8 août 2025, 16:56

BABYMETAL

"Metal Forth"

Album : Metal Forth

BABYMETAL est un nom qui vous parle certainement. D’abord décrié comme une vaste arnaque par les puristes, puis adoubé par les légendes du metal, Rob Halford en tête, et progressivement entré dans la culture metal, le groupe japonais sort aujourd’hui son cinquième album, « Metal Forth » (même si techniquement « The Other One » constituait une courte parenthèse entre les albums). Su-Metal et Moametal désormais rejointes par Momometal se préparent donc à vivre de nouvelles aventures, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles et le Kami Band (le nom de leurs musiciens) n’ont pas chômé !

Dès le premier morceau, "From Me To U", une chose est claire : cet album comporte autant de featurings qu’un album de GORILLAZ ! De Poppy à ELECTRIC CALLBOY, en passant par POLYPHIA, Tom Morello, SPIRITBOX ou encore BLOODYWOOD, BABYMETAL a le chic de bien s’entourer ! Si un seul titre sera un peu en dessous du reste ("Song 3", avec SLAUGHTER TO PREVAIL, dont les paroles un peu trop simplistes finissent par frustrer), le groupe arrive avec brio à mélanger les mondes des groupes invités. BABYMETAL se permet même d’importer la production de ses invités, comme le montrent "Kon! Kon!" avec BLOODYWOOD et "Ratatata" avec ELECTRIC CALLBOY, sur lesquelles on reconnaît immédiatement la patte de Karan Katiyar et de Daniel Haniß, compositeurs et producteurs respectifs des deux groupes. Même chose sur "My Queen", où le toucher de Mike Stringer à la guitare mêlé au chant hypnotisant de Courtney Laplante donne l’illusion d’une nouvelle chanson de SPIRITBOX au milieu duquel BABYMETAL aurait apporté son grain de sel.

Une fois qu’on a fait ce constat concernant les invités, que reste-t-il de l’identité de BABYMETAL ? Eh bien pas mal de choses ! Tout d’abord, dans l’esprit de ce "melting pot" musical, on retrouve beaucoup de ce que l’on avait aimé dans « Metal Galaxy » en 2019. Le troisième album du groupe voyait en effet les adoratrices du dieu renard visiter de nouvelles contrées musicales dans lesquelles elles rencontraient par exemple Alissa White-Gluz d'ARCH ENEMY ou Joakim Brodén de SABATON. En termes de composition, on retrouve également la touche du Kami Band, entre le djent et le heavy metal plus classique sur "White Flame -白炎-" et "Algorism" par exemple. Au niveau du chant, si on retrouve Su-Metal et Moametal très en voix, on découvre cependant Momometal sur des terrains qui n’étaient pas trop explorés par Yuimetal (l’ancienne chanteuse du groupe, vous arrivez à suivre ?) auparavant, comme le scream sur "Song 3" et "Algorism", ou le rap sur "KxAxWxAxIxI". On retrouve également une forte influence de leur pays d’origine sur l’excellent "Metali!!" (sur lequel Tom Morello n’a pas l’air d’avoir trop apporté sa patte en dehors du solo), où le shamisen est absolument central.

Le tout nous donne un album solide, extrêmement bien produit, et aussi hyperactif qu’un gamin à qui on aurait donné trop de sucre... Et c’est complétement ce qu’on attend en tant que fan de BABYMETAL ! En plus de ce résultat absolument explosif, BABYMETAL nous offre peut-être avec « Metal Forth » le meilleur aperçu de la scène metalcore en 2025, n’invitant que des groupes dont l’ascension fulgurante (qu’elle ait été dans les années 1990 pour Tom Morello ou plus récemment pour les autres) a forgé un nouveau visage du metal, plus varié, plus hyperactif et toujours plus fun. Si « Metal Forth » ne plaira pas aux puristes du heavy metal à l’ancienne (qui n’en sont pas la cible), c’est en tout cas l’album pour vous si vous aimez varier les styles, et si vous n’avez pas peur de l’overdose de sucre !

Blogger : Valentin Pochart
Au sujet de l'auteur
Valentin Pochart
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK