
Stop ! N’en jetez plus, la coupe est pleine ! Comme je vous l’avais délicatement susurré en introduction de la chronique du dernier album de FLESHDOLL, rarement un début d’année n’aura été aussi prolifique pour la scène death metal tricolore. Et à la longue liste des groupes qui viennent de sortir un obus destructeur, NECROWRETCH vient s’ajouter sans le moindre complexe. Manquerait plus que ça, tiens…
Oui, les Drômois ont à nouveau frappé. Et fort. Là où ça fait mal. Jamais, en presque une décennie de bravoure underground ils ne s’étaient montrés aussi à l’aise dans leur discipline bestiale. Est-ce le changement de label, de Century Media vers Season of Mist, ou le départ de l’ancien bassiste Amphycion vers d’autres troubles rivages et l’arrivée du bien nommé Decimator ? Ce qui est sûr, c’est que « Satanic Slavery » va en donner pour leurs deniers aux amateurs de gros death metal à l’ancienne, celui-là même qui s’autorise aussi quelques incursions black savoureuses pour transporter l’auditeur dans un monde de violence et de noirceur. Une noirceur que l’on retrouve d’ailleurs dans le superbe artwork réalisé de main de maître par un Daniel Corcuera inspiré, le message est clair, enfin sombre : l’ambiance est hostile et inamicale. Définitivement.
Car ici, tout fleure bon l’époque de l’agression à l’ancienne, lourdement lestée de thrash, bardée de solos maléfiques, celle qui exhale de vils relents du MASSACRA du début des années 90 et le parfum vicié de la scène black/death enfouie dans l’inconscient collectif : les LIERS IN WAIT, DARKIFIED, GROTESQUE qui marquèrent à leur manière la scène suédoise de la grande époque… autant de références qui vous donneront une idée de ce que la bête vous réserve. Un metal brutal, intense et frontal qui n’a que faire du compromis comme en témoignent les rythmiques furibardes lâchées dès l’introductif "Sprawl Of Sin", les solos thrashisant qui partent plus vite qu'une vanne de Candeloro à la vue d'un triple axel sans culotte et une section rythmique incendiaire qui décrasse en mode Cillit Bang : dites bonjour à la saleté !
Vous voulez des riffs directs-coups de boules ? Vous raffolez d’une production percutante comme un coup de latte dans les valseuses, de parties de batterie qui résonnent comme autant d'appels à la baston de sortie de pub sans oublier des vocalises hargneuses doublées par un écho bien old-school ? Et... vous en prendrez bien pendant quarante minutes ? Alors bienvenue dans l’antre de NECROWRETCH : vous êtes ici chez vous !