Pour suivre l'actualité metal, il y a bien sûr au quotidien HARD FORCE et Planète Metal qui, chaque dimanche en fin de journée, revient sur quelques-uns des faits marquants de la semaine écoulée. Mais il y a aussi des infos un peu plus “inside”, anecdotes, petites querelles et autres coups plus ou moins bas, à retrouver dans Les Grandes Gueules… Cette semaine, du haut niveau “sex and drugs” avec Tommy Lee et Ozzy et du “no future” avec Paul Stanley.
TOMMY LEE OU LA FÊTE À LA SAUCISSE
Il y a trois semaines, Tommy Lee passait à l'action. Complètement bourré à Bora-Bora (ça pourrait être le titre d'un OSS 117…), il n'a rien trouvé de mieux que de poster sur son Instagram une photo d'une partie de son service trois pièces alors qu'il posait négligemment sur la cuvette des toilettes. En soit, rien de nouveau sous le soleil dans la mesure où nombreux sont ceux qui ont eu depuis longtemps l'occasion de découvrir sa tête de lapin montée sur un bras d'enfant en action en visionnant sa célèbre sextape avec son épouse d'alors, Pamela Anderson. Ce qui a fait grincer des dents, ce n'est pas tant son arrogance de gros porteur mais le fait que le réseau social est habituellement très pudique – comme dans “coincé du cul” – puisqu'il bannit systématiquement tout décolleté un peu trop prononcé ou tout postérieur, fût-il admirable, en string. Et que la photo est restée plus de 5 heures en ligne avant d'être retirée par les modérateurs. Histoire de générer du trafic sans pour autant complètement déroger aux règles de bienséance auto-imposées. Deux poids, deux mesures donc. Sans jeu de mots. Ci-dessous, en cliquant sur le lien, la version censurée et “filtrée” postée par la suite par le maître de “séant” (orthographe voulue).
Pas peu fier de lui, le batteur de MÖTLEY CRÜE en a remis une couche sur scène, à Los Angeles, le 27 août, juste avant que le groupe, en plein “Stadium Tour” US avec DEF LEPPARD et POISON, n'attaque “Home Sweet Home” : « Certains savent peut-être qu'il y a quinze jours, la tournée a fait un break et que je suis allé sur cette putain d'île de Bora-Bora. Je me suis mis ma race, bordel, j'étais complètement bourré ! Je m'en suis vraiment mis une bonne. Bref, j'étais blindé complet, j'ai pris des photos de ma bite que j'ai postées sur Instagram. Et Instagram les a retirées. Les gars, vous voulez voir ma saucisse ? Vous voulez la voir ? Vous êtes prêts ? Là voilà ! ». Joignant le geste à la parole, il alors exhibé… un teckel qu'il cachait à grand peine dans son short. Ces derniers sont en effet souvent surnommés “sausage dogs” (chiens saucisses) en raison de leur long corps. Le batteur a alors demandé aux fans de sexe mâle de montrer eux aussi leur saucisse (get naked !), mais aucun spectateur n'ayant fait entrer en douce de chien dans son slip, et sachant que la moindre ébauche de main sur la braguette aurait valu à l'exhibitionniste en puissance de finir au poste, sa proposition est restée lettre morte. « Vous êtes un peu timides, hein ? » a-t-il vanné. Quel joyeux drille quand même.
Laissons le mot de la fin à Doug Pinnick, respecté chanteur/bassiste de KING'S X et KMX : « J'aimerais avoir le courage de Tommy Lee. Il l'a fait. Il a montré sa bite en écrivant “Oops” comme seule légende, commentait-il à l'occasion d'un récent podcast. C'est évident qu'il l'a fait exprès, pour voir ce qui allait se passer. Et il a eu ce qu'il voulait : tout le monde en parle. C'est important. Vous comprenez ? C'est un coup de pub. (…) Un de mes amis m'a envoyé un SMS qui disait : “Je n'arrive pas à croire que Tommy ait fait ça !”. Je lui ai répondu : “Comment ça ? Nous l'avons tous vu baiser Pamela Anderson”. “C'est vrai” a-t-il convenu. Et c'était il y a un siècle. Alors pourquoi tout le monde est-il en train de jouer les effarouchés ? Tout le monde en parle. Moi, je trouve ça mignon. » Ça s'appelle l'art de faire le buzz.
OZZY, L'HOMME QUI MURMURAIT À L'OREILLE DES CHEVAUX
Enfin, plus exactement d'un cheval, et pas à l'oreille : il a discuté avec lui. Dans les années 70, alors au sommet de sa gloire, BLACK SABBATH nage littéralement dans l'alcool et la dope. Et Ozzy pratique l'autodestruction à un niveau olympique. « Aux USA, les gens aimaient beaucoup mettre du LSD dans ta boisson, expliquait-il il y a peu au Daily Star dans le cadre de la promotion de « Patient Number 9 », son nouvel album qui sortira le 9 septembre. Une anecdote qu'il avait déjà rapportée dans Symptom Of The Universe, biographie consacrée à BLACK SABBATH sortie en 2015. Moi, ça ne me dérangeait pas, j'en avalais par poignées à l'époque. Mais j'ai arrêté quand nous sommes rentrés en Angleterre. J'ai pris dix acides et je suis parti me balader dans un champ. J'étais en plein trip et j'ai parlé à un cheval pendant une heure. A la fin, le cheval a fait demi-tour et m'a dit d'aller me faire foutre. J'ai su qu'il était temps que j'arrête les acides. »
Une désintox' a prori rapide et efficace. Et gratuite. Mais il n'y a bien que les acides qu'Ozzy arrêtera, puisqu'il continuera sa descente aux enfers pendant plusieurs décennies. Si le cheval s'en est bien tiré et n'a pas fini comme dans la notoirement célèbre scène du film Le Parrain, quelques malheureux animaux ont par contre fait les frais de sa défonce au fil des années et ont bien malgré eux forgé son mythe :
• Deux colombes, le 27 mars 1981, dans les locaux d'Epic Records. L'idée de départ de Sharon, alors Arden et pas encore Osbourne mais déjà sa manageuse, c'est qu'il les lance en l'air en pleine réunion, façon message de paix, les derniers mois ayant été particulièrement chaotiques. Ozzy, qui s'est fait virer peu de temps plus tôt de BLACK SABBATH, n'a à l'époque plus guère qu'un neurone qui fait le mur de la mort, et complètement bourré, vu que ce genre de rendez-vous l'emmerde au plus haut point, les décapitent d'un coup de dents pour faire apparemment taire un attaché de presse qui lui tape sur le système. Avant de jeter leurs carcasses sur le bureau de la table de réunion. Et de se faire virer du bâtiment dans la foulée. Mais Sharon rattrapera le coup et il signera un contrat avec la major.
Rudy Sarzo, qui était son bassiste à l'époque, rapportait en janvier dernier qu'en fait, le chanteur avait une troisième colombe dans son manteau qu'il avait oubliée. Et que quand elle s'est mise à bouger, une fois rentré chez lui, Ozzy l'a extraite de sa poche, décapitée aussi avant d'éclater de rire devant Sarzo, révulsé.
• Une chauve-souris vivante en concert, le 20 janvier 1982 à Des Moines dans l'Iowa. A l'époque, Ozzy, qui est déjà sur les routes depuis un an, s'amuse comme il peut sur scène, lui qui trouve hilarantes les scènes de tartes à la crème dans les films. Il adapte la chose à sa vision en lançant dans le public de la viande crue. Comme quelques mois plus tard Blackie Lawless de W.A.S.P. Les spectateurs lui renvoient alors ce qu'ils ont pu rentrer en loucedé dans la salle : « Testicules de mouton, serpents vivants, rats morts, etc. Un jour, quelqu'un a envoyé une énorme grenouille vivante sur scène, la plus grosse que j'avais jamais vue, qui a atterri sur le dos » raconte-t-il dans le documentaire The Nine Lives Of Ozzy Osbourne. Un bien bel exemple de communion totale entre un musicien et ses fans en vérité…
Quand la chauve-souris atterrit à côté du Madman sur scène, il est persuadé qu'il s'agit « d'un jouet en caoutchouc », l'animal nocturne, tétanisé par la lumière et le bruit, faisant le mort. Comme il est resté au stade buccal, il la porte à la bouche, se fait mordre et, affolé, la décapite d'un coup de dents. Un réflexe acquis semble-t-il. A la fin du concert, il sera bon pour plusieurs pipûres antirabiques et verra sa légende de taré incontrôlable grandir encore un peu, d'autant plus que Sharon, qui a le nez pour ce genre de choses, se hâte de contacter des journalistes pour relayer l'incident (pas d'Internet à l'époque, jeunes gens).
