7 mars 2020, 23:58

LOFOFORA + BUKOWSKI + WALNUT GROVE DC

@ Guyancourt (Metal-Sphere / La Batterie)

Deuxième soirée du week-end pour le festival Metal Sphere 2020 qui, après avoir accueilli la veille BETRAYING THE MARTYRS, entre autre, à Voisins-Le-Bretonneux, opère un changement de salle et de ville pour nous mener en direction de La Batterie à Guyancourt afin d’entendre une triplette, non pas de Belleville, mais de beaux groupes. Le public, fidèle aux rendez-vous programmés régulièrement par la dynamique association Met’Assos, fait le plein dans cette salle certes petite mais ô combien accueillante, terme qui concerne aussi bien l’agencement des structures que les équipes la faisant vivre. De bien humbles encouragements de notre part pour des gens méritants et qui font perdurer la tradition des salles de banlieue tel un réseau de résistants savamment organisé.
 


C’est à WALNUT GROVE DC, originaire de La Rochelle, d’entamer les hostilités et on peut dire que le quatuor met du cœur à l’ouvrage et remplit sa mission, aidé qu’il est en cela par des compositions en béton et des musiciens appliqués dont le chanteur, doté d’un capital sympathie bienvenu, permet de s’assurer l’adhésion d’un parterre pas encore rempli à ras bord mais qui grandit gentiment au son des pavés que le groupe envoie. Reuno, chanteur de LOFOFORA, les rejoint même pour un titre avant de retourner se préparer. Musicalement, c’est un mélange détonant de rock'n'roll à la MOTÖRHEAD mâtiné d’une bonne dose de punk avec, pour finir, un caractère en heavy trempé et les morceaux ''Bullet Time'' ou ''Take It Back'' sont d’ailleurs de parfaits exemples de ce que la formation propose. A l’arrivée, une belle surprise comme on aime en découvrir lors des groupes de première partie, souvent moins exposés malheureusement que certains de leurs pairs. En tout cas, on en redemande.

Flanqué d’un backdrop géant où l’on peut lire que le groupe a désormais derrière lui plus de dix ans d’activité, BUKOWSKI foule les planches au son de ''The Smoky Room'' avant d’enchaîner sans transition sur ''My Name Is Kozanowski'' et ''Easy Target'', cette dernière chanson étant extraite de son dernier et excellent album en date, « Strangers ». Un triplé redoutable pour attaquer un set qui fédère le public présent désormais en plus grand nombre qu’au début de la soirée. Les frères Dottel, Mathieu au chant et à la guitare et Julien à la basse et aux chœurs, forment un duo vocal et fraternel qui confère au groupe une identité unique tandis que le guitariste Clément Rateau fait voler ses dreadlocks et virevolte sur scène tel un électron libre et ce, sans coup férir. Pour finir le tour de table des musiciens, le batteur Romain Sauvageon finit d’asseoir la puissance de frappe du quatuor par la sienne. Pourvu de musiciens solides et piochant allégrement dans une discographie bien étoffée, BUKOWSKI répartit équitablement les emprunts à chacun de ses disques lors de l’heure de jeu qui lui est allouée, d’où on retiendra en particulier le titre ''Brothers Forever” que Mathieu explique avoir écrit pour son "frérot". Comme à l’accoutumée, on a droit à quelques mesures de PANTERA et à la culte ''Sad But True'' de METALLICA, faisant grimper la température de plusieurs degrés en moins de temps qu’il n’en faut dire « metal ! ». Très applaudi à l’issue de sa prestation, on se félicite de voir le groupe parcourir inlassablement les routes de France et lui souhaitons dix ans de plus (au moins !) et continuer à nous donner du plaisir. A bientôt messieurs !
 


Dernier changement de plateau avec l’arrivée des vétérans de la soirée, LOFOFORA, en place sur la scène française depuis 1989, ce qui, à ce constat, ne nous rajeunit pas ma pauv’ dame... La chance ce soir nous est donnée d’avoir un set plus que complet, le groupe jouant presque 20 chansons en 1h30. Il est rare qu’un plateau de trois groupes comme celui-ci offre au public cette possibilité mais, comme le dit son chanteur Reuno (qui arbore un T-shirt sur lequel on peut voir un Belmondo fringant sur l’affiche du film Le Marginal, gagnant ainsi mon respect éternel, qu’il le sache), il n’y a pas de voisins alentour et il nous rappelle que l’on peut foutre un maximum de bordel. Dont acte. Certains spectateurs ne se priveront pas de monter sur scène pour slammer ou faire l’accolade au chanteur, même si quelques-uns ont largement dépassé le taux d’alcoolémie autorisé, se ridiculisant au passage, ce qui gâchera un peu l’ambiance à plusieurs reprises. Une ambiance vite remise sur de bons rails par le chanteur qui en a vu d’autres dans sa carrière et qui, avec son franc-parler, les remettra gentiment à leur place.
Sa connivence est de mise avec le bassiste Phil Curty, présent depuis les débuts et qui, en binôme avec le batteur Vincent Hernault, propose une section rythmique que peu de groupes dans l’Hexagone peuvent se targuer d’avoir. Au menu donc, un large survol de l’ensemble de la discographie où l’agencement des titres est fait pour ne pas laisser une minute de répit à l’audience. « Vanités », le dernier album sorti l’an dernier, est mis en avant lors de cette soirée (''Bonne Guerre'' ou encore ''Les Seigneurs” et ''L’exemple'') mais le groupe tire bien entendu à boulets rouges tout du long comme sur ''Le Fond et la Forme'' et sa mixture très personnelle de metal, de punk et de groove « casse la baraque » comme on dit. sur toute la durée du concert, on notera que le discret mais efficace six-cordiste Daniel Descieux scie du riff à l’envie et, lors du final ne permettant à quiconque de ne plus lâcher prise, LOFOFORA enchaîne ''Le Venin'', ''L’œuf'', ''Justice pour Tous'' et ''Buvez du Cul'', reprise à gorges déployées à la demande de Reuno.

Pour les spectateurs ayant assisté aux deux soirées de cette édition du Metal Sphere 2020, on peut dire qu’ils en auront eu pour leur argent, de très beaux fleurons de nos groupes français ayant donné le meilleur d’eux-mêmes, encouragés par un public concerné et une association qui fait bouger les choses. Il n’est d’ailleurs pas permis de douter que l’édition de l’an prochain saura se placer à un niveau égal voire supérieur à cette très belle affiche à laquelle il nous a été donné d’assister.


Photos - Lyon 20 février 2020 - © Anthéa Bouquet
 

Blogger : Jérôme Sérignac
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Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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