29 octobre 2022, 23:59

MYRATH + SEVENTH WONDER + SCAR SYMMETRY + KLONE + KINGCROW +TURBULENCE + ART AGAINST AGONY + WYVERN

@ Bruguières (Ready For Prog Festival - Le Bascala)

Ayant particulièrement apprécié l’édition 2021 du Ready For Prog Festival (report à lire en cliquant sur ce lien), la décision était prise depuis fort longtemps de refaire une virée en Haute-Garonne, d’autant plus lorsque le line-up fut dévoilé avec MYRATH en tête d’affiche, groupe Franco-Tunisien au combien solaire et positif ! La veille au soir, KLONE, que nous allions retrouver au festival, jouait à Istres où nous étions allés (report ici), et la nuit fut donc très courte car il nous fallait reprendre la route sans tarder afin de rallier le Vaucluse à l’Occitanie. Qu’à cela ne tienne, le plaisir d’assister à une autre belle journée musicale l’emporte sur la fatigue.

Changement de cap cependant cette année, car le festival s’est déplacé à 15 kilomètres au nord de Toulouse, dans la charmante bourgade de Bruguières qui possède une vaste et confortable salle, le Bascala, dont la capacité varie entre 400 et 1800 personnes. Et cependant, le festival est bien loin d’afficher complet, puisque nous ne serons qu’à peine plus de 300 personnes à avoir fait le déplacement. Le site se trouve au milieu d’un grand parc, avec un petit lac artificiel et un jardin d’enfants, plus qu’animé en ce samedi 29 octobre après-midi. Paysage bucolique charmant et ensoleillé qui permet de profiter de la douceur du climat de cette fin octobre, en attendant l’ouverture des portes, initialement prévue à 16h00. Premier couac de la soirée, ce n’est qu’après 17h00 que le public pourra rentrer dans le hall, mais il lui faudra encore beaucoup de patience pour pénétrer dans la salle à proprement parlé, près de 40 minutes plus tard. Retard accumulé, semblerait-il, à cause des balances qui ont pris plus de temps que prévu, et qui obligera les groupes à tronquer légèrement leur sets, hélas, et à supprimer la pause de 45 minutes qui aurait coupé la soirée en deux (un mal pour un bien, à notre humble avis)

Huit groupes sont prévus ce soir, et c’est avec les jeunes Toulonnais WYVERN qui nous entamons les réjouissances. De quoi se réjouir, effectivement, tant la musique du groupe est élaborée, mais joliment mélodique et accrocheuse. Il y a là un vrai travail de composition, et une force de proposition affirmée qui dénote déjà d’une grande maturité. L’univers rock/metal progressif teinté d’un soupçon d’electro du quatuor, composé de Julien Wetterweld (chant et guitares), Laurent Martin (claviers et guitare), sa sœur, Aurélie Martin (basse) et Alexandre Pires (batterie), est particulièrement attractif et mélodique. Les quatre jeunes gens, habillés selon un code couleur noir et blanc, ont une attitude scénique humble et professionnelle. Ça joue bien, très bien même, et l’adhésion du public ne se fait pas attendre. Une très belle découverte et un groupe à surveiller de près sans plus tarder.

Vient ensuite ART AGAINST AGONY, collectif allemand de six musiciens qui présentent un concept plutôt intrigant : tous masqués et eux aussi, vêtus de noir et blanc, pas de chant, pas d’interaction avec le public, mais un metal progressif teinté de jazz très technique qui remue bien. Pas de bol pour l’un d’eux qui a dû déclarer forfait après cinq minutes de jeu, à peine, à cause d’un matériel défectueux. Et malgré ses multiples tentatives pour changer un câble, une pédale, une guitare, ce sera peine perdue. Rien n’y fera. Mais les cinq autres, dont un habile percussionniste qui joue sur un Mridangaminstrument traditionnel indien, continuent sans en être déstabilisés le moins du monde. Le niveau des musiciens est hallucinant, leur cohésion est palpable, et leur musique pourrait rapidement plonger l’auditoire dans une sorte de transe incontrôlable, si elle n’était pas aussi froide et complexe. En effet, même si le public adhère au concept et offre de vifs applaudissements au groupe, leur set d’une trentaine de minutes nous a semblé bien suffisant, pour ne pas risquer l’overdose de technicité sous ce déluge de notes, et la migraine assurée en début de soirée.

En troisième position, les Libanais TURBULENCE sont très attendus par une partie du public. Leur metal technique, progressif et jazzy, porté par la belle voix claire de leur chanteur Omar El Hage, offre toute une palette de couleurs, des ambiances posées et d’autres plus agressives, et l’on navigue dans un monde où les claviers sont bien présents mais jamais prépondérants, où la guitare se fait incisive et la section rythmique volubile. Un bon moment passé en leur compagnie et les spectateurs sont enthousiastes, quoiqu’un peu déçus du temps de jeu trop court alloué au groupe.   

C’est au tour de KINGCROW d’arriver sur scène. Le groupe italien propose un hard rock'n'roll, vaguement progressif, très mélodique, limite pop, mais agréable à écouter. Si ce n’est l’attitude de son bassiste, Riccardo Nifosì, sorte d’étrange croisement entre Elvis Presley et Jack Sparrow, avec ses bottes de cow-boy et son déhanché plus que suggestif, qui pourrait prêter à rire, fort heureusement rattrapé par un très bon niveau. Le capital sympathie du groupe et le sourire chaleureux de ses membres, lui permet de s’attirer les faveurs d’une grande partie du public. Et même si leur musique est plus agréable que mémorable, on passe un très bon moment.

Sans transition, arrivent enfin les musiciens de KLONE, attendus de pied ferme par une grosse majorité de spectateurs. En effet, le groupe jouit d’une belle réputation, grâce à la qualité émotionnelle et immersive de sa musique, et aurait mérité une meilleure place sur l’affiche. D’autant plus lorsque l’on sait que le nouvel album s’apprête à sortir début 2023. Au premier coup de caisse claire, balancé comme une claque par Morgan Berthet au taquet, ma voisine de droite sursaute comme si elle avait été prise en flagrant délit de razzia dans son frigo ! Le son est hyper puissant, précis, clair, et nous permet d’entendre parfaitement la voix de Yann Ligner et chaque instrument très distinctement. A ce titre, mentions très spéciales à l’équipe technique du groupe, Romain Bernat (Makino pour les intimes), responsable de ce son cristallin (y compris au premier rang), et Tom Gadonna pour les lumières, qui peut cette fois enfin, nous offrir un light-show digne de ce nom, superbe jeu entre ambiances tamisées intimistes, spots plus directs et crus, et lasers qui balayent la scène, donnant un aspect graphique et artistique de toute beauté !

Le groupe commence, comme la veille, par son nouveau single, "Within Reach", aussi lourd qu’aérien, aussi profond qu’éthéré. Il enchaine sur "Rocket Smoke", une autre baffe en pleine gueule, puis sur la deuxième nouvelle (et très belle) chanson découverte la veille à Istres, "Bystander". La set-list du soir diffère cependant car le temps de jeu est - hélas - plus court. Et c’est donc sur une note plus délicate que le groupe enchaine avec "Immersion", "Keystone" et "Nebulous", qui réussit une fois encore à faire monter les larmes aux yeux, pour finir sur le formidable "Yonder". Les guitaristes Aldrick Guadagnino et Guillaume Bernard, et le bassiste Enzo Alfano ne tiennent pas en place. Ils occupent la scène intégralement, sans temps mort. Leur jeu est maitrisé, d’une justesse confondante, imposant, tout en restant extrêmement sensible, tandis que Morgan Berthet martyrise ses fûts comme si sa vie en dépendait. Chaque coup asséné résonne et vibre dans le corps, et jusqu’au plus profond de l’âme. Quant à Yann Ligner, il est tout simplement royal, véhiculant à travers sa voix autant de vulnérabilité que de robustesse, ainsi que tout un panel d’émotions sur lesquelles il fait bon de se laisser porter. Il règne entre ces cinq-là une telle osmose et une telle complicité qu’elles en deviennent palpables. La sincérité transpire de chacun de leur pore, se mêlant aux notes et flottant dans les airs pour nous emporter dans un ailleurs plus beau, plus pur. Au terme de ces 40 minutes, on peut affirmer sans crainte que KLONE nous a offert LA plus belle prestation de la soirée !


