18 janvier 2015, 17:41

EPICA : Isaac Delahaye


« The Quantum Enigma », 6ème album studio d’EPICA, marque un changement dans la carrière du groupe de metal symphonique. Isaac Delahaye, guitariste du groupe et d'origine belge, s’est entretenu avec nous lors de la première partie de la tournée européenne fin 2014. Il nous parle du nouvel album, du groupe, du changement et du metal.

 

Isaac : Hello, tu fais l’interview en langue française ?

HF : Si tu veux, sinon en anglais.

Oui, je préfère en anglais ! Ca fait trop longtemps que je n’ai parlé dans votre langue ! (Rires)

Quelles sont les réactions du public suite à la sortie de votre dernier album ?
Les réactions sont vraiment très positives. Les gens aiment les nouveaux morceaux et je dois avouer que nous essayons de prendre les choses à un autre niveau. Je vais te sortir un énorme cliché d’artiste qui dit « ce dernier album est vraiment le meilleur que nous ayons fait ! ». Nous ressentons ça et j’ai l’impression que les fans du groupe aussi. Nous avons un peu changé de direction artistique, de production, et la façon d’écrire un album. Nous sommes partis d’une base guitares-basse-batterie pour aller vers un travail sur les orchestrations symphoniques. C’est vraiment l’inverse de ce que nous faisons habituellement. Les structures basiques de nos chansons sur cet album sont celles d’un groupe de metal. Il y a ce côté live en plus ! Les membres du groupe vivent dans trois pays différents. Chacun écrit habituellement en utilisant son ordinateur et nous nous envoyons des fichiers par e-mail. Les premières chansons de cet album, nous les avons jouées ensemble en studio lors de la phase de préproduction de l'album. Nous avons beaucoup joué ensemble avant d’entrer en studio, ça sonnait fort et groovy ! C’est vraiment un truc différent de ce que nous faisions habituellement !

C’est vraiment un processus d’écriture et de création différent de ce que vous faites habituellement ?
Complètement, oui !

Cet album a vraiment une touche metal forte. Quels en sont ses principaux thèmes ?
Ce n’est pas un concept album. Mark et Simone sont responsables des textes et ont parlé de tout ce qui a un rapport avec le « Quantum Enigma ». Cela repose sur les principes de la physique quantique. Lorsque tu regardes quelque chose, la chose est présente. Si tu ne la regardes pas, il n’y a rien et elle est nulle part. Cette pensée philosophique et tout ce qui a attrait à ces éléments quantiques sont abordés dans notre album. En science, les théories quantiques décrivent les comportements entre particules et les atomes (Ndlr : Isaac Delahaye part dans une description scientifique de protons qui s’entrechoquent). Un certain nombre des lyrics sont vraiment en rapport avec ces théories, avec l’imagination, et avec tout ce dont tu peux te sentir à l’aise avec quelque chose. Il est aussi prouvé que toutes les images que tu vois sont à l’arrière de ton cerveau et pas seulement dans tes yeux (Ndlr : il a raison, c’est le lobe occipital du cerveau qui fait tout !). Tu peux imaginer que tu projettes des images vues. Mark a surtout écrit sur ces théories et Simone a plus écrit sur les sentiments et les émotions. Simone écrit sur les choses de la vie. Elle est forte pour ça ! A l’époque de la conception de l’album, elle a eu un petit garçon et en même temps a perdu un proche de sa famille qui luttait contre un cancer. Elle a écrit sur ces deux aspects ironiques de la vie : tu perds quelqu’un et tu donnes la vie à quelqu’un.

« Enigma Quantum », si tu devais le résumer en 4 mots, ce serait lesquels ?
Groovy ! Nouveau départ ! Diversité ! Enorme !

Pourquoi avez-vous décidé de changer de producteur ?
Tout est venu progressivement avec la sortie de l’album/DVD live « Retrospect », célébrant nos 10 ans de carrière. Nous avons longtemps travaillé avec Sascha Paeth qui a son propre studio en Allemagne. Nous avions envie d’une nouvelle équipe pour le son de ce live. L’une des raisons est que nous avions déjà sorti un album live avec lui comme « The Classical Conspiracy ». Nous voulions un nouveau son. C’est ce que nous avons alors fait et nous étions satisfaits du résultat obtenu. Le producteur Joost van den Broek, a donc bossé sur « The Quantum Enigma » au studio Sandlane Recording Facilities aux Pays-Bas. C’est un mec cool, plein de bonnes idées. Il nous a aidé à changer plein de choses. En plus, il est basé en Hollande, c’était beaucoup plus simple pour nous d’enregistrer à la maison ! Notre effort de groupe pour cet album s’explique aussi comme ça. C’était super. L’album a été mixé par Jacob Hansen que nous respectons pour son travail. Nous étions vraiment contents même si au début, travailler avec une nouvelle équipe nous faisait un peu peur aussi. Avec Sascha comme producteur, nous savions où nous allions. Avoir switché les choses nous a fait du bien. L’avenir nous le dira aussi et puis Sascha est un peu impliqué dans EPICA car il nous a aidé sur la préproduction et certaines lignes vocales.

Sascha Paeth est un frère pour EPICA ?
Oui, c’est un peu quand même le 7ème membre du groupe (rires)
 

"Nous voulions un super groupe français pour ce début de tournée où nous jouions certaines dates en France" - Isaac Delahaye


La tournée européenne pour « The Quantum Enigma » a débuté par le Luxembourg (Ndlr : la date a été sold-out à la Kulturfabrik). Est-ce un choix particulier ou complètement aléatoire ?
Complètement aléatoire ! Habituellement, nous débutons et finissons notre tournée par la Hollande. Le Luxembourg était géographiquement bien pour nous pour cette tournée pour aller en Suisse, en France ou dans d’autres pays adjacents.

Sur votre tournée, il y a DRAGONFORCE et DAGOBA, un groupe français, a joué sur de nombreuses dates du premier bras de votre tournée. Comment s’est fait ce choix de groupes ?
Si tu veux avec notre idée de renaissance, nous voulions un tour-packaging fort pour les fans. DRAGONFORCE fait partie de ces groupes forts. Ils déplacent leur propre public. Ils pourraient être tête d’affiche, ils n’ont pas besoin de nous ! Nos 2 groupes à l’affiche, c’est encore plus fort ! DAGOBA a joué sur la première partie de la tournée. Nous voulions un super groupe français pour ce début de tournée où nous jouions certaines dates en France d’ailleurs. J’adore leur style, ce qu’ils font. C’est fort ! Ce tour-packaging proposé permet de faire connaître nos groupes respectifs à d’autres types de fans. Notre but principal de toute façon c’est de donner du bon temps tous les soirs au public présent ! On veut aussi que les groupes de première partie jouent dans de bonnes conditions.
 

"J'adore le thrash metal, les groupes comme NEVERMORE, SOILWORK. J’aime les gros riffs de guitare" - Isaac Delahaye


Des musiciens célèbres pensent que le rock est mort. Qu’en penses-tu ?
J’ai entendu Dave Grohl dire qu’il était bien vivant et à fond (rires) ! Il n’est pas mort et ne le sera jamais. Il y a des périodes dans le metal par exemple avec le black metal, le symphonique… etc. Le rock, en général, varie avec le temps ! Il y a de plus en plus de nouveaux festivals. Je me souviens quand CHILDREN OF BODOM est arrivé avec ce style où les solos de guitare à la Malmsteen étaient de retour, les gens se demandaient ce que c’était ? Puis tout doucement, le retour de la lead-guitar est là et tout le monde trouve ça bien ! Le rock, ça va et ça vient ! Les sons changent, tout change. On vieillit et on affine ou on change un peu ses goûts. Avec EPICA, nous avons voulu modifier notre formule artistique mais cela reste du EPICA ! Il faut savoir évoluer sinon tu t’ennuies.

Quelles sont tes principales influences musicales ?
J'adore le thrash metal, les groupes comme NEVERMORE, SOILWORK. J’aime les gros riffs de guitare. J’ai joué dans le groupe de death metal GOD DETHRONED avant EPICA. C’est mon univers musical. J’aime les parties musicales techniques mais pas trop car cela devient ennuyeux à la longue. A côté de ça, j’aime jouer en fingerpicking en acoustique à la Chet Atkins. Ce n’est pas du tout metal mais j’aime ça. Tu es seul avec ta guitare et des mélodies.
Mon guitariste électrique préféré est Andy Timmons. J’aime son style. Peter Wichers (ex-SOILWORK) est super aussi. Pour la guitare acoustique, c’est Tommy Emmanuel (guitariste australien spécialisé dans le jeu en fingerpicking). Dans EPICA, nous sommes beaucoup influencés par des musiques de films et la musique metal en général.

Tes deux plus beaux souvenirs de carrière, c’est quoi ?
Encore une fois, ça va sonner cliché mais tout le processus de création du nouvel album jusqu’à sa sortie. J’étais épuisé à la fin mais c’était fabuleux. Le second est probablement d’avoir joué au Graspop Metal Meeting Festival pour la première fois. Je suis de nationalité belge, j’y suis allé plus jeune et là, j’étais sur scène ! Quelque chose de fort.

Un message pour les fans français pour finir ?
La France a toujours joué un rôle de fort supporter d’EPICA. Je veux remercier les fans pour ça. J’espère qu’ils jetteront une oreille attentive à notre nouvel album et que nous les verrons lors de notre tournée. Nous sommes contents de revenir jouer en France. Nous allons nous donner à fond et il y aura des nouvelles chansons de « The Quantum Enigma » dans notre set-list. A bientôt pour des concerts dingues !


EPICA sera avec DRAGONFORCE à l’Olympia à Paris le 29 janvier 2015 et au Hellfest le 21 juin 2015.
 

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK