23 octobre 2021, 17:30

KING’S X

"Faith, Hope, Love" (1990 - Rétro-Chronique)

Album : Faith, Hope, Love

Nous sommes (déjà) en 2021 et cet album fête ses... 31 ans !

Au début des années 90, KING’S X a déjà une carrière bien remplie, commencée à la fin des années 70 du côté de Springfield dans le Missouri sous le nom de THE EDGE puis SNEAK PREVIEW avant d’opter en 1985 pour le nom que nous connaissons tous désormais. Et après « Out Of The Silent Planet » et « Gretchen Goes To Nebaraska », deux albums qui assoient quasiment un genre à eux tout seuls, paraît le 23 octobre 1990 « Faith Hope Love », une œuvre ambitieuse et qui se veut un album-charnière dans la discographie du trio. Composé de Doug Pinnick au chant et à la basse, Ty Tabor, guitare et chant et Jerry Gaskill à la batterie et au chant lui aussi, on voit ces deux derniers se partager le chant principal sur quelques titres, en sus des harmonies vocales qui sont pour une grande partie dans l’identité et la signature sonore du groupe. De quoi multiplier les possibilités donc, ce dont ne se prive pas KING’S X avec ce disque au détour de trois morceaux. Paru une nouvelle fois chez Atlantic Records/Megaforce Worldwide, faisons ensemble un petit tour, non pas du côté de chez Swann, mais de l’Etat d’adoption du groupe, le Texas, pour survoler ensemble une nouvelle fois les treize chansons de « Faith Hope Love », quinze si l’on tient compte des deux versions live de "It’s Love" et "We Are Finding Who We Are", que l’on retrouve sur la réédition de 2015.

KING’S X, comme je le disais, c’est un son. Et ceux de la basse 12 cordes accordée plus bas que la norme et des effets sur la guitare de Ty, ne laissent aucun doute sur qui l’on a affaire lorsque l’intro de "We Are Finding Who We Are" démarre. D’entrée, les chœurs à trois voix s’emparent des couplets et d’une partie du refrain tandis que l’on est encore une fois transcendé par le timbre de Doug Pinnick, gorgé de soul et de blues (a-t-il aussi bien chanté auparavant que sur ce disque ?). Côté promo, on observera un choix surprenant de la part de la maison de disques qui décide d’utiliser le deuxième titre "It’s Love" comme single car, comme l’a précisé un jour le guitariste Ty Tabor dans une interview, il lui a semblé bizarre de mettre en avant non pas le chanteur principal mais un autre, quitte à perdre un peu l’auditeur ou du moins, amener de la confusion à celui qui découvrait alors le groupe (Ty que l’on retrouve notamment au chant lead sur la finale "Legal Kill", un titre acoustique au sujet délicat, celui-ci abordant l’avortement, sachant par ailleurs que le groupe est très sensible à ce qui a trait à la religion et ses valeurs). Et pour « Faith Hope Love », KING’S X a pu bénéficier de la « rotation lourde » (la fameuse heavy rotation) sur MTV, toute puissante chaîne musicale qui faisait alors en ces temps reculés la pluie et le beau temps en termes de musique à la télévision américaine. Ce qui expliquait les craintes précitées qu’avait le guitariste sur ce choix.
 


