14 octobre 2021, 18:44

LOUDBLAST

"Disincarnate" (1991 - Rétro-chronique)

Album : Disincarnate

Nous sommes (déjà !) en 2021 et cet album fête ses... 30 ans !

Alors que la formation Lilloise a déjà quelques années à son actif et qu’un premier album soit paru deux ans auparavant (après deux démos et un split-LP avec AGRESSOR en 1987), LOUDBLAST débarque comme un scud avec son skeud (ou est-ce l’inverse ?) le 14 octobre 1991 et ce « Disincarnate ». Le groupe se composait alors de Stéphane Buriez, leader-fondateur mais aussi et surtout chanteur-guitariste, d’un second guitariste en la personne de Nicolas Leclercq, du bassiste François Jamin et du batteur Thierry Pink. Ensemble, ils mettent le cap direction la Floride, la ville de Tampa plus précisément afin d’investir les Morrisound Studios en compagnie du producteur Scott Burns. Ce dernier n’est alors plus un perdreau de l’année depuis un moment déjà puisque se sont succédés en studio et en sa compagnie NAPALM DEATH, ATHEIST, DEICIDE, CYNIC, DEATH, OBITUARY, SEPULTURA ou encore CANNIBAL CORPSE. Du – méga – lourd. Il va donc sans dire, mais je vais le dire quand même, que le quatuor débarque dans le sacrosaint des Saints avec rien moins que le Dieu des manettes en matière de death metal d’alors.

Et « Disincarnate » d’être alors en passe de devenir l’une des références du genre. Pour cela, le groupe enfoncera le clou lors de dates en compagnie de cadors de la scène, à l’instar de CANNIBAL CORPSE, SEPULTURA ou DEATH. Une opportunité que LOUDBLAST n’a pas volée, tant ce deuxième disque les élève à un niveau supérieur. Stéphane Buriez, présent à la composition sur tous les titres (à minima pour les paroles, le groupe au complet étant crédité pour les musiques), distille de pertinentes ambiances et fait bien plus que le minimum syndical que certains auraient été tentés de faire à leur place. Car enregistrer dans un studio renommé avec « le plus grand » ne fait pas tout et pour le contenu, on peut dire qu’il est largement à la hauteur des espérances. De l’ouverture chirurgicale de "Steering From Paradise" à la devenue incontournable "Disquieting Beliefs", en passant par "The Horror Within" (sur laquelle s’invite le chanteur Kam Lee, passé par DEATH et MASSACRE), LOUDBLAST ne laisse pas une seconde de répit avant de refermer au bout de 40 minutes cette parenthèse de neuf titres estampillée cuvée 1991 sur "Shaped Images Of Disincarnate Spirits", où des orgues à la consonance ecclésiale  – mais pas trop mis en avant dans le mix quand même – évoquent une des marques de fabrique de GHOST, groupe qui ne verra le jour que 20 ans plus tard. La production de Scott Burns elle, aura gravé dans la cire, le plastique et le temps un son, le son Morrisound-Burns mais à la sauce frenchy ! Enfin, précisons que la superbe œuvre illustrant la pochette de l’album est une peinture intitulée Vulkan et a été réalisée par le peintre polonais Wojciech Kazimierz Siudmak, considéré comme le principal représentant du réalisme fantistique, mariant une vision surréaliste et l'art naturaliste.
 


​Réédité par Listenable Records, on trouve au format digipack l'album original agrémenté de 4 titres bonus inédits, en l’occurrence des démos de "Hegemony", "Cup Of Bitterness", "Dementia" et "Evil Revealed", justifiant si besoin est le rachat de cette nouvelle édition qui viendra remplacer votre CD usé par trop d’écoutes.

La suite les verra retourner à nouveau aux Morrisound Studios pour ce « Sublime Dementia » de 1993, l’occasion là encore de repartir ensuite sur les routes où LOUDBLAST aura, entre autres, l’insigne honneur d’ouvrir pour IRON MAIDEN et son passage au Printemps de Bourges le 25 avril 1993. Parmi les faits marquants de cette carrière de plus de trente-cinq ans, quelques faits et dates à la volée. Dont celle qui les verra marquer une pause en 1999 avant de revenir aux affaires trois ans plus tard avec, notamment, l’arrivée du guitariste Alex Colin-Tocquaine (AGRESSOR) et celle du batteur Hervé Coquerel. Et après un brutal « Planet Pandemonium » paru en 2004 et quelques autres mouvements de personnel, sortira dix ans plus tard l’extrêmement sombre et encore plus brutal et brut « Burial Ground », signant presque un renouveau pour le groupe tant LOUDBLAST se voit presque plus black que death. En novembre 2020 enfin, paraît le dernier album studio en date des Lillois, « Manifesto », qui accueille en ses rangs et à la basse un certain Frédéric Leclercq (KREATOR, SINSAENUM, ex-DRAGONFORCE).

Pour aller plus loin :
« Licensed To Thrash » (1987) - split-album avec AGRESSOR. Culte ! (et récemment réédité...)
« Sensorial Treatment » (1989) - Première descente aux Enfers par la face Nord…
« Fragments » (1998) - l’album en a fait chier certains ? Il mérite alors sa place ici sans plus de cérémonie !
« Burial Ground » (2014) - Noir, c’est noir !
« « III Decades Live Ceremony » (2017) - un excellent résumé live audio et vidéo de nos Lillois préférés
« Manifesto » (2020) - « Dispersez-vous, cette manifestation est inter… » euh, je reprends. « Regroupez-vous, ce « Manifesto » est autorisé ! »


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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