
Jour 3 du festival Beyond The Gates et des petits changements en vue : le lieu d’accueil principal change avec un déménagement de l’USF Verftet au Grieghallen (déménagement aussi donc pour les foodtrucks, la convention de tatouage Beyond The Ink... bref, tout ce qui n’est pas commun en cours de festival), mais c’est aussi l’occasion de découvrir un nouveau lieu, une salle qui a l’air très belle et également un endroit emblématique pour le black metal puisqu’il abrite un studio d’enregistrement assez célèbre pour le genre.
Mais avant d’arriver là nous commençons la journée par le Day Shift au Kulturhuset. Je l’avais évoqué dans le report du jour précédent : le jeudi et le vendredi, cette salle accueille des concerts additionnels en début d’après midi et le soir. Il s’agit de groupes moins connus et les concerts sont accessibles pour ceux qui ont un pass-gold ou ceux qui prennent des billets ponctuels pour faire ces concerts en plus du reste (ou encore qui voudraient assister uniquement à ceux-ci).
On se motive ce vendredi en raison de la présence de OWLS WOODS GRAVES groupe découvert lors du Mystic Festival début juin et que nous avions bien envie de revoir en live. C’est avec FIR que l’on commence à 13h30. Je ne connaissais pas du tout et au premier abord c’est assez disparate : ils sont six sur scène mais ont l’air de sortir de 6 groupes de black différents ! L’un montre un corpse-paint avec des piques, d’autres sont au contraires beaucoup plus sobres, un autre a l’air de venir du punk, le tout avec une ambiance chandeliers et bougies, de quoi surprendre au premier regard. Musicalement en revanche on s’y retrouve assez vite : du black metal assez traditionnel en fond mais avec une couche d’ambiant par-dessus. Le groupe est relativement jeune (fondé en 2022) et ça donne envie de voir ce qu’ils vont faire par la suite.
C’est SYN qui prend la suite, mais pour être honnête, on loupe le début... Fort heureusement les groupes ont des temps de set de 40 minutes et on arrive quand même à raccrocher les morceaux. Coup de chance, le groupe a un petit côté black-garage auquel on accroche moins que pour le groupe précédent.
Pas question de louper le début de OWLS WOODS GRAVES en revanche, après tout c’est pour eux qu’on est venus au Day Shift. Petit passage à la table qui propose de l’eau à volonté et nous voici prêts pour le show des Polonais (décidément avoir dans toutes les salles des fontaines ou des carafes d’eau à disposition a été pour moi l’un des points forts du festival !). Troisième concert de la journée et troisième sorte de black metal (qui a dit que le black c’était toujours la même chose ?). OWLS WOODS GRAVES propose un mélange de black et de punk qui n’est pas sans rappeler certains morceaux de CARPATHIAN FOREST. On remarque vite que le groupe commence à avoir son public et que nous sommes loin d’être les seuls. Son black-punk ''antichristian hooligans'' est particulièrement accrocheur et on s’étonne quand même qu’il n’y ait pas eu de petit mosh-pit pour célébrer ça (en même temps avec un public 100% fan de black metal et pas français, peut être que ce n’est pas étonnant !). Ils se retrouvent à jouer 10 minutes de plus que ce qui était prévu et ce n’est clairement pas pour nous déplaire. De son côté le stand de merchandising d'OWLS WOODS GRAVES a été dévalisé ce qui n’a rien d’étonnant après la prestation qu’il nous a offerte. En bref : impression que l'on avait eu au Mystic Festival confirmé, et on a hâte de les retrouver dans nos contrées.

Avec une bonne heure de pause avant que les concerts ne commencent à la Grieghallen, on se décide à aller faire un tour chez Hoggorm, une pizzeria un peu particulière dont on nous a vanté les mérites, avant même d’arriver à Bergen et qui a la bonne idée de se trouver sur le trottoir en face de la Grieghallen. Le temps est agréable (étonnamment on aura de la pluie que le dernier jour, ce qui est limite louche pour la Norvège et affreusement pas true !) et on se retrouve sur une petite terrasse en plutôt bonne compagnie : Hoggorm est apparemment réellement une institution et on y retrouve Gaahl qui s’installe sur la table d’à côté. Au passage, en plus de jouer avec son groupe TRELLDOM le premier jour et de faire une apparition le dernier lors d’un autre concert (mais pas de spoil : vous lirez ça dans le report suivant), lors des deux derniers jours du festival, il animait plusieurs dégustations de vin que l’on pouvait réserver sur le site du festival. Une bonne occasion de rendre hommage à sa célèbre interview dans le documentaire Metal: Voyage au Cœur de la Bête. Quand aux pizzas en elle-même... bon déjà si vous êtes des puristes, passez votre chemin l’hawaïenne ne vous fera plus peur une fois que vous aurez entendu parler de la ''poulet kimchi'' et ''gochujang'' et la ''bacon ananas''. Les errances culinaires mises à part (personnellement pas convaincue, mais d’autres du groupe l’ont été davantage), si vous voulez tenter, plus que de s’armer de papilles gustatives bien accrochées, c’est plutôt la patience que je vous recommande : c’est long, très long... trop long et à mon sens ça n’est pas suffisamment bon pour qu’on oublie l’attente. Surtout qu’au final, on loupe le concert de DODHEIMSGARD alors que nous étions sensés avoir de la marge...
On traverse ensuite la rue pour découvrir la Grieghallen. Cette dernière est composée d’une grande salle avec une capacité de 2 000 personnes et contrairement aux deux jours précédents, ici une seule scène et donc des concerts entrecoupés de grosses pauses pour pouvoir faire les changements de plateau. La convention de tatouage a posé ses valises à l’étage et au rez de chaussée en dehors de la salle, on retrouve les stands du marché ainsi que l’exposition ''Horns and Diadems'' qui accompagne le double show de SATYRICON (je vous en parlerai dans le report du 4e jour !). De nouveau on retrouve des tables pleines de carafes et gobelets pour ceux qui veulent boire de l’eau (ou éviter les pintes à environ 10 euros) et un vestiaire en libre service, où on a pas peur de laisser son manteau et ses affaires sans surveillance.
On décide d’aller se poser dans les fauteuils pour apprécier le set de DJEVEL ce qui est une bonne... et mauvaise idée : ils sont très confortables et on remarque qu’autour de nous (et dans le groupe) l’équation black atmosphérique et digestion qui frappe, ça donne quelques siestes discrètes par ci par là ! En même temps, DJEVEL c’est à la fois très beau... et très très ambiant avec un côté statique, un éclairage très sombre, quelques chandeliers, mais autant dire qu’il serait bien compliqué de vous dire juste en regardant le set à quoi ressemble les membres. Je résiste vaillamment pour ma part et arrive à profiter de l’intégralité du set. Mais sieste ou pas, le groupe fait l’unanimité !

