27 septembre 2022, 19:31

LES GRANDES GUEULES

Jim Root et "The End, So Far", le nouvel album de SLIPKNOT


Pour suivre l'actualité metal, il y a bien sûr au quotidien HARD FORCE et Planète Metal qui, chaque dimanche en fin de journée, revient sur quelques-uns des faits marquants de la semaine écoulée. Mais il y a aussi des infos un peu plus "inside", anecdotes, déclarations, petites querelles et autres coups plus ou moins bas, à retrouver dans Les Grandes Gueules... Cette semaine, Jim Root (bloody Root), guitariste de SLIPKNOT, prouve qu'il a un étrange sens de la promotion à quelques jours de la sortie de « The End, So Far », septième album du groupe qui sera dans les bacs le 30 septembre…
 

Vous aussi vous en avez marre des musiciens qui, dès qu'ils sortent un nouvel album, essaient, avec un bagout digne d'un candidat aux présidentielles, de nous persuader qu'ils ont réalisé la huitième merveille du monde ? Le meilleur, le plus accompli, le plus formidable de leur discographie ? Celui qui entrera dans l'Histoire et renvoie dans les cordes leurs plus belles réalisations précédentes ? Alors vous apprécierez certainement la franchise de Jim Root, guitariste de SLIPKNOT, pour l'interview qu'il a accordée à Music Radar. Tout en vous demandant sans doute pourquoi, au lieu de crier au quasi-chef-d'œuvre en parlant de « The End, So Far », septième réalisation studio du groupe de l'Iowa qui sera disponible le 30 septembre, il en dresse un tableau que l'on qualifiera de mitigé quant aux conditions d'enregistrement. Ce qui lui laisse un goût amer car il pense qu'ils auraient pu proposer un produit plus “abouti”, en quelque sorte. 

« Joe Barresi est un producteur extraordinaire, explique #4. Il a une carte de visite exceptionnelle et pour moi, nous n'étions pas préparés pour travailler avec lui et profiter au maximum de tout ce qu'il pouvait nous apporter. Il n'y a pas eu de préproduction. Cet album a été essentiellement créé en studio. La faute en grande partie au Covid et au fait que nous n'étions pas ensemble, c'est ce qui explique la façon dont il a été conçu. Compte tenu de l'état d'esprit qui était le mien, je n'étais pas très créatif. J'ai eu l'impression que l'on me forçait à essayer d'avoir des idées à la hâte pour tel ou tel arrangement. Le groupe n'avait pas répété comme il faut. Nous ne connaissions pas parfaitement les chansons et cela a eu une incidence sur l'album. 

Nous avons pris du retard. Nous ne nous sommes pas disputés, nous ne nous sommes pas battus, mais nous avons essayé de trouver le meilleur angle compte tenu des circonstances. Au cinéma, les réalisateurs disent souvent qu'ils ne finissent jamais un film mais qu'ils l'abandonnent ! Et c'est tout à fait ce que je ressens avec cet album : nous avons été obligés de l'abandonner et d'aller de l'avant. On peut faire un plan, on peut en faire des tas, mais l'horloge qui tourne au-dessus de ta tête, le budget du label, toutes ces choses-là, le studio dans lequel nous enregistrions... il y avait tellement de facteurs qui étaient contre nous pendant l'enregistrement que je suis surpris que nous soyons arrivés à terminer l'album. 

Et puis, il met tellement de temps à sortir comparé au temps que nous avons passé dessus ! Ça fait tellement longtemps, putain, qu'on aurait pu prendre notre temps pour faire une préproduction et, d'après moi, sortir un meilleur produit. Je ne dis pas que nous sommes déçus de ce que nous sortons : c'est ce que nous avons pu faire de mieux, compte tenu des circonstances et de la façon dont nous avons dû procéder. 
Clown a dit :
« C'est n'est pas un album ! Ce n'est pas un album de SLIPKNOT ! Nous tournons encore pour promouvoir « We Are Not Your Kind » (sorti en 2019), et sur cette tournée, ça va être : "Ah, et au fait, on a de nouvelles chansons…" ». Quoi qu'on en dise, on sort un putain d'album et pour les fans, c'est un album de SLIPKNOT. »

Définitivement pas le genre de discours que l'on entend habituellement en période de promo, ce qui se passe au sein d'un groupe de l'envergure de SLIPKNOT restant, en temps normal, au sein du groupe. Ça pourrait même s'apparenter à se tirer une balle dans le pied et il est probable qu'il y ait eu une mise au point dans la foulée entre Jim, Shawn "Clown" Crahan et Corey Taylor, les deux leaders/têtes de gondole, suite à la parution de son entretien. Qui sait s'il n'y aura pas rapidement un "communiqué" soulignant un éventuel lever du pied gauche/crise de calcaire/mal à son pas-bien du guitariste/le-reste-du-groupe-ne partage-absolument-pas-son-avis ? L'avantage toutefois, c'est que, compte tenu de la notoriété du 'KNOT, un des plus gros groupes de metal en activité depuis vingt ans, « The End, So Far » suivra certainement le chemin de ses prédécesseurs. Les trois derniers albums – « All Hope Is Gone » (2008), « .5: The Gray Chapter » (2014) et « We Are Not Your Kind » (2019) – sont en effet entrés directement n° 1 des ventes, tous styles musicaux confondus, aux USA. Quant à « Iowa » (2001), il avait débuté à la 3e place des charts américains, « Vol. 3 (The Subliminal Verses) » (2004), s'étant classé 2e. 

Si Jim Root n'est pas forcément celui qui en parle le mieux, rassure-toi, petit Maggot : « The End, So Far », premier album enregistré avec le percussionniste Michael "Tortilla Man" Pfaff, remplaçant de Chris Fehn, et dernier du groupe pour Roadrunner, ne devrait pas te décevoir si tu aimes le chaos plus ou moins contrôlé propre au groupe. Sauf si, bien entendu, tu fais partie de ceux qui espèrent toujours éperdument un « Iowa 2.0 ». Mais là, tu n'auras sans doute même pas pris la peine de lire cet article.
 

Les Grandes Gueules 1
Les Grandes gueules 2

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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