C’est en France que BEHEMOTH, qui a sillonné les routes pour promouvoir « The Satanist » toute l'année 2014, a choisi de clôturer sa tournée européenne. Le succès du groupe ne se démentant pas, la salle est presque pleine à Lille et semble sur le point de déborder à Savigny-Le-Temple.
Après de nombreux concerts remarqués cette année, les Polonais étaient attendus de pied ferme …
Petite exclusivité sur la tournée pour les Lillois : la soirée commence avec BLISS OF FLESH pendant que le public continue d’arriver et de remplir la salle encore bien clairsemée.
Les Calaisiens jouent un black teinté de death et leurs compos s’enchainent avec puissance sans laisser de répit : on est dans le bain direct ! Si parfois on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les solos de guitares qui ne paraissent pas toujours en phase avec le reste, côté chant Necurat, le chanteur, capte bien l’attention avec un air de possédé et des intonations qui ne sont pas sans rappeler celles de Ghaal.
Malgré le fait que les musiciens ne semblent pas toujours super à l’aise, c’est donc un très bon début de soirée, à condition bien sûr de ne pas s’offusquer des « merci à toutes les catins lilloises » et autres « vous avez été un véritable public d’enculés » balancés par le chanteur … mais en même temps on ne s’attendait pas non plus à voir les bisounours sur scène !
THE GREAT OLD ONES prend la suite pour les Lillois et ouvre la soirée à Savigny-Le-Temple avec son post-black atmosphérique. Les bordelais imposent leur ambiance bien particulière : de la fumée, un grand portrait de Lovecraft criblé de balles pour le concert à Lille en backdrop (absent à Savigny en raison d’une scène beaucoup plus petite), des lumières statiques et bleutées… Il n’en faut pas plus pour se sentir transporter dans les abysses avec la musique froide, lourde et puissante du groupe.
Sans dire un mot ou presque, THE GREAT OLD ONES a réussi à convaincre ou au moins intriguer lors de ces deux soirées.
C’est avec « Blow Your Trumpets Gabriel » et « Ora Pro Nobis » que commence BEHEMOTH, suivies de « Conquer All » et « Decade ov Therion », autant dire qu’on est directement dedans et que ça ne dort pas dans le public.
La machine est bien huilée et sans grosses surprises pour ceux qui avaient déjà pu voir le groupe sur cette tournée. La setlist est quasiment inchangée piochant dans les albums sortis depuis « Satanica » avec une majorité de pistes issues de « The Satanist ». Sans grosse surprise certes, mais toujours aussi implacable et parfaitement maîtrisée, ce qui permet de les voir plusieurs fois sans se lasser. L’absence de pyrotechnie lors des deux concerts et l’ambiance petite salle à Savigny donnant un côté plus intimiste au show et prouvant une fois de plus que leur musique se suffit à elle-même. La communication est d’ailleurs réduite au minimum pour ces deux soirs, plus d'ailleurs que ce à quoi le groupe nous avait habitué.
Les classiques du groupe sont là : « As Above So Below », « Slaves Shall Serve », « Christians To The Lions », « Chant For Eschaton 2000 » … mais aussi un petit nouveau « Ludzie Wschodu » reprise du groupe de post punk polonais SIKIERA et présent sur l’EP « Xiadz » sorti en novembre (d’ailleurs au cas où vous vous posiez la question : non Shazam ne fonctionne pas en live … comme s’en est aperçu un de mes voisins de fosse lillois !).
Bien qu’en fin de tournée, la fatigue ne transparaît pas sur scène : Nergal harangue le public tout en se renvoyant la balle à la guitare avec Seth, tandis que Orion et Inferno imposent une rythmique toujours aussi aggressive et précise.
C’est sur « O Father, O Satan, O Sun » avec une deuxième partie de morceau où les membres revêtent leurs masques noirs, que les Polonais clôturent leurs concerts.
Deux fois 1h30 de musique brute, massive qui ne démentent pas l’excellente réputation live de BEHEMOTH.