Avec les Suédois SCAR SYMMETRY, c’est une tout autre ambiance qui nous tombe dessus... Le groupe de Per Nilsson (guitare), remplaçant de Fredrik Thordendal au sein de MESHUGGAH en live de 2017 à 2021, balance un death metal progressif et mélodique survitaminé, emmené par deux chanteurs, Roberth Karlsson pour les voix growlées et Lars Palmqvist, pour les claires. Et l’on peut affirmer, concernant ce dernier, que l’abus de substances énergisantes devraient lui être formellement interdit, tant le chanteur, qui doit également abuser des haltères de la salle de musculation, développe un excès de testostérone pas franchement nécessaire, qui le pousse à haranguer les spectateurs toutes les trois secondes avec ses « Hey, Hey, Hey » à répétition, à parcourir la scène en mode Rambo, et à s’éclater les cervicales au point qu’on se demande si sa tête ne va pas finir par se détacher de son corps. Fort heureusement, les autres membres du groupe semblent un peu plus posés, notamment Per Nilsson, très affable, qui distribue des médiators "MESHUGGAH" à tour de bras... Le bassiste étant absent, on se demande s’il n’a pas voyagé en soute avec d’autres bagages perdus. Quant à la musique du groupe, elle fait excellente impression sur la partie la plus jeune du public, qui se lance dans des pogos à n’en plus finir, usant jusqu’à la dernière goutte d’énergie et de sueur. Enthousiasme que nous ne partagerons pas trop, préférant largement dans ce style de metal un DARK TRANQUILITY qui propose des chansons bien plus mémorables, avec un chanteur excellent au charisme incroyable tel que Mikael Stanne. Le set de SCAR SYMMETRY nous a semblé bien longuet et répétitif, le groupe nous faisant même la "surprise" (enfer et damnation !) de nous proposer un rappel, et c’est ensuite avec un plaisir non feint que nous le laissons partir et accueillons la première tête d’affiche de la soirée.

Le deuxième groupe Suédois du festival, SEVENTH WONDER, avec à sa tête l’excellent chanteur Tommy Karevik (FIRECRAKER, KAMELOT, RASKASTA JOULUA) promettait un beau moment de metal progressif mélodique de haute volée. Las, à cause d’un problème de sono, la voix de Tommy peine à surnager au milieu des instruments qui prennent la première place. Guitare, basse, claviers et batterie sont parfaitement exécutés, mais ont tendance à noyer le chant et le transformer en bouillie sonore. Et ce, malgré les efforts de Tommy Karevik pour se faire aider par le public, quitte à se transformer un peu plus que nécessaire en "Jean-Michel Cétavou" ! Fort heureusement, les musiciens sont solides et nous offrent tout de même quelques beaux instants de musique et des extraits de leur dernier album en date, « The Testament », notamment les très bons "Warriors" et "The Red River". On aurait également apprécié "Mindkiller" et son refrain addictif. Si, sur album, les claviers ont tendance à sonner très années 80, limite trop kitch, sur scène, ils se font plus discrets. Grâce à un capital sympathie élevé et leur attitude attachante, les Suédois s’en sortent avec les honneurs, les spectateurs appréciant leur prestation et le faisant savoir bruyamment.

Il est déjà plus de minuit passé lorsque MYRATH investit la scène, au terme de ce marathon musical. Le groupe franco-tunisien a emmené dans ses bagages le magicien, Fabien Solaz, et la danseuse orientale, Louna, pour nous embarquer dans un conte des mille et une nuits féérique.

Au son de l’intro "Asl", Louna entre en scène et entame une danse sensuelle. Puis c’est au tour de Morgan Berthet (oui, encore lui !) de s’installer derrière son kit disposé à gauche de la scène, Malek Ben Arbia (guitare), Anis Jouini (basse), Kévin Codfert (claviers) et Fabien Solaz le rejoignent. Ces derniers lèvent un drap sur le portique central et lorsqu’il retombe, le chanteur Zaher Zorgati apparait, son incroyable sourire vissé aux lèvres, et nous délivre une très belle version de "Born To Survive". Au vu de l’heure tardive, le groupe laisse peu de temps mort et enchaine directement avec "You’ve Lost Yourself", puis "Dance", qui donne toujours cette envie irrépressible de se trémousser, le génial "Merciless Times", "Wicked Dice" et "Tales Of The Sand". L’énergie du groupe est belle et bien présente, sa musique entrainante et ensoleillée réveillerait même les momies au fond de leurs tombeaux poussiéreux, la magie de Fabien ajoute une atmosphère irréelle qui allumerait des lucioles dans les yeux de tous, petits et grands, le son est très bon, la voix de Zaher est superbe mais il manque cependant un petit quelque chose qui ferait de cette prestation une expérience hors du commun. Peut-être l’heure tardive a-t-elle usé les résistances du public, qui, hormis aux premiers rangs, reste plutôt sage et attentif ? Ou les artistes eux-mêmes sont-ils fatigués de cette très longue journée ? Car, si Louna est fort jolie dans ses différents atours, elle semble tout de même un peu atone, comme anesthésiée. On aurait presque envie de grimper sur scène pour bouger au son des rythmes orientaux, se déchainer vraiment pour allumer un feu de joie. Ou pire, faire revenir Lars "Monsieur Musclor" Palmqvist sur scène pour l’un de ses footings dont il a le secret ! Mais pas sûr que la brassière à paillettes, la jupe fendue et le nombril à l’air lui aillent comme un gant. D’autant plus qu’il ne doit certainement pas maîtriser les secrets de la danse du ventre...