Côté musique, il ne faut pas bien longtemps avant que les harmonies « piquées » aux BEATLES – une de leurs influences – ne pointent le bout de leur nez ("Fine Art Of Friendship" et ses lignes de basse hallucinantes) quand ils ne sont pas tout simplement épaulés à cette tâche par leurs potes des GALACTIC COWBOYS au grand complet, sur "Mr. Wilson" et l’épique morceau-éponyme "Faith Hope Love", une composition longue et alambiquée, presque grandiloquente et qui tranche avec le reste du disque. Pas ratée pour autant, elle ne se veut pas à l’arrivée aussi marquante que les membres du groupe auraient certainement voulu qu’elle soit. Mais, tout étant question de goûts, certains d’entre vous ne seront probablement pas du même avis. Si vous voulez des cavalcades heavy, KING’S X sait aussi en faire sur la frénétique "Moanjam" sur laquelle on retrouve un long et dantesque solo agrémentant les 6 minutes que dure la chanson. Autre ambiance avec ce titre qui n’aurait pas dépareillé sur un des albums des GALACTIC COWBOYS, un "Talk To You" qui souffle le chaud et le froid, le rapide et le lent dans un même élan musical.  Au rayon hits, on ne peut tout simplement pas éluder "I Just Can’t Help It" et la ballade "Everywhere I Go" (à ranger aux côtés d’une "Goldilox", que l’on trouve sur « Out Of The Silent Planet », premier album paru en 1988). Pour finir cet état des lieux, "We Were Born To Be Loved" s’impose d’elle-même, véritable pilier des set-lists en concert, au break final « mathématique » à souhait et que le groupe se plaît à jouer au cordeau, les bienheureux spectateurs de leurs concerts pouvant en témoigner.

Piètre pitance je disais en préambule pour la réédition parue en 2015 où l’on ne trouve « que » deux morceaux supplémentaires, les versions en concert de "It’s Love" et "We Are Finding Who We Are" mais l’essentiel est ailleurs, dans les treize titres de ce « Faith Hope Love » qui aura permis à KING’S X d’entamer sa période faste dans le paysage musical américain. En Europe, le trio était et est resté un truc d’initiés. Un succès « local » qui ne s’est fort heureusement pas démenti deux ans plus tard sur « King’s X » et, encore plus, pour « Dogman », produit par Brendan O’ Brien (voir ses références ci-dessous). Question actu, le nouvel album du groupe lui, sortira en 2022, soit quatorze ans après un « XV » paru en 2008 et c’est peu dire que l’on a hâte de s’en délecter...

Pour aller plus loin :
« Out Of The Silent Planet » (1988) : Ovni à sa parution, il le reste encore aujourd’hui pour un groupe, LE groupe peut être même, le plus sous-estimé du monde metal. Incontournable et culte !
« Gretchen Goes To Nebraska » (1989) : suite presque logique de « Out Of… », ce deuxième album assied encore plus fermement le style et le son KING’S X. Si les BEATLES avaient pu faire du metal à leur époque et sous quelque substance dite douce (il faut savoir que Doug est un prosélyte du cannabis), ils se seraient sans aucun doute appelés KING’S X
« King’s X » (1992) : Formidable avancée stylistique à nouveau sur ce quatrième disque qui ne souffre d’aucune piste superflue et s’enorgueillit de titres imparables au groove si particulier, "The World Around Me" et "Lost In Germany" en tête
« Dogman » (1994) : produit par Brendan O’Brien (Bruce Springsteen, PEARL JAM, j’en passe et des meilleurs), un album très puissant et heavy en diable sur lequel on compte bon nombre de classiques, encore une fois, estampillés de leur sceau sonore si particulier
« Live All Over The Place » (2004) : premier témoignage live officiel sous la forme d’un double CD avec une partie électrique et une autre acoustique, un must-have tout simplement qui commence par la bien-nommée "Groove Machine"
« XV » (2008) : dernier album en date – et très réussi – dont on espère que son successeur, à paraître en 2022, sera à la hauteur de notre longue attente, avec quatorze ans qui se seront alors écoulés entre les deux
« Tales From The Empire » (2010) : Pas facile à choper car vendu alors uniquement en VPC sur le label Molken Music, il s’agit d’un double CD live d’un concert donné par le groupe à Cleveland dans l’Ohio le 26 juin 1992. Une interprétation sans faille et une set-list mes amis, une set-list…
« Live Love In London » (2010) : Londres a été la première ville européenne visitée par le groupe et dans laquelle ils ont été accueillis avec la plus grande des ferveurs au début des années 90, pas étonnant donc que le trio ait choisi la capitale Anglaise pour ce deuxième live officiel, disponible en double CD audio et DVD.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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