14 septembre 2025, 14:49

HELLOWEEN

"Giants & Monsters"

Album : Giants & Monsters

Je me suis un peu emballé en étant volontaire pour la chronique du nouvel album de HELLOWEEN. Risqué pari mes amis. Fan de la première heure, fébrile comme une nuit de fête à Rio devant ce nouveau disque, ce « Giants & Monsters » me comblera-t-il avec ce nouveau retour de Kai Hansen et Michael Kiske ? Saurais-je rester objectif ?...

On commence par une patate dans la gueule de power mélodique, "Giants On The Run" arrache bien et est ponctué de breaks permettant de savourer le travail sur les voix complémentaires, l’extrait galope comme s’il avait le feu au derche, lâchant son pesant de riffs énergiques à souhait. On repense au hit "Nabataea". On salue l’audace d’un rythme qui fluctue pour empêcher tout ennui, s’essayant à des touches évoquant les diverses époques, jusqu’à un final aux chœurs symphoniques. Classe, même si sans réelle surprise. "Savior Of The World" passe à la vitesse supérieure, on est toujours d’entendre cet aspect de l’âge d’or avec jouissance à la "clé". Trépidant est ce morceau où se lâchent instruments et voix. Une belle offrande pour nos oreilles délicates. Plus surprenant est le très metal progressif sur "A Little Is a Little Too Much", qui fait la part belle à des ligne de chant enjouées, ponctuées de chœurs angéliques. Avec ses claquements rythmiques sur des claviers seventies et des guitares héroïques on peut affirmer de HELLOWEEN qu’il lâche un « YES they can ! ».

Pour "We Can Be Gods" les riffs énervés repartent à l’offensive, les duellistes vocaux nous entraînent avec célérité au travers d’un power metal de virtuose. J’applaudis. En contrepoint lesdites voix explorent un rythme plus solennel dans "Into The Sun", avec une réelle réussite émotionnelle. Sans jeu de mots le soleil n’a pas le temps de se coucher que nous voilà volant jusqu’au levant avec "This Is Tokyo", joli brûlot mid-tempo où les guitares ronflent tels les moteurs de notre avion. Très efficace. On se paie ensuite un excellent "Universe (Gravity For Hearts)", utilisant tout le savoir-faire de HELLOWEEN, morceaux de bravoure héroïque autant que de déclinaison intimiste. C’est 45 ans de maestria dans un morceau fleuve. Mention également pour ce "Hand Of God" qui survient derrière et joue la carte du titre court, riffs simples (façon de parler) et groove hypnotique, pour au final nous communiquer une agréable sensation musicale.

Qui dit HELLOWEEN dit folie, c’est ce qu’on a toujours aimé chez eux, "Under The Moonlight" s’en approche, les riffs nous accrochent et les voix interpellent de belle manière, une pièce bienvenue avant un final épique. "Majestic" brille tel un néon eighties, les chants s’étalent avec grâce sur des riffs hard rock façon DOKKEN ou RATT, avant que l’ensemble se mue en du HELLOWEEN intemporel, ne se décidant jamais entre passé et présent. C’est beau, ça se lâche bien dans les soli, cela aurait pu être un peu plus dément pour un final.

Il faut toujours compter sur HELLOWEEN dans le paysage musical actuel. Un vieux pot à l’excellente confiture power metal. Un grand merci les gars pour ce « Giants & Monsters » !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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