Qu’à cela ne tienne, cette remarque n’est qu’un détail et le groupe s’en sort superbement bien, compte tenu des conditions. Zaher ne se départit jamais de son sourire communicatif et de sa bonne humeur, communiquant et communiant avec le public de la plus belle des manières. "Lili Twil" est le moment calme et doux du concert, suivi par "The Unburnt" puis par les bondissants "No Holding Back" et "Beyond The Stars". Hélas, le groupe devra faire une croix sur "Darkness Arise" et la sublime "Duat", afin de ne pas finir trop tard. Tout le long du show, Malek, au calme olympien, assure ses parties de guitare de main de maître, la basse d’Anis et la batterie de Morgan assurant une assise rythmique groovy en diable, les claviers et orchestrations de Kévin apportant la touche mélodique et orientalisante à l’ensemble. Quant à Zaher, il démontre, s’il en était encore besoin, quel merveilleux frontman et chanteur il est. Le groupe poursuit l’aventure avec "Monster In My Closet" et la géniale "Endure The Silence". Morgan Berthet semble accuser un petit moment de faiblesse, sans doute dû à sa double prestation de la soirée, avec KLONE puis MYRATH. La fatigue et le stress se font sentir, mais on ne saurait bien évidemment lui en tenir rigueur, le batteur sachant se reprendre très vite afin d’assurer la fin du concert avec tout l’éclat qu’on lui connait. L’incontournable "Believer" donne l’occasion à Zaher Zorgati de nous délivrer un message particulièrement émouvant au sujet de tous les peuples opprimés, puis à la toute fin, il fait chanter le public en chœur, qui ne se fait pas prier pour balancer ses dernières forces vocales dans le pit. "Shehili", émouvante chanson qui remue les tripes, vient clore cette belle soirée, avec une touche de magie supplémentaire. En effet, on voit Zaher s’asseoir sur le siège du portique central, puis s’élever dans les airs, alors que Fabien Solaz enlève l’un des montants dudit portique. Magie ou simple illusion visuelle ? Qu’importe, puisque l’effet est surprenant et achève en beauté la prestation de MYRATH.

Sous les applaudissements fournis des spectateurs conquis, Kévin Codfert profite des dernières minutes pour nous annoncer la sortie imminente du nouvel album, dont la pré-production est achevée, ainsi que le retour du groupe en tournée en France, et ailleurs, dans la foulée. Il ne nous reste donc plus qu’un peu de patience avant d’avoir le plaisir de revoir MYRATH pour un show que l’on espère non tronqué, cette fois.

L’horloge affiche deux heures du matin lorsque le groupe quitte la scène. Sans trop de ménagement, l’équipe du festival pousse les spectateurs vers la sortie, afin de fermer les portes. Nous ne serons plus que trois sur le parking à discuter encore, une demi-heure plus tard. Bien m’en a pris, car cela m’a permis de revoir l’équipe de KLONE au grand complet et de les féliciter une nouvelle fois.

Avec un nombre plus qu’insuffisant de spectateurs pour que cela soit rentable, l’édition 2022 du Ready For Prog Festival s’achève toutefois sur une note amère. Est-ce que le festival pourra survivre à cela ? N’a-t-il pas vu trop grand ? Etait-ce une bonne idée de le déplacer si loin de Toulouse ? Hélas, cela ressemble fort au chant  du cygne, même si on ne leur souhaite pas. Le Ready For Prog, ou l’histoire du Petit Poucet qui a voulu chausser trop vite les bottes de sept lieues...

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Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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