23 août 2022, 18:39

LES GRANDES GUEULES

Ils ont dit : Ozzy, Jimmy Page, Richie Kotzen, Fear Factory


Pour suivre l'actualité metal, il y a bien sûr au quotidien HARD FORCE et Planète Metal qui, chaque dimanche en fin de journée, revient sur quelques-uns des faits marquants de la semaine écoulée. Mais il y a aussi des infos un peu plus “inside”, anecdotes, petites querelles et autres coups plus ou moins bas, à retrouver dans Les Grandes Gueules…
 

MISTRAL PERDANT


On peut s'appeler Ozzy et se prendre un vent, un mistral, que dis-je, un blizzard (of ozz) ! Quand il a commencé à travailler sur « Patient Number 9 », son 13e album studio attendu pour le 9 septembre, le Madman (ou Sharon, ou la maison de disques, ou les deux mon général) s'est dit que pour ce qui pourrait bien être son chant du cygne – noir –, ça serait pas mal d'inviter trois des plus grands guitaristes du rock de la planète. Qui se trouvent, comme lui, être des sujets de sa Gracieuse Majesté. Histoire de marquer les esprits au-delà de la sphère metal et de rappeler aux mécréants qui en douteraient encore son rôle essentiel dans la musique.

Hormis Tony Iommi, l'ex-collègue de BLACK SABBATH qu'il n'a eu aucun mal à débaucher pour enregistrer deux morceaux, le chanteur a donc décroché son téléphone et appelé Jeff Beck, Eric Clapton et Jimmy Page. Accessoirement les trois guitaristes mythiques des YARDBIRDS. Si les deux premiers ont répondu bien volontiers à l'invitation, l'ex-LED ZEPPELIN n'a par contre jamais donné suite au message qu'il lui avait laissé sur sa boîte vocale. « Je ne sais pas s'il est encore en activité (…). [Jimmy] ne m'a jamais rappelé. Il a peut-être perdu son téléphone… » a vanné le double O, l'ego un peu meurtri quand même.

S'il avait lu l'interview accordée par Page à Classic Rock en avril dernier, il saurait pourtant pourquoi ce dernier n'a pas souhaité participer. Hormis un projet « très prenant » sur lequel il disait travailler, ce dernier se réclame de la vieille école et n'a que faire des modes d'enregistrement désincarnés de plus en plus courants, surtout depuis la pandémie. « Je ne ferai jamais partie de ces musiciens qui enregistrent seuls dans leur coin et qui envoient un fichier à quelqu'un, commentait-il. Ce n'est pas pour ça que je me devenu musicien. Pour moi, la musique, c'est une question de partage et de jouer ensemble. » Un avis qui se défend largement. Mais qui ne devrait pas empêcher pour autant une certaine correction.
 

QUAND RICHIE RENCONTRE OZZY


Cela dit, correction et notoriété ne semblent pas aller de pair et l'attitude des Osbourne a souvent laissé à désirer. En 1994, Richie Kotzen, jeune virtuose de l'écurie Shrapnel qui compte également dans ses rangs Marty Friedman, Jason Becker, Tony McAlpine et Vinnie Moore, se retrouve en pourparlers avec Ozzy et Sharon pour remplacer Zakk Wylde, parti auditionner pour GUNS N' ROSES. Ex-guitariste de POISON avec qui il a enregistré « Native Tongue » (1993) avant de s'en aller/de s'en faire virer, c'est selon, Richie a gagné en notoriété et « Mother Head's Family Reunion », son quatrième album solo, sort sur la major Geffen Records. C'est là que se présente l'opportunité de rejoindre le groupe du Prince des Ténèbres. « Mon manager avait tout préparé, confirmait-il début août à Chuck Shute à l'occasion d'un podcast. Le contrat était négocié. »

Le guitariste rencontre le power-couple à New York, regarde un film avec le chanteur qui lui raconte quelques anecdotes, prend le petit-déjeuner le lendemain matin avec Sharon qui s'enthousiasme sur leur collaboration à venir... Ça sent bon, d'autant plus qu'ils lui demandent d'envoyer des riffs à Ozzy pour qu'il pose des idées dessus. Problème, Kotzen a la mauvaise idée d'en parler à un ami à qui il demande la plus grande discrétion. Ahah. Les réseaux sociaux n'existent pas encore, mais que ne feraient pas certains pour briller ? Ce dernier se hâte donc d'annoncer le rapprochement à venir des deux hommes sur un chat room d'AOL. « Certains n'ont pas du tout aimé parce qu'ils ne savaient pas qui j'étais. Ils ont vu écrit "ex-guitariste de POISON" et le fait est que ce nom n'inspire pas le même genre de respect musical que celui d'Ozzy » reconnaît Kotzen.

Les nouvelles allant vite, on peut imaginer que les Osbourne ont eu vent de la réaction négative de certains et se sont déballonnés. « Je n'ai plus jamais entendu parler d'eux » conclut le guitariste qui, tout en continuant sa carrière solo, rejoindra par la suite MR. BIG avant de former THE WINERY DOGS et de devenir la moitié du tandem de pointe SMITH/KOTZEN avec Adrian Smith d'IRON MAIDEN.

La même année, le Madman (et sa tendre moitié) débaucheront Steve Vai avec qui il enregistrera une maquette 11 titres. Qui ne verra jamais le jour, Madame ayant mis le hola. A retrouver ici, si le cœur vous en dit.
 

SANS FILTRE


Parce qu'il n'a toujours pas annoncé l'identité du successeur de Burton C. Bell, qui a quitté FEAR FACTORY il y a près de deux ans après des rebondissements dignes d'une tragédie grecque, Dino Cazares se fait régulièrement interpeller par des fans sur les réseaux sociaux. Le guitariste, unique membre historique du groupe, a beau expliquer qu'il n'en parlera que quand une nouvelle chanson sera mise en ligne, histoire d'éviter à la nouvelle recrue de se faire crucifier "gratuitement" – un sport particulièrement prisé par les haters du 21e siècle – avant même qu'on l'ait entendu chanter une note, les commentaires désobligeants se multiplient.

Il a quand même confirmé au détour d'une interview que, comme le voulait une rumeur persistante, il avait bien auditionné Lauren Hart de ONCE HUMAN. Mais qu'elle n'avait pas été retenue « parce que son registre vocal est moins bas que celui de Burton ». La belle, qui doit se faire des gargarismes au verre pilé au petit-déjeuner, a quand même terminé première dauphine puisqu'elle a décroché le micro chez DIVINE HERESY, un autre projet de Dino. Pas tout perdu donc...

La semaine dernière, sur la page Facebook de FEAR FACTORY, un fan a posté : « Le groupe ne sera plus jamais le même maintenant que Burton est parti. Oui, il peut continuer mais il aura perdu la magie qui était la sienne autrefois. »
Réponse du berger (Dino) à la bergère (l'internaute) : « Avec tout le respect que je dois à Burton, il a perdu sa magie en live il y a bien longtemps, il n'arrivait plus à chanter juste. Sur album, c'est la magie du studio qui opère et je pense que c'est ça qui va te manquer. La magie du studio est au chant ce que les filtres sont au visage des Instagrameuses. » Amen. Depuis, le post a été effacé...

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
Ses autres publications

2 commentaires

User
Manu Smith
le 24 août 2022 à 22:24
Un petit peu d'accord avec Dino par rapport à Burton!
User
Laurence Faure
le 25 août 2022 à 14:58
Comment ne pas l'être ? ;)
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