13 novembre 2021, 23:59

LOUDBLAST + ACYL

@ Paris (Petit Bain)

En ce 13 novembre 2021, la France n’oublie pas et une petite partie d’entre elle va tenter de penser à autre chose pendant une poignée d’heures, durant lesquelles elle a rendez-vous avec ACYL et LOUDBLAST. Pour certains, c’est très certainement l’occasion de renouer avec l’ambiance et l’atmosphère d’un concert en salle. Alors, les sentiments sont mitigés et l’émotion transpire dans l’ambiance d’avant-concert, entre les tristes souvenirs qu’ont chacun des spectateurs et la joie de retrouver des amis dans un cadre que l’on n’espérait plus. Ou presque. Ainsi avancé d’une semaine sur la date finale qui fut reportée à deux reprises, la salle parisienne accueille ACYL pour ouvrir la soirée, un groupe franco-algérien qui, au-delà de ses qualités musicales, se veut un vrai symbole. Ce soir particulièrement car tant d’amalgames ont été faits et continuent de l’être bien trop souvent. L’unité et la tolérance contre la terreur et l’extrémisme.
 


Cela fait déjà plus de dix ans que la formation a fait ses débuts et sait donc comment occuper le terrain. A l’instar du public déjà en nombre, ACYL va s’activer durant près d’une heure afin de mettre en valeur sa formule faite d’un metal tantôt – très – dur avec de puissantes parties growlées, tantôt progressif et avec cette touche orientale très marquée qui confère au groupe une vraie identité et une saveur dépaysante. C’est assez rare dans le paysage metal global pour être souligné et on pensera bien sûr à MYRATH ou ORPHANED LAND à certains moments du set, pas les moindres des références avouons-le, mais sans parler de copier, juste question d’ambiance. Les guitares agressives savent parfois se faire plus suaves tout en restant mordantes mais se voient éclipser par moment par des parties chantées à quatre voix, auxquelles se joindront le public, avec pour seule accompagnement le claquement des mains des musiciens ou le rythme de darboukas. Pour ne rien gâcher, ACYL bénéficie également d’un écran en fond de scène qui projette des images de ses clips, synchronisées avec ce que joue le groupe sur scène, conférant ainsi une dimension supplémentaire au show, dotés qu’ils sont par ailleurs d'un son plus que correct. Ajoutons à ce très beau tableau des musiciens heureux d’être là, dont leur batteur pour qui cette date est une première, témoignant à plusieurs reprises de leur joie d’être là et l’on obtient un très beau début de soirée.
 


Après un changement de matériel plutôt rapide d’une équipe technique qui sera chaudement remerciée et applaudie pendant le concert à la demande du maître de cérémonie, les lumières s’éteignent pour laisser résonner le ''Creeping Death'' de METALLICA en guise de mise en bouche. Le public est totalement acquis à la cause de cette tête d’affiche et n’attend plus qu’une chose, l’arrivée des Lillois. Repoussée par deux fois donc, cette date est l’occasion pour LOUDBLAST de présenter enfin au public parisien son dernier album, « Manifesto », sorti fin novembre 2019 et pour lequel cette date, en forme de release-party, n’avait pu avoir lieu. C’est également la première fois que le (plus si) nouveau line-up officiel de LOUDBLAST joue ensemble, avec, outre le maître à penser-chanteur-guitariste Stéphane Buriez, le chirurgical Jérôme Point-Canovas à la guitare, l’indéboulonnable Hervé Coquerel à la batterie et le bassiste Frédéric Leclercq, qui a pu répondre présent à l’appel de ses camarades, également en poste au sein de KREATOR.
Le quatuor va ensuite pendant près d’1h20 mettre des pièces dans le juke-box et dérouler du lourd, du gras et taillader le public à coup de serpettes guitaristiques et de gros blasts tirés tout droit de ses besaces discographiques. A plusieurs reprises, Stéphane va enjoindre le public à « foutre un putain de bordel ! » et celui-ci ne se fera pas prier, la fosse se transformant en plateforme de lancement pour slammers et un petit wall of death est même organisé.
 


Bref, une grosse ambiance pour du très gros son. Pour le prouver, le sonomètre placé sur la console tournera en permanence autour des 110 dB, pas étonnant lorsque l’on sait que Stéphane Buriez est un die-hard fan de KISS et qu’il fait de « I Love It Loud » son mantra. C’est au son de l’impitoyable single ''The Promethean Fire'' tiré de « Manifesto » que la machine de guerre se met en branle. Puis, pêle-mêle, sont jetés en pâture à un public affamé des gemmes death telles que les extraits du référentiel « Disincarnate » qui fête ses trente ans, ''The Horror Within'', ''Disquieting Beliefs'' et ''Shaped Images Of Disincarnate Spirits'', qui ravissent les fans les plus anciens présents, ceux-ci répondant en masse lorsque Stéphane demande s’il y a des vieux de la vieille dans la salle. « Sublime Dementia » est le disque le plus représenté ce soir avec quatre chansons et l’unanimité est de mise lorsque résonnent la groovy ''Emptiness Crushes My Soul'' ou la solide ''Todestrieb'', tirée du dernier album, un morceau sur lequel la basse de Frédéric Leclercq est terrifiante.
Comme salve finale, LOUDBLAST tire à boulets rouges avec une doublette issue de « Cross The Threshold », ''No Tears To Share'' et l’inévitable, mais ô combien appréciée, chanson-titre. A l’issue de la prestation, les spectateurs qui ont su s’attarder quelques instants près du stand de merchandising ont le plaisir de retrouver le chanteur-guitariste venu signer albums et souvenirs, prendre des photos et discuter un moment avec chacun.  

Bilan des courses : des musiciens qui ont affiché leur bonheur de renouer avec la scène parisienne et témoigné à maintes reprises de leur sincère reconnaissance, un public en nombre (la salle est pleine) et deux belles prestations de groupes de qualité pour une soirée... sans fausse note. A très bientôt car ce n’est que le début du recommencement.

Remerciements spéciaux à Stéphane Buriez et LOUDBLAST.
Set-list

Photos © Axelle Quétier - Portfolio
 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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