Nous avions prévu de voir le set d’ENSLAVED ensuite dans la fosse, mais il faut dire que décidément ces fauteuils ont de bons arguments et on voulait être parfaitement en forme pour SATYRICON. Festival pour les connaisseurs, par des connaisseurs et avec des groupes qui se font plaisir, ENSLAVED a donc prévu pour le set du jour de jouer son album « Frost » sorti en 1994, dans on intégralité et quel plaisir d’entendre en live cette pépite du début à la fin ! Le groupe ayant par ailleurs tourner cette année, c’est également une bonne occasion d’être sûr de proposer une set-list complètement différente (je n’avais pas pu le voir lors de son passage à Paris, mais je l'avais vu sur scène lors des 25 ans de Garmonbozia). Passé le moment où on ne peut s’empêcher de dire que le décor avec les icebergs (ou sorte de feu de glace) est un peu kitschouille, on ne dit plus rien et on savoure ! Ça donne envie de se refaire l’album en arrivant à la maison (ou de l’acheter discrètement au merchandising en sortant pour ceux qui ne l’avait pas dans leur discothèque !).
Ne nous reste donc plus que ''Horns and Diadems'' Partie 1 pour finir la journée, le premier concert de SATYRICON du week-end. On nous promet non seulement deux shows, mais avec deux set-lists complètement différentes. En bonne grande fan, après 5 ans d’absence scénique, je m’étais préparée un ''Satyricothon'' estival avec 5 dates (le Mystic festival, le Hellfest, les deux du Beyond The Gates et celui de l’Alcatraz le week-end suivant). Un peu de diversité dans la set-list ne fait donc pas de mal, même s’ils auraient pu faire un show tous les jours pendant le Beyond The Gates avec 4 set-lists différentes que ça ne m’aurait pas dérangée !

Nous voici donc bien placés pour en profiter au maximum et quel set ! Je vous épargne le détail track by track (retrouvez quand même la set-list en fin de report) mais le thème du jour est un set plus énervé et celui-ci a la bonne idée d’aller chercher dans toute la discographie du groupe (« Nemesis Divina » en tête mais avec seulement 3 chansons), on retrouve donc quelques morceaux qui n’ont pas été joués depuis longtemps – plus longtemps que les 5 ans d’absence - et Satyr lui-même s’en amuse indiquant avant ''Commando'' qu’il y a des chances que seuls les spécialistes reconnaissent le titre... sans bien sûr en annoncer le titre à l’avance !
Petite surprise sur ''Phoenix'' avec la chanteuse norvégienne Heidi Ruud Ellingsen qui vient assurer le chant et Malin Wongraven, la femme de Satyr, qui s’occupe de la partie danse. Le petit fun-fact de ces deux jours de concerts: l’alternance de bassistes. SATYRICON c’est Satyr et Frost et les autres sont des musiciens de tournée. S’ils ont tendance à rester plutôt longtemps dans le groupe, on constate que globalement Frank Bello, bassiste de tournée actuel joue les chansons jouées sur la tournée estivale et quelques bonus, mais dès qu’on s’en éloigne c’est un autre bassiste qui entre en piste (que je n’ai malheureusement pas identifier je le confesse), en même temps il faut bien avouer qu’avec une discographie aussi longue, ça fait quelques morceaux à maîtriser. On termine avec « Mother North » un indispensable qui permet à tout le monde de chanter en chœur.
On en ressort avec l’envie d’être déjà au lendemain pour la partie 2 du shox de SATYRICON !
Pour les plus curieux : la set-list de ''Satyricon Horns and Diadems Part. 1'' :
01. Walk the Path of sorrow
02. Du Som Hater Gud
03. Our World, It Rumbles Tonight
04. Commando
05. The Wolfpack
06. Repined Bastard Nation
07. Black Wings and the Withering Gloom
08. Nemesis Divina
09. Filthgrinder
10. Hvite Krists dod
11. Phoenix
12. Mother North