31 juillet 2024, 23:55

BEYOND THE GATES

@ Bergen (Jour 1)

Le Beyong The Gates... le festival qui fait de l’œil à tous les amateurs de black metal, une très belle affiche tous les ans et la possibilité de profiter d'une semaine de vacances à Bergen, berceau du genre. On hésite, on hésite, on bave même un peu tous les ans en voyant la programmation, et puis un jour il y a l’affiche qui fait que l’on craque. C’était le cas cette année et le moins que l’on puisse dire c’est que le festival s’est révélé être à la hauteur de nos attentes. Décision prise en février, avion et logement réservés tout de suite (pas fou on essaye de réduire les coûts), cela faisait donc 5 mois qu’on attendait impatiemment d’y être. Nous arrivons donc le lundi pour un festival qui se déroule sur 4 jours du mercredi 31 juillet au samedi 3 août. Le but ? Quitte à aller jusqu’à Bergen, autant en profiter pour faire un peu de tourisme ! Après tout, le voyage planifié, on sait que la Norvège est connue pour avoir un coût de la vie assez élevé et on ne sait pas si on pourra revenir facilement, autant donc profiter du séjour le plus possible.

Bien nous en a pris, on bénéficie d'un très beau temps en début de semaine. Un tour de la ville le lundi avec un passage à Bryggen, quartier portuaire historique en bois de Bergen inscrit à l’UNESCO... ou encore, quartier historique pour le black metal norvégien. En se baladant dans les petites rues, on ne peut s’empêcher de remarquer que c’est là qu’un certain nombre de photos promo emblématiques de l’époque ont été prises. Donc, comme vous vous en doutez, on en profite par faire pareil ! Le soir on passe à l’Apollon (ceci n’est pas un placement de produit !) sympathique bar & disquaire partenaire du festival où on peut déjà retrouver des festivaliers également arrivés en avance. Si vous êtes amateurs de disques ou vinyles, je ne peux que vous recommander le détour, ils ont une très belle sélection, orientée black metal bien sûr, mais pas que. Ils ont aussi un stand dans le market du festival.

Le mardi ? Tourisme encore... avec une étape obligatoire à Fantoft, église en bois debout (Stavkirke) tristement célèbre pour avoir été incendiée en 1992 et reconstruite en 1997. Si personne n’a été condamné pour cet incendie criminel, celui-ci s’inscrit dans la vague de criminalité lié à l’Inner-Circle et une photo des ruines encore fumantes a été utilisée par Varg Vikernes comme artwork pour l’album « Aske » de BURZUM. Rien d’étonnant donc à ce que l’on retrouve des panneaux interdisant les feux, accompagnés de stickers de groupe de black metal (y compris celui d’un groupe breton, si on avait encore un doute sur le fait qu’ils sont partout !). La technique pour cette visite étant clairement d’y aller avant que les festivaliers ne débarquent en masse entre mercredi et samedi (des visites guidées sont proposées directement par le festival, à réserver en plus du pass initial sur le site du Beyong The Gates). Fun-fact ce jour là, la visite de l’intérieur de l’église coûtait 80 NOK... soit 6,66€ ! Non, actuellement 6,84€

L’après midi on passe au Kulturhuset (salle qui accueillera quelques concerts) pour la pose des bracelets en avance et éviter une queue éventuelle. Le soir on vise la colline de Floyen pour aller admirer le point de vue sur la ville depuis les hauteurs et saluer les chèvres (pour rester quand même dans les activités black metal tout de même !). Si vous passez dans le coin je vous recommande le détour !

  


Le mercredi matin, c’est balade dans la ville pour faire tous les spots ''black metal" de Bergen avec des incontournables comme la rue où le photographe Peter Beste a pris la photo iconique de Kvitrafn (Einar Selvik) en bas de l’appartement de King ov Hell (judicieusement placée à côté de notre air b'n'b), une belle manière de découvrir la ville façon blackeux en goguette. A noter que le festival propose, tout comme pour fantoft des tours guidés ''black metal landmarks'' pour ceux qui veulent être sûrs de ne rien louper !

