22 juin 2021, 17:57

VARIOUS ARTISTS

"Still Wish You Were Here: A Tribute To Pink Floyd"

Album : Still Wish You Were Here: A Tribute To Pink Floyd

En 1975, les Britanniques PINK FLOYD ont déjà une longue carrière discographique derrière eux et ont sorti deux ans auparavant une pierre angulaire de la musique tous styles confondus, « The Dark Side Of The Moon ». Suite à l’immense succès que ce disque engendre, le groupe se disperse un peu et l’on voit poindre alors les premiers éléments de discorde et de dissension entre les différents membres. Il faudra aux musiciens près de six mois pour mettre en boîte « Wish You Were Here », non sans mal par ailleurs en raison de divers problèmes techniques ou humains mais nous y reviendrons plus avant. Plus classique dans son approche que l’album-hommage reggae-dub « The Dub Side Of The Moon » enregistré par les EASY STAR ALL-STARS (mais un disque ô combien réussi lui aussi), ce « Still Wish You Were Here » est un véritable who’s who du rock au sens large, les musiciens convoqués ne s’étant certainement pas fait prier pour participer à cette aventure collégiale visant à rendre hommage à ce pavé musical.

S’il peut être fastidieux de dresser la liste de musiciens d’un album, il en est tout autre ici et cela permettra à chacun de se figurer le niveau atteint sur ces reprises. Dans le désordre et sans préférence, on peut entendre Rick Wakeman (YES), Ian Paice (DEEP PURPLE), Steve Hackett (GENESIS), Billy Sheehan (MR. BIG), Todd Rundgren, Geoff Tate (ex-QUEENSRŸCHE), Joe Satriani, Steve Stevens, David Ellefson (ex-MEGADETH), James LaBrie (DREAM THEATER), Bootsy Collins, Rik Emmett (TRIUMPH), le multi-cartes Carmine Appice et d’autres encore. N’en jetez plus la coupe est pleine ! Sur le papier, ça fait rêver n’est-ce pas ? Eh bien figurez-vous que sur bandes, ça ne l’est pas moins. Certes, on est tenté de comparer d’emblée les versions originales avec ces nouveaux essais mais l’entreprise est vaine.
En lieu et place, il est conseillé d’entrer dans l’écoute avec une oreille neuve, sans à priori ni jugement à l’emporte-pièce. L’occasion permettant d’apprécier plus particulièrement le jeu fin d’un Ian Paice qui se veut bien en place et digne de l’originel Nick Mason, lui qui s’assoit derrière les fûts pour les deux parties (enfin 1 à 5 et 6 à 9) de ''Shine On You Crazy Diamond'', seul permanent de ce "double" morceau. Si Geoff Tate se veut correct sur la première partie, il aurait pu très certainement tirer bien plus son épingle du jeu et, en cela, déçoit quelque peu. Il n’en est pas de même sur les formidables ''Welcome To The Machine'' où le clavier psychédélique de Rick Wakeman fait des merveilles ou bien sur ''Have A Cigar'' avec un LaBrie qui convainc parfaitement, chanson réhaussée d’un solo de Steve Stevens qui ajoute une touche hard que n’a pas le morceau original. Composition emblématique s’il en est, ''Wish You Were Here'' est ici repris par rien moins que Rik Emmett, un Joe Satriani sobre mais parfait à chaque note, David Ellefson, Carmine Appice et le regretté Edgar Froese. Alors forcément, difficile d’égaler ce titre peu importe le point de vue duquel on se place. Quant à elle, la deuxième partie de ''Shine On You Crazy Diamond'' permet notamment au bassiste Bootsy Collins (P-FUNK et assimilés) d’injecter une solide dose de groove avec son jeu unique et inimitable, le tout sans avoir l’air d’en faire des tonnes alors qu’il propulse ses slaps dans la stratosphère comme nul autre. A l’origine et pour l’anecdote, cette chanson ne devait pas être scindée en deux mais l’unanimité contre le chanteur-guitariste David Gilmour fait qu’il en a finalement été ainsi.

Les pisse-vinaigre se demanderont le bien-fondé d’un tel disque mais nous les laisserons parler car il est bien plus intéressant de prendre cet album-hommage comme il se doit, celle qui consiste en la rencontre presque inattendue entre de grands musiciens de hard rock et de metal (voire de funk) avec des légendes du rock anglais, pour un résultat qui se veut franchement enthousiasmant. Un disque que l’on n’attendait pas forcément et c’est peut-être bien pour cela qu’il surprend et se veut une bonne surprise.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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