Le genre de joyeuseté qui, aujourd'hui, lui vaudrait d'être cloué au pilori, voire même “cancellisé”.
• Des fourmis – du moins si l'on en croit Nikki Sixx dans The Dirt, autobiographie de MÖTLEY CRÜE devenue biopic et toujours visible sur Netflix. Le bassiste raconte en effet qu'Ozzy se serait fait un rail de fourmis au bord de la piscine, les Californiens lui ayant dit qu'ils n'avaient pas de coke avec eux. Et qu'il aurait aussi pissé par terre et léché son urine. Avant de faire de même avec celle de Sixx. « Je n'ai pas de souvenirs précis de cet incident » dira-t-il, sans pour autant hurler (à la lune) que le bassiste du CRÜE avait peut-être un peu “enjolivé” la réalité.
Désormais pépère à ses chiens-chiens et ses chats-chats, ainsi que le prouvait il y a deux ans une photo du couple Osbourne envahi par ses 9 chiens et 2 félins sur son lit, le chanteur s'est racheté une conduite en apparaissant en janvier 2020 dans une publicité de la PETA (l'équivalent américain de la S.P.A.) demandant aux propriétaires de chats de ne pas les faire dégriffer : « C'est une amputation. Pas une manucure » pouvait-on lire. Et c'est un homme qui s'y connaît en amputation de la tête qui vous parle.
De ces tristes épisodes qui ont émaillé la carrière d'Ozzy, on ne retiendra finalement qu'une chose : la drogue, c'est mal.
PAUL STANLEY, NO FUTURE ?
A l'heure actuelle, certains doutent encore que KISS raccrochera bien sa boîte à maquillage et ses plaform boots à l'issue du “End Of The Road Tour”, présenté comme leur ultime-tournée-après-y-en-a-plus. Pourtant, Paul Stanley déclarait en 2021 que les années qui passent (Gene Simmons a fêté ses 73 ans sur scène en Australie le 25 août dernier dernier) ne jouent évidemment pas en leur faveur : « (…) Nous en sommes arrivés à la conclusion que nous ne pouvions plus continuer, expliquait-il à Rolling Stone. Ce n'est pas faisable. Si nous étions en jeans et en T-shirt, on pourrait continuer jusqu'à 80 ou 90 ans. Mais là, nous portons entre 15 et 20 kilos de costume chaque soir pendant près de 2 heures. Le facteur de l'âge entre en ligne de compte et ça, même ceux qui doutent que c'est bel et bien notre ultime tournée ne peuvent pas ne pas le prendre en compte. »
Apparemment, il ne faudra pas espérer non plus que le quartet enregistre de nouvelles chansons une fois l'heure de la retraite sonnée. « On ne pourra jamais concurrencer le passé. Non pas que de nouveaux morceaux ne seraient pas aussi bons que les anciens, mais ils n'auront tout simplement pas cette connexton avec des moments importants de la vie des fans. “Oh, j'écoutais cette chanson quand j'avais 18” ou “J'ai entendu cette chanson la première fois où je suis sorti avec une fille”… Impossible de rivaliser avec ça : c'est un instantané de ta vie à un moment donné. »
Finalement, à une époque où les plateformes de streaming se font plus d'argent que les musiciens, c'est finalement une bonne chose, beaucoup de fans étant résolument passéistes et coincés dans une faille spatio-temporelle (“Caught somewhere in time” comme le chante Bruce Dickinson de MAIDEN) : inutile de gaspiller du temps et de l'argent quand on peut vivre sur un passé aussi riche que celui de KISS.