En ce premier jour du festival, les concerts commencent à 17h30, mais on se rend un peu plus tôt sur place pour jeter un coup d’œil à la convention de tatouage "Beyond The Ink" adossée au festival ainsi qu’aux stands du marché. Côté tatouage, c’est une petite convention avec une quinzaine d’artistes, tous sélectionnés pour leur univers proches du black metal ou traditionnel nordique. Le mercredi et le jeudi les concerts principaux ont lieu au USF Verftet, ancien chantier naval reconverti en lieu culturel (si j’ai bien compris), sachant que USF signifierait ''United Sardine Factories" avec une salle de concert intérieure, le Rokeriert, et un entrepôt, le Hallen, reconverti en grande salle. Les deux séparées par une cour où sont installés deux food-trucks et où ont lieu les DJ sets le soir pour ceux qui ne seraient pas intéressés par l’intégralité des concerts.

C’est WHOREDOM RIFE qui lance le festival. Vous vous en doutez le Beyond The Gates étant spécialisé, les Norvégiens jouent donc du black metal. Relecture un peu modernisée du true norwegian black metal, le groupe nous plonge directement dans le vif du sujet et corpse-paints de sortie nous emmènent dans un monde de blasphème, de souffre et de mort tant qu’à faire. Je ne m’étais jusqu’alors pas vraiment penché sur le groupe mais il mérite indéniablement une écoute plus attentive à mon retour !

On se dirige ensuite vers la petite salle et MANBRYNE. Les mouvements de foule entre les deux salles sont un peu difficiles ces deux premiers jours mais on arrive à y être à peu près à l’heure et la salle est comble. On vise le fond de celle-ci et heureusement il y a quelques marches ce qui nous permet de prendre un peu de hauteur vis-à-vis de la taille standard norvégienne qui ne correspond clairement pas à mes 1m65. Je n’avais encore jamais vu les Polonais, mais le peu que j’en avais entendu faisait qu’ils étaient parmi ceux que je voulais le plus voir de la journée.

Pas de ''black metal capuche'' ce coup ci, ni de corpse-paint, mais des visages entièrement maquillés en noir avec une croix renversée rouge dessinée au milieu. On est sur une ambiance autel avec le chanteur assis derrière la table ornée de bougies et le reste du groupes réparti autour. C’est un très bon concert que nous offre MANBRYNE, parfait pour nous mettre dans l’ambiance pour le concert de WATAIN plus tard, tout comme les Suédois, le black des Polonais se vit comme un rituel, une messe avec un aspect très martial qui vous immerge complètement dans leur univers. Je ne peux que vous recommander chaudement de vous pencher dessus ! On ratera cependant les 10 dernières minutes pour aller se placer devant dans l’autre salle et éviter la cohue à la fin du set.


WATAIN est en ville, et si on l'avait pas repéré sur l’affiche (absolument pas en ce qui nous concerne), les petits flyers ensanglantés ''Beware Watain are Coming'' fleurissent depuis deux jours dans Bergen pour le rappeler. Le nombre de disciples présent sur le festival est également un bon indicatif. Je n’en avais clairement pas vus autant au même endroit depuis les deux concerts anniversaire du groupe à Uppsala en novembre dernier.
Si on avait un doute sur ce qui nous attendait, le fait de se prendre des gouttes de sang de porc sur la figure avant même que le concert ne commence nous l’aura enlevé. Comme d’habitude, on part sur une scénographie de toute beauté avec du feu, des os, de la fumée et de la ferronnerie en veux-tu en voilà ! Le groupe arrive et le rituel commence. Bonne surprise : WATAIN aime changer régulièrement de set-list et là encore c’est le cas. Si vous les avez vus l’année dernière lors de leur tournée des festivals, on part ce coup-ci sur quelque chose de complètement différent qui fait la part belle à « Lawless Darkness ». En même temps avec une telle discographie, ils auraient tord de se priver (et de nous priver par la même occasion) et c’est aussi ce qui fait qu’on retourne les voir !

