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« Dogman » est sans conteste l’album qui a fait franchir un cap à KING’S X en termes de son, d’identité musicale ainsi qu’en lourdeur (entendre par là pachydermie sonore). Plus sombre et plus hard que ses prédécesseurs, ce disque qui paraît le 18 janvier 1994 chez Atlantic Records et dont la pochette est déclinée en plusieurs couleurs (vert, jaune et rouge – African style !) est le premier à ne pas être produit par le fidèle et proche du groupe Sam Taylor. Le nouveau manitou aux commandes s’appelle Brendan O’Brien (PEARL JAM, THE BLACK CROWES, Bruce Springsteen) et celui-ci parvient (enfin !) à capturer l’essence live du trio en studio avec notamment un son de basse abyssal et des guitares presque atonales par moments et qui colorent ainsi du sceau du metal le style de base assez progressif et mélodique des Texans.
Les tempi sont lents et peu « gais » dans leur ensemble mais ils restent empreints d’une même luminosité, un fait principalement dû aux chœurs assurés par les trois musiciens et dont l’influence assumée et directe renvoie vers Liverpool et Abbey Road à la recherche de l’esprit des Fab Four, j’ai bien entendu nommé THE BEATLES. Le disque contient 14 pistes pour 13 compositions originales et une – bonne – reprise de Jimi Hendrix, "Manic Depression". Chaque morceau est excellent mais certains se démarquent un peu plus du reste à l’instar du single "Dogman", des mélancoliques "Flies And Blue Skies" et "Cigarettes", de l’entraînant "Complain" ou du massif "Pillow". Un court délire punkoïde et ultra speed, "Go To Hell", vient s’immiscer dans la bataille et amène un petit grain de folie surprenant lors de la première écoute mais réjouissant à toutes les autres et prenant l’auditeur par surprise, un peu comme si Mr Hyde venait déranger le Docteur Jekyll au moment où ce dernier s’y attend le moins.
Doug Pinnick (chant et basse), Ty Tabor (guitares et chœurs) et Jerry Gaskill (batterie et chœurs) feront la promotion de cet album en compagnie de PEARL JAM notamment et effectueront une tournée avec MÖTLEY CRÜE et TYPE O NEGATIVE (affiche pour le moins atypique et surprenante voire saugrenue en termes de cohésion de styles). Pour aller plus avant dans l’exploration de l’univers du disque, un album live intitulé « Live & Live Some More » enregistré à Dallas le 8 mai 1994 et paru en 2007 sur le label Molken Music retranscrit bien l’ambiance de l’époque. A ce jour, « Dogman » reste encore un favori pour les fans et, à juste titre, l’un de leurs meilleurs albums tout simplement.
Pour aller plus loin :
Faith, Hope, Love (1991)
King’s X (1992)
XV (2008)