24 août 2015, 14:18

UNCLE ACID & THE DEADBEATS : "The Night Creeper"

par Laurent Karila et Raphael Mercier

Album : The Night Creeper

Raphael Mercier et moi sommes sur la même longueur d’onde. UNCLE ACID & THE DEADBEATS, ça rend soniquement accro ! Pour Raphael, Il n'aura pas fallu plus d'un demi couplet du morceau « I'll Cut You Down » sur l'album "Blood Lust" (paru en 2011), hommage au cinéma de la British Hammer et aux films d’horreur des seventies, pour être ensorcelé. Pour moi, c’était la version acoustique de « Devil’s Work », face B virtuelle du single « Runaway Girls », dont la version originale se trouve sur "Mind Control", 3ème album du groupe.

« The Night Creeper » est le nouvel album des dignes descendants de BLACK SABBATH et des grands noms du rock sombre des seventies. Ces groupes qui vous filent des frissons avec leurs riffs bien heavy ! UNCLE ACID & THE DEADBEATS est de ceux-là et Lee Dorian a eu le nez fin.

Ce 4ème album doom, heavy, pop, rock est conceptuel comme toutes les autres créations de l’Oncle Acid et de ses Deadbeats. Des morceaux lourds mais jamais pesants, des riffs que l'on croit avoir déjà entendu mais qui possèdent toujours cette petite subtilité qui fait la grande différence, des mélodies imparables (cette voix !) et un son très roots et très vintage (bien que savamment travaillé !). Le tout est mixé dans une atmosphère des plus evil qui capture bien l'ambiance des films érotiques avec un soupçon d’horreur et de meurtres de série Z des années 60 et 70.

« Waiting For Blood » ouvre le bal de cette sombre histoire. L’auditeur est tout de suite transporté. D’ailleurs, relaxez-vous, écoutez l’album au casque dans une pièce sans lumière. Vous aurez d’étranges sensations !
Les meurtres arrivent sur « Murder Nights ». Le tempo est lent et envoûtant avec une voix et une guitare qui vous hypnotisent. L’architecture du morceau est psychiatrique. « Downtown » est doomesque, et ressemble beaucoup à du GHOST. Kevin Starrs narre cette histoire comme une prière avec ce riff simple et entêtant. La mélodie centrale est un mix des BEATLES et du AEROSMITH des débuts. « Pusher Man » commence par une longue introduction musicale répétitive : c’est comme une sorte d’habillage musical d’une poursuite stressante dans une rue londonienne sombre dans un film en noir et blanc. UNCLE ACID & THE DEADBEATS trouve là encore la mélodie vocale en corrélation parfaite avec la sphère ORL de ses DEADBEATS (ses fans). « Yellow Moon » continue l’histoire. Cette interlude instrumental mélancolique fait penser à plein de choses macabres. Somptueux ! « Melody Lane » a une architecture sonore saccadée, rappelle par moment le BLACK SABBATH époque Ozzy. Le titre éponyme « The Night Creeper » fait monter d’un cran la tension musicale impulsée par UNCLE ACID. Le titre est lent et distordu comme un esprit sous LSD. Le titre « Inside » fait le lien avec « Slow Death », une pièce musicale de 9 minutes et 20 secondes. Ce dernier est quelque part un mélange du « No Quarter » de LED ZEPPELIN et du « Riders On The Storm » des DOORS. L’ombre de Neil Young plane aussi sur ce morceau. Indispensable ! « Black Motorcade » est un titre planant à la guitare acoustique soutenu par une ligne sobre de clavier. Fin de l’histoire.

UNCLE ACID & THE DEADBEATS, c’est heavy psychédélique fuzzy pop sanglant ! Ce groupe fait vraiment voyager... Ruez-vous sur « The Night Creeper » ainsi que sur les albums précédents. Comme GHOST, il est bien difficile d'écouter autre chose, une fois pris dans leur univers musical. Totalement hypnotique, un groove instaurant la transe, la danse de St VITUS forcément !

Dans notre playlist: « Waiting For Blood », « Murder Nights », « Downtown », « The Night Creeper », « Pusher Man », « Slow Death ».

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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