Peut être aussi que le coté très spécialisé du festival les encourage à ressortir des titres qui n’ont pas été joués depuis quelques temps ou moins ''évidents'' pour une set-list. En effet, contrairement à des festivals plus généralistes, la question éventuellement de faire découvrir leur musique ou de convaincre un public ne se pose clairement pas ici ! D’ailleurs à titre de comparaison, ceux qui ont eu le plaisir de les voir au Wacken Open Air quelques jours après ont eu un set exclusif 100% « Lawless Darkness ». Le groupe est très en forme, ravi d’être là (il restera d’ailleurs le lendemain pour profiter des concerts) et l’heure qui leur est allouée passe un peu trop rapidement à notre goût !

C’est BLACK ANVIL qui prend le relais, mais pour nous c’est plutôt une petite pause pour payer nos hommages au marché : ce dernier n’est pas très grand, mais on y trouve de quoi faire le bonheur des fans de black metal côté vinyles notamment ! Histoire de rentabiliser pleinement cette pause, on en profite également pour se restaurer. Il y a donc deux food-trucks dans le backyard, la cour entre les deux salles de concerts : un avec des sandwichs grecs (options carnées et végétariennes), et l’autre avec du chili et des nachos. Côté stands et restauration on est dans des gammes de prix plutôt classiques, ce qui change en revanche du prix de l’alcool au bar. La Norvège étant engagée dans une politique de lutte contre la consommation d’alcool assez proche de ce que nous connaissons en France pour la cigarette, il faut ici compter en moyenne sur du 10€ la pinte. En revanche, il y a des tables avec des gobelets et des carafes ou fontaines à eau.


C’est avec MAYHEM que l’on revient aux concerts. Une institution du black metal et je vous passerai donc la présentation du groupe. La Halle est pleine à craquer et ils sont attendus de pieds fermes. Sans grande surprise, la part belle est faite à « De Mysteriis Dom Sathanas » et l'EP « Deathcrush » qu’on a toujours plaisir à entendre en live ! La petite surprise c’est Kjetil ''Manheim'' Esten Haraldsson invité à la batterie, ce dernier ayant notamment joué sur « Deathcrush » en 1987. Si je ne suis pas une fan absolue de MAYHEM – j’ai tendance à trouver qu’ils ont du mal à sortir du passé – le set est énergique et a un petit parfum de nostalgie qui est plutôt bienvenu. Petit bémol cependant lors du changement de salle, le groupe suivant joue dans la petite salle et l’espace est vite complet, ce qui force un certain nombre de personnes à attendre que d’autres sortent (l’espace en question comprenant la salle de concert, mais également un bar et le merchandising du festival et des artistes du jour). Si on comprend les contraintes de sécurité, au prix du billet c’est un peu dommage. Mais qu’à cela ne tienne, on finit tout de même par pouvoir entrer.

C’est à TRELLDOM que revient la tâche de clôturer cette première journée. Comme le dit si bien Gaahl croisé deux jours plus tard, ça n’aura pris que 32 ans ! Et oui, si le concert auquel nous avons droit ce jour là est le premier du groupe, celui-ci existe depuis un peu plus de trois décennies. Une tournée de quatre dates au mois d’août (y compris celle de ce BEYOND THE GATES) et un nouvel album « ...By The Shadows... » prévu en septembre prochain chez Prophecy Productions, plus de 15 ans après leprécédent, c’est une belle activité !
Le set est très atmosphérique et clôture donc la journée dans une ambiance plus douce, très lancinante, et une musique plus expérimentale (à la hauteur des sculptures présentes sur scène) et qui laisse la place aux cuivres ce que l’on voit peu dans le black metal.

Plus qu’à rentrer pour remettre ça le lendemain...

JOUR 2, JOUR 3JOUR 4


© Beyond The Gates - DR

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Carole Pandora
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