9 septembre 2015, 15:28

FIVE FINGER DEATH PUNCH : “Got Your Six”

par Laurence Faure et Laurent Karila

Album : Got Your Six

Quand deux journalistes veulent chroniquer le même CD, ils peuvent au choix : tirer à la courte paille, user de flatterie ou de menaces, ou écrire une kro à quatre mains…

La chronique proposée par Laurence Faure :
Et un nouveau Scud/skeud pour les G.I. de FIVE FINGER DEATH PUNCH, un ! L’avantage de ce sixième album des Américains, c’est qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise… mais pas de véritables surprises non plus. Tout y est : les mélodies et le chant plein de testostérone d’Ivan “Don’t-mess-with-me-and-I-won’t-mess-with-you” Moody, qui sait aussi calmer le jeu, les gros riffs de Zoltan Bathory et de Jason Hook, à qui l’on doit des soli inspirés, et la rythmique imparable du duo Jeremy Spencer-Chris Kael. Le tout servi par l’énorme production signée Kevin Churko, leur producteur attitré depuis « War Is The Answer » (2009), plus homogène que sur « American Capitalist » (2011) et les deux volumes de « The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell » (2013) sur lesquels le chant et la batterie étaient nettement mis en avant.
Ce qui se traduit par des morceaux particulièrement efficaces comme “Got Your Six” (« Je te couvre » en langage militaire) ; l’excellent “Wash It All Away” et son petit côté ROB ZOMBIE, en plus mélodique sur les refrains – sans doute un des meilleurs titres de leur répertoire ; “Jekyll & Hyde”, un poil ‘simpliste’, mais taillé pour le live ; le punchy “No Sudden Movement” et son riff à la JUDAS, une grande influence de 5FDP ; “Question Everything” et son solo à la guitare acoustique… Du massif qui fera oublier “Boots And Blood”, aussi clichesque que le visuel du CD, qui clôture l’album.
Vous l’aurez compris, FIVE FINGER DEATH PUNCH, qui figure parmi les plus gros vendeurs d’albums outre-Atlantique, ne propose pas grand-chose de neuf sous le soleil de Las Vegas par rapport à ses trois précédents albums. Difficile de savoir si le groupe peine à se renouveler et a atteint ses limites ou s’il se contente simplement de recycler la formule qui a fait son succès. Si tel est le cas, difficile de lui en vouloir car, on le sait, il n’y a pas plus conservatiste qu’un fan. Le côté positif, c’est que 5FDP s’est définitivement forgé un style, immédiatement reconnaissable. C’est déjà énorme par les temps qui courent. Open fire !

La chronique proposée par Laurent Karila :
We Salute You !
« Got Your Six » surfe sur la vague 5FDP. « Six » à la fois pour le numéro de cet album et pour le caractère protecteur de l’expression militaire. Efficacité, mélodies, rentre-dedans, headbanging style, super bombastic, grosse production. Ivan Moody en poète métallique écorché balance des textes extrêmement bien fucking ficelés. La paire Zoltan Bathory-Jason Hook délivre des riffs à la manière des grands duos de guitaristes du heavy metal. Le travail de Jeremy Spencer derrière les fûts et sa double grosse caisse (c’est Lars Ulrich de METALLICA qui lui a donné envie de faire de la batterie) est monstrueux. Chris Kael « Shit. Yes. Son » martèle sa basse en head-Menton-bangant sa barbe à la pirate des Caraïbes.
Cet album est marqué d’un style bien reconnaissable maintenant, un peu à la manière d’un KISS, d’un AC/DC ou d’un METALLICA.
La plupart des titres s’inscrira aisément dans la future set-list du groupe actuellement en tournée. D’ailleurs, les 5FDP jouent actuellement en live “Got Your Six” qui dégomme tout sur son passage. “Jekyll and Hyde”, première vidéo single de l’album, est également jouée en live. Le phrasé parlé de la chanson est issu d’enregistrements de conversations nocturnes d’Ivan Moody sur les  boîtes vocales des 06 de ses collègues musiciens. Le refrain est typique de ce que fait le groupe. “Wash it All Away” est un gros titre avec le mot « Up » rythmiquement mitraillé par Ivan, des guitares acérées et ce refrain radio rock-friendly.
“Ain’t My Last Dance” poursuit la guerre avec son riff à la RAMMSTEIN, ROB ZOMBIE, et son break heavy avec cette voix gutturale. “My Nemesis”, “Meet My Maker” sont des titres avec une impression de déjà-vu, déjà entendu mais ne gâchent en rien l’homogénéité de l’album. “No Sudden Movement” a une structure mélodique épileptique impulsée par Ivan Moody. Le morceau a une violence mesurée et le gimmick avec les mots « click, clack, load, reload » est excellent. “Question Everything” est l’un des titres que je trouve énorme sur cette album, notamment avec son solo de guitare acoustique fait avec un morceau de carton à la place d’un médiator par Zoltan. “Digging My Own Grave” débute comme une ballade avec un Ivan mélancolique, contenu. Un mid-tempo que les radios US adoreront. “Hell To Pay” et “Boots And Blood”, titres bien heavy, enfoncent tout notamment avec le dernier titre rempli de « Fuck » à toutes les sauces.
Les FIVE FINGER DEATH PUNCH, avec « Got Your Six », continuent leur ascension dans le monde du Metal avec des chansons calibrées dans un style qui leur est propre et qui leur colle à la peau de façon irréversible comme le tatouage de leur mascotte. Cet album s’écoute dans tous les sens, dans l’ordre, dans le désordre. Il provoque des secousses épileptiques de la tête avec des trémulations des membres inférieurs. C’est « In Your Face » et « Fuck It All » !

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK