visage, ce que tu dis compte. Si tu génères de l’argent en faisant des concerts, ou en vendant de l’art, tu peux utiliser cet argent pour donner à certaines causes. Tu sais, quand je grandissais, Food Not Bombs était une grosse association, très anti-guerre et une organisation bien établie. C’est le genre de choses qu’on peut faire. Même avec la nourriture que tu achètes, la manière dont tu achètes et ce que tu achètes dans le supermarché peut influer. Acheter bio, acheter local pour soutenir les fermiers, aller sur des marchés, tout ça faisait partie de mon enfance, grandissant dans le punk et le hardcore. Donc bien sûr quand j’ai grandi je n’ai pas laissé tomber tout ça. Et quand KILLSWITCH ENGAGE est devenu un plus grand groupe, on a eu une plateforme plus grande, j’ai donc fait attention à mes mots. Même à nos débuts, dans des chansons comme "Vida Infra", personne n’est placé au-dessus des autres, peu importe la race, le crédo ou le genre. On doit enseigner le pardon et la compassion pour toute vie. Ça fait tout simplement partie de comment j’ai été élevé. Cette attitude positive ne m’a jamais quitté, et ce désir de créer un changement positif fait toujours partie intégrante de mon cœur et de mon âme, et ça se ressent naturellement dans les paroles.
Je l’ai effectivement ressenti dans "I Believe", qui parle un peu de ce moment dans la dépression où tu te dis « ça va aller, je vais pouvoir avancer ».
Ouais, même au niveau du son on ressent ça je trouve. Quand j’ai entendu cette chanson pour la première fois, c’est la musique qui m’a inspiré. Ces mecs écrivent juste de la musique tellement géniale, honnêtement ! Et beaucoup de mes paroles, de mes mélodies et de tout ce que j’écris vient de ce que ces quatre gars font. Tous les quatre ont des talents uniques de composition, et tu peux l’entendre dans cet album ! C’est vraiment une collaboration. Tu peux entendre des éléments de Justin, Mike, Joel et Adam qui s’assemblent, mais "I Believe" est un des morceaux où je me suis immédiatement dit « oh, c’est comme un hymne ». C’était une opportunité d’écrire quelque chose qui soit vraiment positif et édifiant, parce que ça sonne comme ça si tu écoutes juste la partie instrumentale. Que peut-on dire sur une chanson comme ça ? Et j’ai trouvé le truc parfait : « les choses vont s’arranger ». Je pensais à Bob Marley et à "Three Little Birds", où il dit de ne pas s’inquiéter et que chaque chose ira. J’adore ce morceau. A chaque fois que je l’écoute, ça me donne quelque chose pour avancer, et je me dis « tu sais quoi ? ça va aller ». On a un vrai pouvoir quand on manifeste les choses. C’est pour ça que je me lève tous les matins en remerciant l’univers, et en remerciant Dieu. Je commence ma journée avec de la gratitude dans le cœur, et ça affecte le reste de la journée. Et je pense qu’en tant qu’humains, on doit réaliser le pouvoir qu’on a quand on pense positivement, et quand on fait de bonnes actions. Tous ces trucs s’additionnent. Tu dois juste avoir la foi et tu dois y croire. C’est difficile, chaque jour, mais si tu peux prendre cette direction, des choses changeront dans ta vie.

Comme tu l’as mentionné, cet album a été un travail collectif. Et à l’inverse de beaucoup de groupes qui ont choisi de créer leurs albums de plus en plus à distance, vous avez décidé de vous rencontrer physiquement et de le faire ensemble pour la première fois depuis « Alive Or Just Breathing ». Peux-tu nous dire comment tu as ressenti la création de cet album, tous ensemble ?
Le processus de démo et d’écriture, c’était nous cinq dans la même pièce à jouer de la musique. C’était comme passer du temps avec des amis, tu bois quelques bières et tu joues du metal. C’était cool, très cool, même en tant que chanteur, en restant sur le côté à observer et à prendre des notes sur la structure des chansons, pour trouver des mots et des idées de refrain. Puis quand j’ai senti que je pouvais prendre le micro pour tenter des choses pendant qu’ils jouaient, le fait de le faire dans un espace physique était magique. Si comme nous tu n’as pas fait ça depuis longtemps, ça change beaucoup. Rien que de penser à ces jours-là dessine un sourire sur mon visage ! Tu sais, c’étaient seulement trois sessions, trois journées complètes où on faisait juste ça, mais ça a lancé l’album dans une direction totalement différente, et avec une ambiance totalement différente. Ça m’est resté ensuite quand on a continué l’album. Je fermais les yeux et je voyais les gars jouer une partie du morceau, et ça a fait une différence énorme. Plutôt que d’être juste assis devant un ordinateur, à appuyer sur un bouton pour écouter une démo sur un mail, j’avais vraiment mes frères qui la jouaient devant mes yeux. Ça a vraiment aidé à allumer une étincelle de créativité.
Et à quel moment avez-vous décidé de plonger dans cet album ?
C’était le choix d’Adam. Après la pandémie, on devait repartir sur la route et promouvoir l’album qu’on n’avait pas pu défendre. Tu sais, on avait commencé la tournée américaine depuis seulement trois jours quand on nous a renvoyés chez nous ! Donc on était presque deux ans après le début de la pandémie, et on a eu un an et demi ou deux ans de tournée. Et pendant ce temps, on discutait du nouvel album, et de ce qu’on allait faire. On réfléchissait à comment l’approcher, et Adam est celui qui a dit : « les gars, il faut qu’on fasse différemment cette fois-ci. Plutôt que de faire toutes les démos et de se les envoyer, faisons des jam, allons dans la même pièce et jouons ensemble ». C’est cette conversation qui nous a en quelque sorte tous embarqués, et on a essayé. On l’a fait, et à partir de là, quand on s’est rassemblés, on a continué à tourner et la vie a continué. Donc ça a pris probablement encore un an environ à faire les démos et à réfléchir pendant qu’on tournait, puis 8 ou 9 morceaux ont vraiment pris forme. Puis il y a eu probablement encore un an avant que ça ne soit presque terminé. Donc oui, ça a pris des années, mais ça valait le coup. Et je pense qu’à ce stade de notre carrière, c’est ce qu’on doit faire, mettre tous nos efforts dans quelque chose pour faire un album dont on soit fiers, et qui nous semble inspiré. Et je pense qu’on a réussi à faire ça.
J’ai remarqué aussi que tu poussais ta voix plus loin que jamais, notamment sur "Aftermath" ou "The Fall Of Us". Quel a été ton processus pour arriver à ces performances, et essaies-tu toujours d’apporter du nouveau vocalement sur vos albums ?
Oui, c’est important pour moi. Il faut garder les choses intéressantes. Mais pour être complètement honnête, quand on a commencé l’album, j’avais du mal à trouver ma voix et à savoir quoi faire, car j’apprenais encore de nouvelles techniques. Je pense qu’en tant qu’artiste et en tant qu’interprète, tu devrais toujours essayer de t’améliorer. Et je me suis entrainé à de nouvelles techniques, et j’apprenais la technique du "fry scream" avec ma professeure, Melissa Cross, car je crois que plus tu apprends, meilleurs tu deviendras, et plus ta voix sera solide. Mais je m’appuyais vraiment beaucoup sur cette nouvelle technique. Donc quand on est entrés dans ce processus, Adam et notre producteur disaient « tu ne sonnes pas vraiment comme d’habitude ». Ils se demandaient ce qui se passait. J’utilisais un peu trop cette technique, et ils avaient besoin de ma voix habituelle, il fallait qu’on mélange un peu les choses, ça ne pouvait pas être que ça, ça n’était pas assez intéressant. Donc je suis passé d’un stade où je faisais juste ce truc parce que c’était ce que je faisais en live, car ça économise la voix, à un moment très douloureux où il fallait en quelque sorte que je redécouvre les vieilles techniques, et que je trouve un moyen de les assembler. Tu as mentionné "Aftermath", qui est en quelque sorte le morceau punk de l’album. Il y a beaucoup de cris bruts dedans, et c’est ma voix habituelle, mais sur le pont, si tu l’écoutes, je vais très haut en hurlant. C’est du "fry scream", c’est une technique totalement différente. Donc tu m’entends prendre la vieille technique, puis faire des cris punks par-là, des moments parlés par ici, et j’essaie de le rendre plus diversifié. Mais c’était un effort conscient. Je devais trouver ma voix pas seulement créative, mais aussi sonore. Je voulais faire sonner cela frais et différent. Donc il y a un peu de death, et il y a même la première partie de chant de death metal que j’ai faite sur un album de KILLSWITCH ENGAGE. Sur le morceau "Collusion", tu entends une partie death metal, et c’est moi que tu entends. J’ai repoussé toutes les limites, tout ce que je sais faire avec ma voix est sur cet album, et c’est important pour moi de créer ça pour que tu n’en aies pas marre d’entendre la même voix encore et encore. Donc tu as ma voix qui va dans tous les sens, puis tu as Adam qui arrive et essaie de faire en sorte que l’auditeur ne se fatigue pas. Et ça sonne intéressant.

J’ai aussi lu que tu avais fait pas mal de recherches pour les paroles, sur thesaurus.com et en parlant à des fans. Qu’est-ce que ça a changé dans ton écriture ?
J’ai découvert de nouveaux mots, ou des mots que je connaissais et pour lesquels j’ai réalisé qu’ils pouvaient prendre la place de mots que j’utilisais peut-être trop. Et je pense que c’était important d’essayer de ne pas me répéter. Et j’envoyais mes démos aux gars, et ils me répondaient que c’était trop similaire à telle chanson, tel mot, ou ça n’était pas assez frappant pour eux. Donc j’avais quatre mecs différents qui me disaient « tu peux faire mieux, tu peux le faire » ! Et je me tirais les cheveux, je pensais que c’était bon, et ça ne l’était pas. Donc j’ai appris à remettre mon ego en question et à me dire « OK, comment est-ce que je peux réécrire ça ? » Donc je suis allé sur thesaurus.com et même Rhymezone. Pour ceux qui nous lisent et qui sont écrivains, Rhymezone change tout ! C’est vraiment fun, tu écris un mot, et il y a même des démos où je ne disais pas un mot, je faisais un bruit, et je réfléchissais à quel mot ce bruit ressemblait, et je l’écrivais sur Rhymezone qui m’en remontait un autre, qui correspondait à la chanson. Donc j’ai passé du temps à m’amuser avec les mots, et à les assembler dans les chansons, tout en gardant un sens. Je n’utilise pas un mot parce qu’il sonne cool, il faut qu’il ait un sens. Il y en a qui ne sont pas si éloignés de mon vocabulaire, mais que j’utilisais peut-être assez rarement. Donc c’était vraiment comme retomber amoureux du langage écrit.
Quelle chanson de l’album correspondrait le mieux à ton humeur aujourd’hui ?
"I Believe". Je suis de super humeur aujourd’hui. Le soleil brille à travers mes fenêtres. Tu sais, pouvoir parler de cet album, ça me donne de l’espoir, et ça me donne un but. Et si tu y réfléchis assez fort, même avec les événements actuels qui pèsent sur mon cœur, je sais que l’esprit humain est fort, et je sais que les gens vont s’assembler dans cette période sombre. On le fait toujours, tu sais, donc j’ai cette croyance qui ne s’éteint pas que les choses iront mieux.
J’ai entendu dire qu’il y avait une tournée à l’horizon, d’ailleurs ! Est-ce que tu as hâte de reprendre la route ?
Très hâte. Et je suis très heureux de t’annoncer qu’en automne nous allons probablement venir en France si tout se passe bien. Et j’ai très hâte, car j’adore y jouer. On ne joue pas souvent en France, et quand on le fait, c’est spécial. Je crois que la dernière fois qu’on a joué à Paris, c'était il y a sept, peut-être même huit ans (le 19 février 2019 pour être exact, ndlr) ! Et je me souviens que cette nuit-là était absolument magique. Il y avait quelque chose dans l’air ce soir-là. C’était un public vraiment génial. Et la France n’est pas habituelle pour nous, on ne joue pas souvent là. Il est plus que temps qu’on revienne jouer pour vous !

